Le feu de Lanvaon à Plouguerneau
En 1999 est sorti aux éditions Le Chasse-Marée, le livre intitulé Phares, histoire du balisage et de l'éclairage des côtes de France qui a abouti à un premier inventaire des phares en 2001 (sous la direction de Francis Dreyer et Jean-Christophe Fichou). Si la Bretagne concentre plus de la moitié des phares construits en France, près de deux tiers des phares bretons sont situés dans le Finistère. 28 phares sont actuellement protégés au titre des Monuments historiques en Bretagne.
Les feux de l'Aber Wrac'h donnent l'alignement pour l'entrée du grand chenal et l'emplacement des mouillages et du port. Celui de Lanvaon (feu de 4ème ordre selon la portée) est situé sur la colline homonyme à 3000 m en arrière du feu principal de l'île Vrac'h. Il était à sa création en 1845 situé au sommet du clocher de l'église de Plouguerneau (dans une guérite au niveau de la galerie). Le projet de Lanvaon a été conçu par l’ingénieur ordinaire Alfred Cahen. L'ouvrage a été construit par l'entrepreneur Martin de Landerneau.
La tour, d'aspect légèrement pyramidale à base carrée, est construite en maçonnerie de moellon enduit et en pierre de taille (contreforts, encadrements des ouvertures, corniches...). Haute de 27 m, elle est constituée de 5 étages sur plancher (+ combles) desservis par un escalier rampe sur rampe en bois. Vers l'ouest, du côté de l'Aber Wrac'h, le mur pignon est percé au rez-de-chaussée par une porte et au 5e étage par une unique fenêtre correspondant au feu (chambre d'appareil). Au-dessus de la porte d'entrée, on peut lire le millésime 1869. Chacun des quatre étages correspondant aux pièces de vie disposent d'une fenêtre au nord et au sud. Couverture à deux pans en ardoise de Châteaulin.
Distribution
- rez-de-chaussée : magasins,
- 1er étage : chambre de l'ingénieur (cheminée),
- 2e étage : chambre du gardien,
- 3e étage : cuisine du gardien (cheminée),
- 4e étage : chambre de veille,
- 5e étage : chambre d’appareil (feu).
Conclusion
Le feu de Lanvaon se distingue d'un point de vue typologique : c'est à la fois un feu (signalisation maritime) et un amer (point de repère). Sa silhouette est un marqueur paysager important de l'Aber Wrac'h.
L'édifice n'a pas connu d'évolution structurelle depuis son édification en 1868. Carrelage, évier et menuiseries semblent ainsi d'origine.
Le feu électrique actuel - visible à 25 km de distance - aurait été monté en 1973.
Des plans, coupes et profils du feu de Lanvaon sont conservés aux Archives départementales du Finistère (25 S 1235 et 1236).
Un projet de restauration et de valorisation du feu de Lanvaon est porté par l'association Lanvaon (2015) présidé par Yann Souche.
Le feu de Lanvaon n'est pas protégé au titre des Monuments historiques.
(Guillaume Lécuillier, 2016).
Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.