Dossier d’œuvre architecture IA29001841 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des fortifications littorales de Bretagne
  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Batterie d'artillerie de côte dite batterie de 32 cm du Minou ou batterie du Sémaphore du Minou, Pointe du Petit Minou (Plouzané)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne - Brest-Plouzané
  • Commune Plouzané
  • Lieu-dit Pointe du Petit Minou
  • Cadastre AH 44  ; AH 45  ; AH 46  ; AH 48  ; AH 49
  • Dénominations
    batterie, magasin de munitions, poudrière, édifice logistique, pont, chemin, mur défensif

Un sémaphore et une petite parcelle nommée "Fort Bel Air", probablement une ancienne batterie d'artillerie de côte, sont signalés sur le cadastre parcellaire de 1842 à l'est du fort du Minou. Aménagée à partir de 1885 et plusieurs fois modifiée, la batterie d'artillerie de 32 cm du Minou est déclassée du domaine public militaire en 1993. Elle appartient au Conservatoire du Littoral.

Une partie du site abrite un refuge animalier, puis la fourrière animale de Brest métropole. Les bâtiments composant la batterie d’artillerie et la fourrière animale ne sont pas cadastrés.

Site d’exception du goulet de Brest, une partie est classée au titre de la loi du 2 mai 1930. Du point de vue patrimonial, le magasin à poudre sous roc, construit en 1890, figure parmi les mieux conservé à l'échelle de la rade de Brest. Grilles défensives et matériels de second œuvre sont en effet encore en place, mais sont menacés par les intrusions répétées sur le site.

Cette batterie d'artillerie a été photographiée par la Région Bretagne en 2009 dans le cadre de la publication Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal publiée en 2011 aux Presses Universitaires de Rennes. Ce dossier d’Inventaire du patrimoine a été mis à jour en 2024 dans le cadre de l'Inventaire des héritages militaires.

Le fort du Minou a donné son nom à la section I du cadastre parcellaire de 1842. Une petite parcelle, de forme ovoïde, se nomme "Fort Bel Air" (I3, parcelle n° 1112, domaine de l’État, très probablement une ancienne batterie d’artillerie de côte), à côté se trouve un sémaphore (I3, parcelle n° 1114, domaine de l’état). Les parcelles limitrophes se nomme "Goarem ar Post", littéralement la garenne du poste (comprendre, du poste sémaphorique).

Sur ce site est implanté dans les années 1860, le poste électro-sémaphorique du Minou (en service en 1862 ?). Ce dernier fonctionne jusqu’en 1881 ; il n’apparaît pas sur une photographie aérienne verticale de 1919.

Implantée en 1885-1886 (date portée sur l’une des traverses-abris) à l’est-nord-est du fort du Minou, cette batterie d’artillerie nommée "Batterie de 32 du Minou" était armée à l’origine de deux canons Marine de 32 cm modèle 1870-1881 sur affût Marine 1882 à pivot antérieur. C’est une batterie haute de bombardement dont l’objectif est de tirer à longue distance sur les navires ennemis. Elle est surnommée "batterie du Sémaphore du Minou" en raison de sa proximité avec l’ancien poste électro-sémaphorique.

De 1890 à 1899, une batterie pour six canons de 10 cm est implantée entre le sémaphore et la batterie de 32 cm. C’est derrière cet emplacement qu’est ensuite agrandie la batterie de 32 cm.

En 1890 (date portée sur la clé), est aménagé un magasin à poudre sous roc.

En 1891, un abri pour les munitions de sûreté est construit (reconnaissable à sa forme ovoïde).

Le hangar aux projectiles en maçonnerie sert en 1893 à la batterie de 100 mm. Il est ensuite reconverti en magasin au matériel.

En 1899, la batterie est augmentée de deux canons Marine de 32 cm modèle 1870-1893 sur affût Marine. Elle se compose désormais de quatre canons de 32 cm. Un magasin à munitions est construit à la fin du 19e siècle ou au tout début du 20e siècle vraisemblablement pour les deux nouvelles pièces d'artillerie.

Les pièces d'artillerie sont mentionnées dans les états d'armement de 1900 et 1914.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la batterie est intégrée au périmètre défensif du fort du Minou. Le magasin à poudre sous roc et le magasin à munitions sont utilisés comme abri - antiaérien.

En 1993, la batterie haute du Minou, la batterie du sémaphore du Minou et la batterie du plateau du Minou ou batterie de 100 du Minou sont déclassées du domaine public militaire et en tant que postes militaires. Les servitudes défensives et la servitude de champ de vue sont supprimées. La zone de la source et de la station de pompage est cependant exclue du déclassement de 1993.

Le site est acquis par le Conservatoire du littoral.

Jusqu’en 2013, le site abrite le Refuge animalier du Minou géré par la Société du Léon pour la protection des animaux qui faisait également office de fourrière animale. Brest métropole y poursuit l’activité de fourrière animale sous autorisation exceptionnelle après des travaux de mise aux normes.

Dans les années 2000, une grille de protection est mise en place à l'entrée du magasin à poudre sous roc pour la protection des chauves-souris (en hibernation d’octobre à avril).

  • Période(s)
    • Principale : 4e quart 19e siècle
    • Secondaire : 1er quart 20e siècle
    • Secondaire : 2e quart 20e siècle
    • Secondaire : 4e quart 20e siècle, 1er quart 21e siècle
  • Dates
    • 1885, porte la date
    • 1886, porte la date
    • 1890, porte la date
  • Auteur(s)

Implantation de la batterie d’artillerie

La batterie de 32 cm du Minou est implantée à 47 m environ au-dessus du niveau de la mer, à l’est du fort du Minou, près du poste électro-sémaphorique (parcelle AH n° 47). Ce type de sémaphore était construit sur un plan-type (type 1), il était doté immédiatement à l’est d’un mât de pavillon.

A l’ouest-nord-ouest de la batterie de 32 cm du Minou se trouve le magasin à poudre modèle 1879 de la batterie de 24 cm du Minou, devenu ensuite magasin au matériel.

A l’est, se trouve la batterie d’artillerie de 100 mm du Minou dotée de six canons.

 

Description de la batterie d’artillerie

La batterie de 32 cm du Minou est protégée d’une attaque terrestre surprise à l’est par un mur défensif doté de deux bastionnets. Ce mur en maçonnerie qui délimite la batterie, autour duquel régnait vraisemblablement un chemin de ronde (à observer : chaperon sur l’intérieur ou double ?), est percé de créneaux de tir.

La batterie et ses parties constituantes sont envahies par la végétation (état en 2009).

Les quatre emplacements de tir de la batterie sont implantés à 46,99 m (batterie initiale à deux canons de 32 cm) et 50,2 m (agrandissement) au-dessus du niveau de la mer. Ils sont séparés par des traverses - abris, dont l’une est datée par millésime de 1885-1886. L’abri à munition, de plan rectangulaire et voûté, implanté dans une traverse de la batterie, est construit en maçonnerie.

La batterie de 100 mm existe toujours en avant de l'agrandissement de la batterie de 32 cm.

L’abri pour les munitions de sûreté, de forme ovoïde, implanté dans au centre de la batterie, est construit en maçonnerie.

Un poste de commandement couronne la batterie à l’ouest.

La batterie regroupe également plusieurs chemins de circulation (au moins trois), un pont, un magasin à poudre sous roc, un hangar aux projectiles, un magasin à munitions et une maison - logement pour le gardien de batterie.

Le pont en maçonnerie à une arche permet l’utilisation du chemin d’accès à la niche du monte-charge du magasin à poudre sous roc tout en maintenant l’usage du chemin allant du fort du Minou à Kerangoff (figurant déjà sur le cadastre de 1842).

Implanté en retrait, au nord de la batterie, le magasin à poudre sous roc dispose d’un chemin - tranchée d’accès, d’un couloir d’accès de plain-pied avec treuil pour la manutention de la poudre et d’une niche et puits pour monte-charge. Il conserve une grande partie de son matériel de second œuvre : rails, treuils, échelle (doublant le monte-charge), porte à double battants en bois marquée "MAGASIN SOUS ROC". Son entrée en arc plein cintre porte les vestiges de numéros en métal donnant l’année de construction : "[18]90". Les abords du magasin sont encore dotés de leurs grilles défensives.

Implanté en retrait, immédiatement au nord de la batterie, le hangar aux projectiles est construit en maçonnerie de moellon enduit avec entourages des ouvertures en taille de granite. Composé de deux pièces séparées par un mur de refend, il a perdu sa charpente et sa couverture cintrée en tôle.

Implantée en retrait de la batterie, immédiatement au nord-nord-ouest de la batterie, le magasin à munitions, légèrement voûté est construit en maçonnerie pour les murs périphériques et en béton armé pour la dalle de couverture. Doté d’un vestibule avec créneau à lampe, il conserve du matériel de second œuvre : battants de porte d’entrée, volets à double battants avec ventilation réglable, gonds, fixations et rail pour la manutention des obus via un palan. Les murs intérieurs, préalablement enduits sont blanchis à la chaux. Ils conservent les traces d'étagères de stockage et des marques laissées par le frottement des obus engerbés.

La maison - logement du gardien de batterie est construite en maçonnerie de moellon enduit avec chaîne d’angle, entourages des ouverture et bandeau en pierre de taille de granite. Elle est couverte à deux pans en ardoise et dotée d’une souche de cheminée en brique. Elle est dotée d’un appentis en maçonnerie sur son pignon et d’un appentis en bois sur l’une de ses façades.

  • Murs
    • granite maçonnerie
    • moellon
    • béton béton armé enduit
  • Toits
    pierre en couverture, terre en couverture, béton en couverture
  • Étages
    sous-sol, rez-de-chaussée
  • Couvertures
    • terrasse
  • Escaliers
  • Autres organes de circulation
    monte-charge
  • État de conservation
    désaffecté, bon état, inégal suivant les parties
  • Statut de la propriété
    propriété d'un établissement public, parcelles appartenant au Conservatoire du littoral.
  • Intérêt de l'œuvre
    vestiges de guerre, à signaler
  • Éléments remarquables
    batterie, magasin de munitions, poudrière, édifice logistique, pont, chemin, mur défensif
  • Sites de protection
    site classé

Bibliographie

  • FRIJNS, Marco, MALCHAIR, Luc, MOULINS, Jean-Jacques, PUELINCKX, Jean. Index de la fortification française. Métropole et Outre-mer. 1874-1914. Vottem (Belgique) : autoédition, 2008, 832 p.

  • LÉCUILLIER, Guillaume (dir.), BESSELIÈVRE, Jean-Yves, BOULAIRE, Alain, CADIOU, Didier, CORVISIER, Christian, JADÉ, Patrick. Les fortifications de la rade de Brest : défense d'une ville-arsenal. Rennes : éditions Presses Universitaires de Rennes, collection Cahiers du patrimoine, 2011, n° 94, 388 p.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • Décret du 18 août 1993 portant déclassement du domaine public militaire et en tant que postes militaires et modification des servitudes d'ouvrages du Minou sis sur la commune de Plouzané dans le département du Finistère.

    https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000165115

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005, 2024
(c) Association Pour l'Inventaire de Bretagne
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

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