La synthèse qui suit concerne uniquement l'habitat rural proprement dit, c'est à dire les maisons et fermes isolées ou situées en écart ainsi que des hameaux entiers lorsque aucun élément ne méritait un traitement spécifique. Le bourg a été traité à part.

Implantations du bâti et typologies :

L’implantation du bâti est anarchique et dense. Les petites unités de logement et dépendances sont imbriquées (Kerivoal-saint-Eloy ; Fresbuzec). Le bâti s’organise parfois autour d’une cour (Guern ar bloc’h, Porsallan) parfois les évolutions subies par certains écarts ne permettent plus d’appréhender l’espace ancien (Kerangoff). Certains écarts se sont développés le long de voies d’accès (Forsquilly). Des espaces se sont fermés suite à la construction de maisons au début du 20e siècle (Letiez izella). Les écarts sont assez importants tels Letiez, Kergoarem, Forsquilly et Kerivoal-Saint-Eloy. Certains sont répartis en 3 zones : izella, huella, pella ou 2 zones izella et huella. L’importante présence des dépendances semble laisser supposer une séparation entre logis et parties agricoles.

Ainsi, on trouve beaucoup de maisons de type élémentaire à pièce unique parfois intégrées dans un alignement de plusieurs unités de d’habitations ou de dépendances (Kergoarem) parfois isolées (Letiez pella). Ces maisons se composent d’un rez-de-chaussée à une pièce à feu et d’un étage de comble.

Quelques maisons à avancées ou qui l’ont été selon le cadastre ancien : Letiez pella, Letiez izella, Letiez huella. Elles sont parfois à un rez-de-chaussée, une étage carré et un étage de comble (Letiez pella) ou sans étage (Letiez huella). L’avancée se situe en façade antérieure. La simplicité de la mise en oeuvre et l'absence de date portée rend difficile une datation. A Forsquilly, l’ancienneté du bâti environnant pourrait laisser supposer une datation du 17e siècle, tandis qu’à Letiez pella la maison à avancée n’est pas présente sur le cadastre de 1825. Elles ont cependant été modifiées au cours du 20e siècle : ouvertures à encadrement en ciment, intérieur modernisé. Ainsi aucune de ces maisons à avancées n’a été étudiée sur la commune (mise à part celle du bourg).

La maison de type ternaire désigne une maison à trois travées avec étage. A Saint-Eloy cela concerne des maisons présentent sur l’ancien cadastre, mais rénovées ou reconstruites au même emplacement au cours du 20e siècle composées d’un étage carré et d’un étage de comble (Kergoarem, début 20e siècle ; Kervenguy, 1924 ; Kerivoal-Saint-Eloy, années 1920 ; Le Roz). La maison de Kermiossec présente 3 travées, un rez-de-chaussée, un étage de comble et deux appentis latéraux. A Balanec huella, la maison de type ternaire, ancien bureau du Parc Naturel Régional d’Armorique, possède un escalier extérieur, exemple unique de la commune mais il s'agit d'une réinterpréation architecturale d’un lieu qui eut vocation muséale et ethnographique.

Les dépendances : A Kerivoal-saint-Eloy, l’utilisation du schiste pour le linteau d’une bergerie est à signaler combinant un pilier séparation en bois convexe. A Kermiossec, des appentis latéraux servent de réserve. Pour le reste les dépendances actuelles ou des bâtis abandonnés montrent qu’il y a eu changement de fonctions modifiant ainsi les façades. A remarquer, à Run Roux, une dépendance avec cheminée au linteau en bois placé sur le pignon ouest (présente sur le cadastre de 1825). Ainsi, les dépendances souvent n’existent plus, ou ont subi tellement de modification qu’il n’est plus possible d’en définir leur fonction initiale.

Mise en œuvre et couverture :

Le schiste est omniprésent sur la commune de Saint-Eloy. Quelque soit la datation du bâti il le compose soit en moellon, soit en couverture, soit pour les linteaux, soit en guise de séparation dans les dépendances (Kerivoal-Saint-Eloy), soit pour les fontaines (Kerivoal-Saint-Eloy) ou les lavoirs (Letiez). Beaucoup de monolithe de schiste ont été remployés en décoration dans les jardins (Kerivoal-Saint-Eloy ; Forsquilly).

Données du recensement exhaustif (hors bourg) :

authenticité : cela concerne le degré de modification architecturale du bâti. 50% du bâti présente un bon degré d'authenticité pour 23% de faible et 24% moyen. Plus le bâti est ancien plus il présente des modifications liées aux changements de fonction et à des mises au goût du jour.

Le bâti du 17e siècle représente 6% du bâti recensé ; 18e siècle : 18% ; 19e siècle : 29% ; 20e siècle : 24%