La légende de Kermahonnet
Au Stangala, sur la pointe du Griffonez, résidait un dragon à qui les habitants de Kerfeunteun livraient une jeune fille chaque mois en vertu d'un accord passé entre ceux-ci et le dragon, qui, en échange, n'attaquait personne.
La jeune fille était désignée au hasard et livrée au dragon.
Un jour, la jeune fille désignée n'était autre que la bien aimée et promise du seigneur Mahonnec, et la fille su seigneur de Penhoat. Celle-ci devant être livrée au dragon le lendemain à l'aube, Mahonnec décida d'aller tuer le dragon le soir-même.
Il se rendit au Griffonez, tua le dragon après une lutte effrénée, et coupa sa langue, comme trophée et preuve de l'acte accomplit. Il rentra ensuite chez lui et dormit plusieurs jours de suite.
Lorsqu'il se réveilla il apprit qu'une noce se préparait, celle de la princesse de Penhoat et du seigneur du Loc'h, qui aurait prétendument sauvé la jeune fille d'un sort cruel en tuant le dragon. Le seigneur de Penhoat, pour le remercier, lui avait offert la main de sa fille.
Mahonnec se présenta à la Cour de Penhoat et dénonça l'imposture. Le seigneur du Loc'h apporta comme preuve la tête du dragon. Mahonnec lui demanda la couleur de sa langue, le seigneur du Loc'h a répondu :"Bleu". Mahonnec a dit qu'elle était verte et qu'il le savait parce qu'il était en possession de celle-ci et que c'était la preuve que c'était bien lui qui avait tué le dragon.
Le mariage finalement célébré fut celui de Mahonnec et la princesse de Penhoat.
Sources :
Henry R., Les manoirs de Kerfeunteun et leurs légendes, Les amis de Kerfeunteun, Quimper, 1999.
Le Guennec L., Article sur les vieux manoirs à légendes. conservé aux archives départementales du Finistère, Fonds Le Gennec (Sous Série 34 J) sous la cote 34 J 141.
Le Guennec L., Notices sur les vieux manoirs. conservé aux archives départementales du Finistère, Fond Le Guennec (Sous Série 34J), sous la cote 34 J 147.