Aujourd'hui encerclé par des constructions contemporaines et la promenade du même nom, le Manoir des Salles présente de modestes vestiges : le logis ainsi qu'un corps de ferme, qui supplante un bâti plus ancien.
Le logis de plan rectangulaire est maçonné en pierre de taille de petit appareil et moellons équarris. Il est crépi sur sa façade arrière. Le logis est couvert par des ardoises, sur un toit en bâtière. Les deux pignons du logis sont débordants et comportent sur leurs chevronnières des décors sculptés que l'on peut difficilement identifier car ils sont tronqués. Chaque pignon supporte une souche de cheminée. Une corniche à moulure concave vient faire la jointure entre la maçonnerie et la toiture. La charpente a été refaite dans les années 1950.
La façade principale, présente cinq baies au rez-de-chaussée et trois fenêtres au premier étage. Au centre se dresse la porte d'entrée, de style gothique, couverte d'une voussure en plein cintre comportant plusieurs moulures, et coiffée d'une archivolte travaillée, formant une accolade, parée de motifs végétaux. L'archivolte retombe sur deux petits chapiteaux simples, supportés par deux colonnettes moulurée d'un chanfrein double. Sur la partie supérieure, les colonnettes sont prolongées par des pinacles sculptés, qui devaient probablement représenter des figures anthropomorphes ou animales. Ces décors sont aujourd'hui détruits. Sur la partie gauche de la porte deux fenêtres ont été percées. La première, à l'extrémité ouest, de forme rectangulaire ne comporte qu'un chanfrein à angle droit. La seconde est cintrée et présente un chanfrein concave.
A droite de la porte se trouvent également deux fenêtre, la première est une fenêtre de petites dimensions et ne comporte ni chanfrein ni ornement. La seconde, à l'extrémité est, plus haute et plus large, est ornée d'un chanfrein à angle droit.
Le premier étage est éclairé par trois fenêtres semblables à celles des deux extrémités du rez-de-chaussée.
Le pignon ouest présente dans sa maçonnerie les traces d'une fenêtre comblée, ainsi qu'un four à pain inscrit dans la cheminée.
Le corps de ferme attenant au logis est venu remplacer une construction du XVe siècle. Il aurait servi d'étable et d'écurie. Maçonné en moellons équarris, il comporte trois larges ouvertures et une fenêtre cintrée dotée d'une moulure concave, qui surplombe une pierre d'évier au rez-de-chaussée. Au dessus de celui-ci se trouve un étage de comble, éclairé par quatre lucarnes à croupe.
A l'entrée du manoir se trouvaient autrefois deux tours rondes encadrant un portail qui donnait accès à la cour du manoir. On y arrivait par une allée plantée de chênes, qui, eux aussi, ont disparu. Aujourd'hui cette entrée, qui ne sert plus car l'accès se fait désormais par la rue Charles Baudelaire, est matérialisée par deux piliers. Le pilier le plus à l'est comporte un blason qui serait celui des seigneurs de la Poterie.