• enquête thématique départementale, Inventaire des manoirs de Quimper
Manoir de Pratanroux, 18 allée de Prat Ar Rouz (Qiuimper)
Œuvre recensée
Copyright
  • (c) Ville de Quimper

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Quimper
  • Commune Quimper
  • Lieu-dit Prat Ar rouz
  • Adresse 18 allée de Prat Ar Rouz
  • Cadastre 2013 IP 18 Comprend les restes dans l'ancien logis, détruit.  ; 2013 IP 23  ; 2013 IP 24
  • Précisions anciennement commune de Penhars
  • Dénominations
    manoir

Les récits de visite de Prat Ar Rouz

Récit de M. Ogée, ingénieur géographe de Bretagne, vers 1780

"On voit dans la paroisse de Penhars, les vestiges du château de Prat Ar Rouz, qu'on appelle le Temple des Faux Dieux. L'histoire ne parle point de ce château, de sort qu'on ne sait rien, ni de sa fondation, ni de sa démolition, on n'en connaît même pas les possesseurs, quoique la tradition populaire assure que ce lieu était un ancien prieuré habité par les templiers. Mais cette conjoncture ne nous paraît pas assez fondée pour y ajouter foi."

Relevé de Cambry, 1792

"2 tourelles régulières, mais petite, accompagnant la porte à triple cintre plein, aigu, surbaissé. les chapiteaux, sans ordre, sont couverts d'ornements, de fleurons, de têtes barbues, d'un style extraordinaire. La cheminée présente une large pierre de granite qui forme le manteau de la cheminée de la pièce principale. (On y voit) une tête isolée à grande barbe, à large moustache, plein de force et de caractère. Cette tête, est couronnée de fleur de lys. La cheminée qui s'élève sur cette partie présente des montants grotesquement travaillés. Une deuxième salle adossée présente une cheminée. Une lanterne octogonale y réunissait les fumées. Fenêtres, bâtisses, souterrains, grandeur des pièces, peu d'ordre dans la communication."

Récit de De Blois, 1852

"Ce qu'on appelle le temple des faux dieux n'est autre chose que la grande salle du manoir de Prat Ar rouz. Cette terre a donné son nom à une ancienne famille ayant pour arme une croix patté d'azur et qui s'est fondue dans la maison Juch vers la fin du XIVe siècle. Les fenêtres de la salle dont il s'agit sont en ogive et garnies de vitraux peinte suivant l'usage du temps, ce qui l'a fait prendre pour un temple. Le manteau de son énorme cheminée, son tuyau recouvert en lanterne, lui donne quelque ressemblance avec un clocher, les croix pattées ont fait croire que Prat Ar Rouz avait appartenu à des templiers. Mais il faut remarquer que partout ici les croix sont aliées avec le lion de la maison du Juch, et l'alliance de cette maison avec l'héritière de Prat Ar Rouz est bien connue."

Récit de Brousmiche, extrait de "Voyage dans le Finistère", vers 1829

"En sortant de Quimper, pour se rendre à Plonéis, près du grand chemin au milieu d'une taille assez étendue on trouve une vieille maison ruinée qui porte dans le pays le nom de temple de faux dieux.

Jamais rienne ressemblea moisn à un temple que cette masure qui renferme dans ses murailles abattues une des fermes les plus pauvres en bâtiments de toute la Cornouaille. Quelques portes encore debout, une vaste cheminée, des murs d'enceinte dont on peu suivre la trace, font reconnaître dans ces débris une maison jadis fortifiée."

Récit de Marteville, 1853

"Les ruines de Prat Ar Roux méritent de fixer l'attention : c'est un château qu'on attribue au XIIIe siècle, date qui nous semble probable. Son architecture est bizarre et son aspect est pittoresque. On dit que Salomon III y avait sa résidence et on l'a cité d'un acte daté 'in aula Penhars" mais il est difficile d'admettre que cette résidence ait été, comme on l'a prétendu, le vieux château de Prat Ar Rouz, qu'on a à cette occasion travesti en Prat An Roué ou Pré du Roi. Salomon III vivait au IXe siècle et il est certain que ces ruines ne remontent pas au delà du XIIIe siècle."

Récit de Flaubert, extrait de "Par les champs et les grèves", 1918

"Une masure en ruine où l'on entrait par un portail gothique. Plus loin se dressait un vieux pan de mur troué d'une porte en ogive. Dans la cour, le terrain inégal est couvert de bruyère, de violettes et de cailloux. On y distingue vaguement des restes d'anciennes douves. On entre dans un souterrain comblé. On se promène là dedans, on regarde. On descend par un escalier de pierre, on est arrêtés par une nappe d'eau. On regarde et on s'en va."

Récit par De Fréminville, 1832

"Je vis tout simplement les ruines d'un château fortifié du XIIIe siècle. son portail pratiqué dans une forte muraille, revêtue en pierre de taille est une grande arcade gothique en ogive et dont les moulures supportées par de petites colonnes engagées sont d'un bon effet. De chaque côté de cette arcade est une tour ronde dont le couvrement est depuis longtemps tombé et des guirlandes de lierre flottent maintenant sur ces pierres désunies à la place du noble étendard du temple. L'enceinte n'existe plus en partie, elle paraît avoir été carrée. On voit à droite dans la cour intérieure les débris des bâtiments des bâtiments qui servaient de logements. Les portes qui y conduisent sont toutes en ogive ainsi qu'une autre grande arcade qui se voit sur le derrière et qui paraît avoir été une poterne."

La légende de Prat Ar Rouz

La légende du Roi Guinvarch (XIXe siècle - variante de la légende du Roi March)

Le portrait du roi Guinvarch "suclpté en relief, avec sa couronne, ses oreilles pointues et sa barbe étalée, se voyait jadis sur le manteau de cheminée (de Pratanroux).

Très mortifié de ses oreilles de cheval, d'ailleurs toujours soigneusement dissimulées sous sa coiffure, Guinvarch avait menacé son barbier des peines les plus terribles pour peu qu'il s'avisât d'en souffler mot à âme qui vive. Etouffé par ce lourd secret, ce barbier bavard imaginé de le confier à la terre. Il creusa un trou au pied d'une touffe de sureau, et y répété à satiété : Ar Roue Guinvarch deuz diskouarn march (Le Roi Guinvarch a des oreilles de cheval) Peu après , il y eut une aire neuve à Pratanroux. Pour mieux mettre les danseurs en branle, le sonneur cru bon de renouveler l'anche de son biniou, et coupa dans ce but une tige de sureau.

Mais à peine, perché sur sa barrique, a-t-il attaqué l'abaden que de l'instrument s'exhale, sur un ton moqueur le secret redoutable : Ar Roue Guinvarch deuz diskouarn march. Justement, le roi Guinvarch était là, venu en monarque débonnaire pour assister aux ébats de son peuple. Attérré d'abord, puis furieux, il s'élance sur le malencontreux sonneur, le culbute de sa barrique, et appelant ses gardes, leur ordonne de brancher à l'instant ce coupable de lèse majesté. "Pardonnez-moi sire ! balbutie l'infortuné. Je suis innocent. Ce maudit biniou parle tout seul. Voyez plutôt." Incrédule, le roi approche l'instrument de ses lèvres, et aussitôt le biniou de redire, avec des notes stridentes, le distique fatal. De ce jour, ajoute-t-on, nul ne vit plus à quimper le roi Guinvarch. Il s'en alla cacher sa honte près de Pont L'Abbé (...)"

Louis Le Guennec, Histoire de Quimper Corentin et son canton, Le Finistère Monumental, Tome III, Les Amis de Louis Le Guennec, Quimper, 1984.

Situé sur un site gallo-romain et à proximité d'une ancienne motte féodale, l'implantation du manoir pourrait remonter au XIVe siècle, sur les bases de bâtiments antérieurs.

La tradition identifie Pratanroux comme une commanderie de templiers (Cambry, Fréminville).

Les différentes mentions dans les textes et les sources font état de la voûte ogivale du portail d'entrée ainsi que des fenêtres cintrées en arc brisé, ce qui nous permet d'émettre l'hypothèse que le manoir date du XIVe siècle.

Le manoir a appartenu à la famille du Juch, à la famille de Pratanros, le manoir voisin, au XVIIe siècle, des Le Baud et des Rosily de Méros au XVIIIe siècle. Il est vendu comme bien d'émigré en 1793.

Il ne reste rien du manoir hormis quelques pans de murs, il était déjà en ruine au XVIIIe siècle.

Aujourd'hui il s'agit d'une ferme dont les bâtiments sont en ruine, du fait d'une succession difficile car le bien est resté en indivision.

  • Période(s)
    • Principale : 14e siècle, 15e siècle , (incertitude)

Il ne reste presque rien du manoir de Prat ar Rouz. Le logis seigneurial est à l'état de ruine, est l'accès aux vestiges n'est pas possible en raison de la dangerosité du site. Le logis était composé d'une salle, munie d'une grande cheminée.

Il reste le mur sud de clôture du potager extérieur à l'enceinte. Il est appareillé en moellons et fait à peu près 1,40m de hauteur.

Le mur d'enceinte est du manoir, dans lequel est percé un portail et sur lequel s'adossait le logis seigneurial, se maintient encore. On peut encore y voir les restes d'une tourelle, qui encadrait le portail d'entrée. Dans ce mur, le départ de la voûte ogivale couvrait le portail d'entrée, selon les textes. De l'autre côté du portail les fondations de la seconde tourelle subsistent et concordent avec le tracé du cadastre napoléonien.

Le reste des bâtiments se trouvant sur Prat Ar Rouz ont été construits au XIXe siècle, il s'agit de bâtiments de ferme, logis et grange notamment. A la base de ce logis de ferme se trouvent des fondations en pierre de taille qui devaient probablement appartenir à un corps de bâtiment contemporain du manoir.

  • Murs
    • granite moellon
  • État de conservation
    vestiges
  • Statut de la propriété
    propriété d'une personne privée

Bibliographie

  • HENRY R., Les châteaux et manoirs de Penhars et leurs légendes, Imprimerie Régionale Bannalec, Bannalec, 2003

    Archives municipales de Quimper
  • LE GUENNEC L., Histoire de Quimper Corentin et son canton, Le Finistère monumental, Tome III, Les amis de Louis Le Guennec, Quimper, 1984

    Archives municipales de Quimper
  • TREVIDY J., Promenade au manoir de Pratanroux et de

    Pratenros (commune de Penhars), BSAF, 1887.

    Archives municipales de Quimper
Date(s) d'enquête : 2014; Date(s) de rédaction : 2014
Dossiers de synthèse