L'ardoisière de Kerliou existe déjà lorsqu'en 1841, elle est reprise par Yves Prévost. En 1855, elle est exploitée par Yves Le Menn. A cette date, il demande l'exhaussement du marche-pied du halage et de faire sur celui-ci, un dépôt d'ardoises.
En 1874, il se plaint de l'accès difficile à sa carrière. Il demande sans succès la possibilité de circuler sur le chemin de halage du canal, de sa carrière jusqu'au Pont du Roy (au sud du bourg de Châteauneuf-du-Faou). Il emploie alors une cinquantaine d'ouvriers et installe une machine à vapeur.
De 1877 à 1880, l'ardoisière est exploitée par Victor Touart. En 1878, il fait une demande pour être autorisé à circuler avec voitures sur le chemin de halage entre l'ardoisière et le Pont du Roy. Le chemin de halage est recouvert de débris d'ardoises décomposés aux abords de la carrière. Pour pouvoir y circuler en voiture, un empierrement convenable serait nécessaire. La demande de M. Touart est finalement rejétée car cela rendrait l'ouvrage plus instable qu'il ne l'est déjà. Puis l'ardoisière est accessible par un autre chemin, tandis que les ardoises sont exportées par le canal.
En 1878, plusieurs couches de schiste s'éboulent. La chaudière-vapeur a dû être déplacée. Le 16 novembre 1886, une plaque de schiste se décolle. L'exploitant est alors M. Miossec depuis 1883.
En 1906, l'ardoisière appartient à la veuve de M. Miossec. Elle est exploitée par la famille Stephant : les frères François et Jean et leur belle-sœur, Marie-Anne Ster (veuve Stephant). Ils emploient 66 ouvriers.
C'est alors une excavation à ciel ouvert de 25 mètres de profondeur. Le schiste est de mauvaise qualité à cause de la présence de quartz. La paroi nord est formée par un amas de schiste instable, elle s'éboule le 24 décembre 1906. Après cet éboulement, il ne reste, en 1907, que neuf ouvriers sur le site pour le déblaiement.
Pierre Lucas, en quittant Moulin-Lande, a acheté cette ardoisière encore en fonctionnement en 1910. Elle était bien équipée, semble-t-il. Elle a été exploitée jusqu'en 1913 puis elle fut noyée par l'eau du canal.