En 1852, l’ardoisière de Kermanach est exploitée par Thomas Parlier.
Vers 1870, une tranchée de 100 mètres de long, orientée est-ouest présentait deux puits à ses extrémités. En 1872, elle est exploitée à ciel ouvert par Thomas Parlier et Jean Baudic de Motreff.
En 1877, Jean-Marie Le Corre, MM. Quémeneur et consorts abandonnent et comblent l’excavation souterraine située dans la parcelle 140 de la section C et continuent l’excavation à ciel ouvert dans la parcelle 280.
En janvier 1879, Vincent Pasquet exploite à ciel ouvert dans une excavation circulaire de 15 mètres de diamètre et de 8 mètres de profondeur. En juin 1879, elle passe aux mains de Joseph Le Crenn, qui l’abandonne quelques mois après en quittant le pays. Il employait trois ouvriers. En juin 1880, Jean-Maurice (ou Jean-Marie) Leroux exploite l’ardoisière à son tour et toujours à ciel ouvert.
L’ardoisière aurait été abandonnée quelques années avant sa reprise en 1910, par Charles Com, maire de Saint-Hernin. Il exploite le puits ouest et les chambres en descendant. En 1918, elle est déclarée officiellement. En 1921, 500 000 ardoises à 134 francs le mille ont été produites. Elles sont transportées en voiture jusqu’à la gare de Motreff située à 3,5 kilomètres. Le puits ouest est abandonné depuis mai 1921, mais la structure est conservée (treuil à vapeur) pour qu’une reprise reste possible. Le puits est, quant à lui mesurait
23 mètres de profondeur, il utilise la même couche fissile recherchée par M. Toullancoat à l’ardoisière de Moulin-Neuf.
En décembre 1922, Charles Com et ses associés : MM. Bernard et Péron ont repris le puits ouest et le puits est atteint 40 mètres de profondeur. La venue d’eau est de l’ordre de 4 à 5 mètres cube par 24 heures. Le travail se fait au pic et au coin, en attendant l’autorisation d’utiliser de la cheddite.
Charles Com et ses associés : MM. Bernard et Péron vendent l’ardoisière en 1923 à MM. Simmonet et Hachette. En 1923, 700 000 ardoises ont été produites.
Le puits ouest fait désormais 50 mètres de profondeur. A 45 mètres, une galerie de 21 mètres a été foncée vers l’ouest, avec au bout, une chambre exploitée en descendant. Le puits est de nouveau en fonçage à 50 mètres de profondeur, dans
une volonté d’aller à 100 mètres et d’ensuite réunir les deux puits par des chambres souterraines exploitées en remontant. Deux chaudières Weyher sont en passe d’être installées dans un bâtiment en construction. Elles actionneront une génératrice électrique et un compresseur d’air pour la perforation mécanique.
L’ardoisière fait partie du syndicat des ardoisières de Bretagne. Entre 1923 et 1925, les puits sont foncés jusqu’à 50 mètres de profondeur. Quatre chambres sont ouvertes à ce niveau à l’ouest du puits ouest et exploitées en descendant. Le puits est, est foncé en
dehors de la veine et atteint 90 mètres de fond. En 1924, une centrale électrique est activée grâce à une machine à vapeur. Cela permet d’alimenter les pompes à exhaure, l’extraction, l’éclairage et la perforation mécanique. Les associés employaient 30 ouvriers au fond et 20 en surface en 1925, date de fermeture de l’ardoisière.
Elle est reprise en 1938 par la Société anonyme des ardoisières de Kermanach en Saint-Hernin. Le puits est, est définitivement abandonné en 1942. Dans le puits ouest, trois chambres sont reprises à 50 mètres. La carrière n’emploie plus qu’une douzaine de personnes. Pendant la guerre, elle végète jusqu’à son abandon en 1944, après une mise en demeure du service des Mines.
L’ardoisière de Kermanach est vendue en 1945 à Pierre Com et son entreprise « Com et Cie » (nom pris en 1949). Il possède sous ce nom les ardoisières de Kermanac’h et du Cosquer. Il fonce le puits de l’ouest jusqu’à 90 mètres. Cependant, les mineurs indiquent que le puits n’a jamais dépassé 75 mètres. Quatre chambres sont ouvertes et exploitées en remontant, deux à l’ouest et deux à l’est. Il y a un changement de direction en 1953, avec l’arrivée de M. Coignard. Elle semble prospère c’est pourquoi il est difficile de comprendre sa fermeture en 1959, due à une faillite brutale.
En 1960, elle reprise par Jean Le Cren, sous le nom « Société anonyme des ardoisières de Saint-Hernin » à partir de 1962. Cette société sous-loue le terrain à la Société des ardoisières de Kermanach, qui elle-même loue à M. Le Moal.
A partir de juillet 1963, des problèmes avec lié à l’augmentation de la montée des eaux se font sentir. L’exploitation reprend à 57 mètres et à 67 mètres de part et d’autre du puits. La tête de pli est mise au jour, la veine a une épaisseur de 30 mètres. Cinq chambres successives sont exploitées. La voute des chambres est près de la surface et arrive sous l’ancienne tranchée comblée. Le 3 novembre 1963, la voute de la chambre la plus à l’est s’effondre en créant un entonnoir à la surface. Les travaux sont stoppés dans toute cette zone. La production passe de 160t/mois à 80t/mois.
Parallèlement, un nouveau puits est foncé à Rumoal à 100 mètres à l’est de l’ancien mais il est mal placé, trop loin de la couche ardoisière. Un prêt refusé oblige l’exploitant à s’arrêter à 75 mètres de profondeur et à partir à la recherche de la couche ardoisière. Il
l’atteint finalement après 75 mètres de recherches. Deux chambres sont ouvertes mais elles sont très vite coincées à l’est par une faille et de l’autre côté par la couche éboulée.
La production est maintenue entre 500 tonnes et 1000 tonnes par an.
Dans le puits ouest, de nouvelles chambres sont ouvertes. Le rendement est très bon et la production remonte. Cependant, les déboires du puits de Rumoal ont été trop importants pour les finances. La société dépose le bilan en 1970 et met au chômage une quarantaine d’employés. En 1972, elle est toujours fermée mais quelques employés maintiennent l’entretien.
Au début des années 1980, le propriétaire, M. Dantec réalise une exploitation à ciel ouvert. Il ferme en 1985.