La plus ancienne mention du moulin à eau de Kergonvan remonte à 1540, dans les aveux de la seigneurie de Lezoualc’h. On apprend qu’à cette date le moulin à eau « mihy Keronven » était tenu à titre de ferme congédiable.
On en sait plus sur les bâtiments existants pendant la première moitié du 19e siècle grâce, d’une part, au cadastre de 1836 et d’autre part à un inventaire réalisé suite à une donation-partage réalisée en 1849 et consulté dans les archives personnelles des enfants de l’ancien meunier : En plus du moulin à vent situé plus au nord vers le village de Kergonvan, il y avait une maison d’habitation (date portée : 1777) et une écurie dans l’alignement à l’est (date portée : 1820). Le moulin se situait alors dans la maison et comportait deux paires de meules à roues horizontales à cuillers. Le bassin de rétention appelé aujourd’hui « étang est » était alimenté par deux biefs, l’un venant de Trevern à l’est et l’autre de Kerbeulec à l’ouest. Il se trouve au nord du moulin.
Comme souvent dans le Cap-Sizun, le meunier était aussi agriculteur, c’est pourquoi on trouvait également une crèche à bestiaux (probablement des vaches) de l’autre côté du chemin (date portée : 1820), une aire à battre, une remise à charrette, une maison du four et une crèche à cochons avec une partie aménagée pour les poulets.
De grands changements ont eu lieu au début du 20e siècle avec l’arrivée d’un nouveau meunier.
Le premier chantier a consisté en la construction en 1910 du « grand moulin » à l’ouest du chemin avec les pierres du moulin à vent qui fut détruit pour l’occasion. L’eau, venant de l’étang est, suivait un passage souterrain et arrivait sous le moulin par un conduit en acier de cinquante centimètres de diamètre.
En 1928, le meunier remplaça la turbine qui actionnait les meules par une roue à auget verticale de 6 mètres de diamètre et un mètre de large. Celle-ci fut installée contre la façade nord du moulin. C’est à ce moment qu’a été creusé le deuxième bassin de rétention (l’étang ouest) au nord du moulin sur un tronçon du bief de Kerbeulec.
Puis s’en est suivi d’incessants efforts d’adaptation : l’ajout d’un moteur à gaz pauvre, puis d’un moteur électrique. L’énergie hydraulique n’était nécessaire alors que pour l’appoint. Puis la grande roue à auget cessa de tourner en 1955. Le meunier actionnait en effet le moulin à l’aide du tracteur qui lui servait à faire les livraisons.
En 1984 il abandonne ses activités professionnelles et décide de « laisser dormir » son moulin pour toujours.
Aujourd’hui, le grand moulin, le petit moulin, l’étable, la grange et l’écurie ont été rénovés et servent de résidences principales ou secondaires. (Les crèches à cochons et poulets ont disparu)
Même si la grande roue n’est plus visible sur le site, les enfants du meunier ont conservé de nombreux éléments témoins de l’activité du moulin, comme cette pierre qui servait de vanne posée le long du chemin.