En 1540, dans les aveux de la seigneurie de Lezoualc’h, on parlait de deux moulins à eau appartenant au seigneur et qui étaient exploités au titre de simple ferme par un meunier, comme c’était souvent le cas. Ces moulins, contiguës l’un à l’autre, avec leurs biefs et étang étaient appelés les moulins Borotel.
Plus tard, en 1751, alors que le meunier et sa femme firent établir devant notaire un état des lieux des bâtiments, il était toujours question de deux moulins distincts avec deux paires de meules distinctes appelés alors moulin d’en haut et moulin d’en bas.
En 1785, un inventaire réalisé lors de l’entrée en fermage d’un nouveau meunier distinguera le moulin roux (moulin du haut avec ses meules en pierre de Rouen) du moulin blanc (moulin du bas avec ses meules en pierre de champagne).
On sait aussi qu’à la fin du 18e siècle, en plus de la maison d’habitation et des deux moulins, il y avait une écurie et des crèches à bestiaux. Tous ces bâtiments étaient couverts de paille (et en mauvais état). En 1769, on comptait parmi les animaux, un cheval, deux vaches et deux cochons.
Le cadastre de 1836 montre une ferme qui ressemble à celle décrite dans les archives du 18e siècle : On voit bien les deux moulins attenants sur le canal qui sort du bassin de retenue, une maison d’habitation, un bâtiment attenant abritant probablement les vaches et le cheval et une crèche plus petite, à l’écart, comme il est de coutume pour les cochons.
Sur le linteau de la porte d’entrée du moulin du bas est indiquée la date de 1825, ainsi que les noms de M.A. VICTOIRE et GOUZIEN. Sur la fenêtre droite de l’étage, on peut aussi lire V.M. PICHON qui fut meunier dans le courant du 19e siècle et qui dormait à cet endroit.
Une autre pierre sculptée qui se trouve aujourd’hui dans la cour était le linteau d’une porte sur le pignon est du moulin du bas. On peut y lire : CORANTIN SIOU 1749.
Au début du 20e siècle, l’organisation des bâtiments a été modifiée, comme le montrent les dates portées sur les différents linteaux et la comparaison avec le cadastre ancien. C’est probablement à ce moment que le moulin du haut a disparu.
Une nouvelle maison a été construite en 1913 sur l’emplacement de l’ancienne, son écurie attenante porte la date de 1924. De l’autre côté de la cour, les crèches à cochons sont datées de 1910 et son étable voisine de 1909. Une maison du four a été bâtie à l’est de la cour, mais celle-ci ne porte pas de date.
On peut penser qu’à cette époque, la fabrication de farine déclinait au profit d’une activité plus agricole. Le moulin finit en effet par cesser totalement ses activités en 1962, alors qu’il y avait encore des cochons dans les années 80 : les truies dans l’ancienne étable et le verrat (Arthur) dans les crèches attenantes.
Aujourd’hui, les bâtiments sont entretenus avec soin et l’ancienne étable est devenue le « Gîte du Moulin Brotel ».