• enquête thématique régionale, Inventaire des patrimoines maritimes et estuariens du Pays de Morlaix
Chapelle Notre-Dame de Lourdes (Plougasnou)
Œuvre étudiée
Copyright
  • (c) Pays de Morlaix

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Morlaix
  • Commune Plougasnou
  • Adresse 16 rue de la Chapelle
  • Cadastre 2016 000 BX 27

La construction de la chapelle s'inscrit dans le contexte particulier de développement de la villégiature à Primel-Trégastel. Elle répond à l'absence d'un lieu de culte de taille suffisante pour une population croissante et pratiquante.

Deux personnes œuvrent à l'élaboration du projet, le recteur Laurent et le bienfaiteur Paul Brinquant. Ce dernier léguera l'une des parcelles sur laquelle la chapelle est bâtie (acte d'attribution à l'Association Diocésaine du 12 février 1927). La deuxième appartenait à Madame Robert, habitant Meudon. Une souscription permit de récolter une dizaine de milliers de francs sur les cent cinquante mille que coûteront la chapelle. Paul Brinquant réglera la différence. Il lui donna son nom, Notre-Dame-de-lourdes, en référence à la Vierge Marie à laquelle il portait une dévotion particulière.

Lionel Heuzé et Pierre Laurent, architectes de Morlaix, et l'entreprise morlaisienne Gorel ont été choisis pour ce projet. La chapelle est bénie par l'abbé Laurent le 2 juillet 1926.

La cloche d'origine a été changée en 1960 suite à une tempête et au manque d'entretien. Elle comporte une citation en breton (cf Patrick VIRION, "Notre-Dame-de-Plougasnou", Patrimoine de Plougasnou, 2016 [en ligne], Disponible sur : https://lc.cx/J4u3 (consulté le 13 décembre 2016) ).

Les vitraux ont été restaurés en 2009 par l'atelier Charles Robert de Pluguffan sur les fonds recueillis par les bénévoles du Festival de la Mer et de la kermesse associée.

Extérieur

La chapelle est Implantée à mi-pente sur une colline à "Tachen Bras ar Palud". Ainsi, les moellons apparents, les contreforts et la silhouette rappellent les églises locales. En revanche, la partie supérieure du clocher, en béton, et d'autres éléments montrent une volonté de construction de l'époque.

C'est un bâtiment rectangulaire de 24.20m de long et 8m de large, sans les contreforts, et 11.20m de large avec la sacristie, seul élément émergeant. Du plan dessiné par Lionel Heuzé, deux éléments n'ont pas été respectés : la porte de la sacristie a été percée au sud et non à l'ouest comme prévu et la tribune n'a pas été réalisée.

La façade occidentale, à la symétrie affirmée, présente un porche unique, peu profond, dominé et encadré par le ressaut à pans obliques du clocher. Avec son faux avant-corps et son clocheton-pignon cette façade fait clairement référence au style Seiz Breur.

L'emploi du béton enduit et lissé en parement, pour la partie supérieure du clocher à chambre ouverte, s'éloigne de cette tradition. De même que les éléments moulés et reproduits à partir d'un module : cordons des murs latéraux, larmiers chanfreinés et retraites talutées des contreforts.

Le tympan au monogramme de Notre-Dame-de-Lourdes est également en béton moulé.

Intérieur

À noter, l'utilisation d'une charpente apparente, faisant référence à un mode de couvrement traditionnel depuis le Moyen-Age en Bretagne. La légèreté de cette charpente permet d'avoir recourt uniquement à de simples contreforts à l'extérieur. La forme adoptée ici l'inspire librement de modèles anglo-saxons : Les arbalétriers, dédoublés, viennent s'assembler dans des poteaux accolés aux murs, portés eux-mêmes par des corbeaux en ciment. Des jambettes et blochets renforcent l'ensemble.

Un panneau mural dédié aux ex-votos, pensé par les architectes, est placé au dessus de la porte de la sacristie.

La décoration de la nef emprunte au style Art déco : frise présentant la répétition d'un motif triangulaire, placée au dessous d'un cordon en ciment moulé. De faux joints peints courent sur les parois.

Chose inhabituelle, le chemin de croix commence sur le mur droit et se termine sur le mur gauche. Chaque scène est peinte sur des plaques de terre cuites, enchâssées dans des cadres de béton. Des plaques de cuivre, fixées dessous, rapportent au jour le jour les récits de Bernadette Soubirous, et légitime l'érection de la chapelle.

Au revers du tympan, une inscription latine indique que la chapelle, dédiée à la Vierge de Lourdes, fut bâtie en 1926 par la foi des habitants de Primel.

Le sol est en ciment. La partie centrale, conduisant de la porte d'entrée jusqu'à l'autel, est en mosaïque.

  • Murs
    • pierre moellon
    • béton enduit
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée
  • Couvrements
    • charpente en bois apparente
  • Couvertures
    • toit à longs pans
  • Techniques
    • peinture
    • vitrail
    • mosaïque
  • Représentations
    • Passion
  • Précision représentations

    Chose inhabituelle, le chemin de croix commence sur le mur droit et se termine sur le mur gauche. Chaque scène est peinte sur des plaques de terre cuites, enchâssées dans des cadres de bétons.

  • André TANGUY, La Chapelle Notre-Dame de Lourdes de Primel-Trégastel, Programme d'un concert organisé par Primel-Trégastel Amitiés, 4 avril 1994.

Bibliographie

  • Daniel APPRIOU, Erwan BOZELLEC, Châteaux et manoirs en baie de Morlaix, tome III, Morlaix, Éditions du Bois d'Amour, 2004.

  • Christian MILLET et al, Mémoire des hommes inscriptions sur la pierre et le métal, ULAMIR, Lanmeur, 2010.

  • Jean QUINQUIS, Hier, Plougasnou, Morlaix, 1992.

  • Nolwenn RANNOU, Joseph Bigot (1807-1894) architecte et restaurateur, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.

  • Yvon TRANVOUEZ, Catholiques en Bretagne au XXe siècle, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2006.

Date(s) d'enquête : 2016; Date(s) de rédaction : 2016