L’abri de Feunteun aod est mentionné sur les cartes marines dès le Moyen-âge en raison de sa source d’eau douce qui jailli de la falaise. Ainsi, de nombreux navires marchands pratiquant le cabotage le long des côtes atlantiques venaient s’y ravitailler avant d’affronter le raz de Sein. L’endroit sert plus tard de port d’attache à toute une flottille de canots pêchant julienne, congre et lieu. Au XVIème siècle, ces trois espèces étaient séchées sur la falaise avant d’être commercialisées.
Pour faciliter le débarquement et le hissage des canots à l’abri des lames, quelques aménagements ont été effectués à la fin du 19e siècle : Une cale de hissage des barques a été bâtie au fond de l’anse en 1870, améliorée en 1889 par une plateforme de remisage arrasée à deux mètres au-dessus des plus hautes mers. Ces ouvrages, accessibles par un escalier creusé à flanc de falaise, ont été complétés en 1920 par un treuil de hissage des canots et un muretin maçonné sur la façade de la plateforme formant parapet de protection et permettant de mettre les canots à l’abri des lames par violentes tempêtes.
Dans les années 1930, ces aménagements sont mis à mal par la désagrégation de la falaise de 25 mètres de haut qui les domine. En 1934, un canot est brisé et l’année suivante une série d’éboulements brisent le treuil de hissage, un canot et en avarie trois autres. A cette époque, le port est fréquenté par une quinzaine de canots et une dizaine de sloops de 3 à 10 tonneaux, tous montés par des équipages des environs. Pour éviter tous dégâts supplémentaires, ces usagers se sont vus dans l’obligation de retirer leurs embarcations de la plateforme et de les abriter dans les abris voisins de Bestrée ou Pors Loubous.
Pour remédier à ces inconvénients, le Conseil Général demande en 1935 la reconstruction du débarcadère et de la cale de hissage à « Vesquenn d’ar Mess », un point situé à l’entrée ouest de l’anse à 150m environ au sud des ouvrages en péril. Les travaux seront réalisés quelques années plus tard, en 1938 (date portée sur la cale de hissage).
Des aménagements postérieurs sont observables. Parmi eux signalons la création d’un petit débarcadère et d’un muretin de protection en bas de la cale et l’établissement de cabanes pour abriter le matériel sur la plateforme.
A la fin des années 1970, le site de Feunteun Aod a été désigné comme lieu d’accueil d’une centrale nucléaire. La forte mobilisation populaire du début de l’année 1980 lors de l’enquête d’utilité publique, ainsi que le changement de majorité présidentielle en 1981 verront l’abandon de ce projet.
Aujourd’hui le port est fréquenté par une vingtaine de bateaux pratiquant en majorité une activité de plaisance. Quelques pêcheurs de bars y mouillent également de mai à septembre. Une stèle positionnée à l’entrée du port nous rappelle que « Le 3 février 1944 échoua ici le Jouet des Flots du réseau Dahlia [avec] à son bord 32 résistants et aviateurs dont Pierre BROSSOLETTE, le Lieutenant de Vaisseau YVES LE HENAFF, le Préfet EMILE BOLLAERT et le Commandant EDMOND JOUHAUD. »
L'Agence Ouest Cornouailles Développement a organisé entre 1999 et 2000 un inventaire du "petit patrimoine rural" sur l'ensemble des communes de son territoire (Pays bigouden, Pays de Douarnenez et Cap-Sizun)