Dossier d’œuvre architecture IA29133560 | Réalisé par
  • enquête thématique régionale, Lycées en Bretagne
Lycée Vauban, rue Kerichen (Brest)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Bretagne
  • Commune Brest
  • Adresse rue Kerichen
  • Dénominations
    lycée
  • Dossier dont ce dossier est partie constituante

Le lycée Vauban est un des trois établissements qui composent actuellement la cité scolaire Kerichen de Brest.

Lors de la reconstruction de la ville, il a été décidé d'implanter dans cet immense ensemble le collège technique mixte, héritier de divers établissements brestois d'avant-guerre, qui a précédé administrativement le lycée Vauban. Cette mixité s'accompagnait cependant d'une double séparation des élèves des deux sexes, dans les internats, bien sûr, mais aussi par le jeu de formations alors fortement genrées (l'industrie aux garçons, les formations "commerciales" au filles).

Cet établissement de taille très importante (1700 élèves en 2021-2022) comporte de très vastes ateliers. Il a été fortement restructuré au cours des années 2000, sans pour autant bouleverser la perception d'ensemble de la cité, où s'impose encore pour quelques temps, en 2022, les grandes lignes de la composition initiale de Jean-Baptiste Mathon, ainsi que ses grands principes architecturaux.

L'œuvre du 1% artistique installée au dessus de l'entrée principale des ateliers, un bas-relief de Raymond Delamarre, a disparu.

Le lycée Vauban est l'héritier des établissements d'enseignement technique qui se sont développés, à Brest, au 19e siècle et avant la Seconde Guerre mondiale. Il est aussi, plus récemment, celui du "Lycée technique mixte" dont l'implantation a été prévue, lors de la reconstruction de Brest, dans la cité scolaire de Kerichen, aux côté du lycée classique et moderne.

Diversité de l'enseignement technique à Brest au 19e siècle et au début du 20e siècle.

L'enseignement technique s'est développé à Brest depuis le début du 19e siècle, avec notamment l'école de maistrance (1819) ou les cours d'Arts et Métiers (1825). La loi Guizot de 1833 entraîne la création d'une école primaire supérieure, étape symbolique, à la fois de la volonté de former des ouvriers qualifiés, et des difficultés à organiser cette formation. Cette école ferme en effet en 1867, à la suite d'une certaine désaffection (20 élèves seulement la dernière année). Pourtant, ce sont entretemps jusqu'à 80 voire 100 élèves qui en sortaient chaque année. Après la guerre de 1870, il faut attendre 1890 pour qu'ouvrent, annexés à l'école de Keroriou, des cours professionnels (délibération du Conseil municipal du 10 novembre 1890), qui sont transformés, quatre ans plus tard, en Ecole pratique de commerce et d'industrie (EPCI), dépendant du ministère du commerce (Journal officiel du 6 octobre 1894). En 1900, cette dernière s'installe dans des bâtiments neufs, construits à l'angle des rues de Portzmoguer et de Lannouron, avec ateliers et externat. Leur architecture est conforme au type de construction scolaire qui s'est mis en place pour les lycées : bâtiments de plan rectangulaire, sur trois niveaux, à l'alignement de la rue, dont les façades sont animées de travées régulières, les étages soulignés par des bandeaux d'appui, les chainages d'angles et encadrement de fenêtres étant en pierre de taille. La modernité de l'établissement est aussi celle de l'équipement de ses ateliers. L'école pratique est si attractive qu'en 1930, elle accueille 600 élèves pour 300 places, tout en refusant 300 inscriptions !

Bombardée le 27 février 1943, l'école se replie à Plonevez-du-Faou, jusqu'en juin 1944. Devenu collège, elle s'installe à Châteauneuf-du-Faou entre novembre 1944 et juillet 1945.

Implantation dans la cité scolaire de Kerichen regroupant les lycées classique et moderne et technique de Brest

L'histoire du lycée Vauban est ensuite liée à celle de la cité scolaire Kerichen et de sa lente construction qui, pour les bâtiments du lycée technique, s'étale de 1957 à 1964. Entre 1948 et le 15 février 1958, date de l'inauguration du lycée technique, les élèves étudient, se restaurent et logent dans des baraques en bois. Les unes, sont situées au Pilier-Rouge, le long du boulevard Sébastopol et de la rue Inkerman (ateliers, cantine). Les autres sont implantées rue Jules Lesven, à 500 m de là, en bordure du cimetière de Kerfautras (classes d'enseignement général, administration, cinéma). Un internat en baraques et une demi-pension ouvrent ensuite, à Menez-Paul, en 1950, à un kilomètre environ des précédentes implantations. En 1958, alors que les nouveaux ateliers fonctionnent pour les lycéens, ceux du collège d'enseignement technique demeurent encore en baraques où les ateliers ne ferment qu'en 1966. Il faut attendre 1961-1962 pour que les classes d'enseignement général quittent les baraques de la rue Lesven, pour s'installer dans les bâtiments neufs. Les formations commerciales sont situées, quant à elles, place Sanquer.

Le lycée technique est mixte, mais les formations fortement sexuées : industrie pour les garçons, sections commerciales pour les filles.

Administrativement, l'EPCI devient collège technique en 1941. Le lycée est étatisé en 1973 et prend le nom de lycée technique d'Etat industriel. En 1977, le CET devient LEP et est déclaré autonome. En 1987, il prend le nom de Vauban. En 2004, le CET de Lanroze, créé en 1974, devenu LEP, est rattaché au lycée Vauban qui est ainsi de nouveau implanté sur plusieurs sites !

Restructurations et constructions nouvelles

Les principales évolutions du bâti dédié au lycée Vauban, après l'implantation de l'établissement à Kerichen, sont les suivantes :

- 1985 : construction du bâtiment X (René Le Friant, architecte).

- en 1987-1988, la construction d'ateliers pour le travail des matériaux composites (René Le Friant, architecte).

- en 1992 (PC) : construction d'un atelier automobile et de salles de technologie (Gildas Nedellec, architecte).

- en 1993 (PC) : construction d'ateliers et salles de technologie (Gildas Nedellec, architecte).

- en 1997, la construction d'un CDI (Gildas Nedellec, architecte, PC du 31 juillet 1995).

- en 1998 (PC 019 98 10150), construction d'une extension et de passerelles pour relier les bâtiment L et N. L'extension accueille des ateliers de dessin et s'accompagne d'une restructuration du rez-de-chaussée du bâtiment L (Archipôle Urbanisme et Architecture, architectes).

- en 2004 - 2005, la restructuration du lycée Vauban (Archipôle Urbanisme et Architecture, architectes, PC 2002 modifié en 2006). Celle-ci permet de créer une nouvelle entrée. Elle consiste principalement en une rénovation légère des bâtiments N et L, une rénovation lourde des ateliers (H) et des constructions neuves : le bâtiment de l'accueil et de l'administration (W), et des ateliers et laboratoires (H2). Elle s'accompagne d'un bouleversement sensible : la fermeture de la rue de Kerichen, coupure interne à la cité scolaire - un sous-terrain permettait cependant dès l'origine de la cité une circulation sécurisée entre les externats et les ateliers. L'emprise de la rue, à l'est, a ainsi été appropriée pour les besoins des nouvelles constructions.

Le lycée aujourd'hui

Le lycée Vauban, qui comporte plusieurs bâtiments récemment construits ou restructurés, sera néanmoins impacté par la restructuration en profondeur de la cité scolaire, pour un montant estimé à 100 millions d'euros, entreprise par la Région Bretagne, en 2020. En effet, les classes de technologie du bâtiment "X" et les bancs moteurs des ateliers "Z" doivent être déplacés, dans l'enceinte de la cité scolaire pour les premières, sur le site de Lanroze pour les seconds. Bien sûr, les internes bénéficieront du nouvel internat mutualisé entre les trois établissements dont la construction est en cours, en 2021.

En 2021-2022, les effectifs du lycée, qui approchent les 1700 élèves, sont répartis dans des classes allant du CAP au BTS, en passant par les baccalauréats, généraux, professionnels et technologiques. Une élève sur cinq est une jeune fille, environ 13% sont des internes.

Le lycée Vauban est implanté sur deux sites : celui la cité scolaire Kerichen et celui de Lanroze (qui n'a pas encore été étudié).

Au sein de la cité scolaire Kerichen, le lycée est implanté au nord de la parcelle, de part et d'autre de l'ancienne rue de Kerichen. Il utilise les services communs de la cité pour la restauration, l'infirmerie.

Un bâti historique reprenant les principes de l'ensemble de la cité scolaire conçue par Jean-Baptiste Mathon

Les bâtiments H1, K, L, M, N sont les ateliers, internats et externats construits dans le cadre du projet de cité scolaire de la reconstruction de Brest, après la Seconde Guerre mondiale. Les plans en ont été donnés par l'architecte Jean-Baptiste Mathon. Ils sont décrits, dans leurs grands principes, dans le dossier d'ensemble sur ladite cité scolaire publié sur ce même site. Le gigantisme des ateliers H1, d'une emprise de 6910 m2, avait nécessité l'achat de terrains supplémentaires. Le bâtiment, de plan rectangulaire, possède une toiture à sheds.

Des extensions contemporaines qui ne bouleversent pas la perception d'ensemble de la cité.

Les bâtiments X, Y Z sont des ateliers construits ultérieurement. Le plan du bâtiment X, construit par l'architecte René Le Friant, en 1985, est intéressant en termes de distribution et d'élévations. Une circulation centrale dessert des modules de plan rectangulaire accrochés de part et d'autre, sur deux niveaux et demi, afin de s'intégrer à la forte déclivité du terrain. Il n'a pas encore pu être documenté. Les bâtiments Y et Z (Gildas Nédélec, architecte, 1993) surprennent par leurs toitures convexes, mais sont peu visibles en raison de leur enclavement.

Le bâtiment G héberge le CDI. Il a été construit en 1997 selon les plans de l'architecte Gildas Nédélec, en surélévation d'un bâtiment d'accès aux ateliers, au débouché du passage sous la rue de Kerichen. Son architecture est en rupture avec le reste du bâti. La sagesse du plan rectangulaire du rez-de-chaussée disparaît avec l'encorbellement de la salle de lecture à l'étage, de forme convexe. En terme de matériaux, le bardage en bois de l'étage, constitue une nouveauté dans l'établissement, comme à l'échelle de l'ensemble de la cité scolaire. L'enclavement du CDI et la topographie du terrain expliquent cependant sa discrétion dans le paysage d'ensemble de la cité scolaire.

Les bâtiments W et H2, ainsi que la galerie qui les relie entre eux, et les fait communiquer avec les ateliers, constituent l'extension la plus marquante de l'établissement. Ils lui donnent une entrée et un accès direct sur la rue Jules Lesven et "permettent de créer un axe fonctionnel qui relie la cité scolaire avec les différentes entités du lycée" (principe général d'organisation). Leur intégration est réussie. Leur élévation r+1 et leur implantation, sur une partie basse du terrain, en périphérie, ne bouleversent pas la perception de la composition de Jean-Baptiste Mathon. Leur architecture est pourtant des plus contemporaines. Des panneaux clairs de béton de résine ou le béton peint (gris moyen) habillent les façades. Ils alternent avec les panneaux de bois stratifié au droit de l'entrée et les grandes verrières du hall qui procurent de la transparence. L'escalier et la passerelle du même hall principal, où s'affirme le bois, rehausse la contemporanéité de cet ensemble conçu par Archipôle.

D'intéressantes collections pédagogiques.

Le lycée possède d'intéressantes et importantes collections pédagogiques, dans le domaine de l'enseignement des sciences, mais aussi de nombreuses cartes murales d'histoire et de géographie.

L'œuvre du 1% artistique, un bas-relief de Raymond Delamarre, situé au dessus de l'entrée principale des ateliers a disparu. Un dossier, consultable sur ce même site, est consacré à la décoration de la cité scolaire Kerichen au titre du 1%.

  • Murs
    • béton
  • Toits
    zinc en couverture
  • Plans
    plan rectangulaire régulier
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre
    • escalier hors-oeuvre
  • Statut de la propriété
    propriété de la région, Code : 0290012F

Documents d'archives

  • Hervé [Patrick] (conception), L'enseignement technique industriel à Brest, 1819-1987. Lycées technique et industriel. Kerichen Industriel, Brochure brochée, non paginée, sans date (vers 1987).

    Lycée Vauban de Brest

Bibliographie

  • BRANCHEREAU, Jean-Pierre, CROIX, Alain, GUYVARC'H, Didier, PANFILI, Didier. Dictionnaire des lycées publics de Bretagne. Geriadur liseoù publik Breizh. Histoire, culture, patrimoine, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, 656 p.

  • L'Architecture d'Aujourd'hui. Constructions scolaires, n° 34, février - mars 1951

Documents figurés

  • Lycée Vauban de Brest : sans cote. Vue intérieure des nouveaux ateliers, vers 1958

    Lycée Vauban de Brest : sans cote
  • Archives du Lycée Vauban de Brest : sans cote. Inauguration des nouveaux ateliers, 1958.

    Lycée Vauban de Brest : sans cote
Date(s) d'enquête : 2021; Date(s) de rédaction : 2021