Il est difficile de dater les murets de pierre sèche du Cap-Sizun de façon précise au vu du manque de documentation probante sur leurs origines. La littérature locale et les sources consultées s’accordent cependant pour dire que si leur création remonte à un passé très ancien, leur multiplication reste assez récente. Christian Pelras affirme dans sa monographie sur Goulien qu’on en élevait encore sur le territoire à la fin du 19e siècle, notamment dans la partie nord proche du littoral.
Il est toutefois certain qu’une majorité des ouvrages observés dans le secteur nord-est de la pointe du Raz en 2022 renvoient à des limites de parcelles tracées sur le cadastre de 1836. Et comme le parcellaire de la zone étudiée a très peu évolué depuis cette époque (il n’y a pas eu de remembrement à Plogoff), on peut penser que les murs observés ont pour la plupart plus de deux siècles. Notons que certains endroits ont toutefois été fortement impactés par la Seconde Guerre mondiale, notamment par la construction d’un important réseau de casemates à l’est et au sud de la zone.
On remarque également, en comparant les cadastres de 1836 et 2020, que le chemin d’exploitation qui traverse le secteur d’est en ouest a été modifié dans sa partie centrale. Cette partie remaniée est aujourd’hui dans un mauvais état de conservation et le mur côté sud est en train de s’effondrer.
Véritables témoins de l’ancienne occupation des sols du secteur (pâtures, landes, terres labourables) et de l’extrême parcellisation qui en découlait, ces murets ont pour la plupart disparus aujourd’hui sous une végétation dense. Leur observation a été permise par l’étude des photographies aériennes et un récent chantier de réouverture du chemin d’exploitation.