Les premières mentions du domaine apparaissent au 15e siècle. En 1480, Roland Boutier figure dans la liste des tenants de fiefs de la paroisse. Il comparait également en 1513 avec son fils Guillaume, qui possède la métairie de Launay Blot.
Du 16e siècle subsistent quelques éléments, notamment la chapelle dont le portail a été déplacé sur un côté de la cour. Le style de ce dernier, présentant une accolade gothique garnies de feuilles, et des pilastres sommés de fleurons de la première renaissance, indique une datation proche de celle du mariage de Guillaume Boutier avec Marie de Lescauff en 1546. Les armes d’alliance de ces familles sont gravées sur le blason qui orne la clef centrale du portail.
Dans les années qui suivent le fief se transmet de père en fils, et ce jusqu’au milieu du XVIIe siècle.
Il est acquis dans la première moitié du 18e siècle par une famille de négociants de Saint-Malo, les Locquet, « sieurs de la Chardonnière » qui construisent un nouveau logis plus adapté au goût du jour.
La ceinture de douves rappele l’ancienneté et la noblesse du lieu.
Une aile de dépendances en retour d’équerre sur le côté ouest de la cour a disparu.
La façade du corps principal, d’une sobre élégance, présente des proportions harmonieuses. Sa haute toiture à croupes et ses élégantes souches de cheminées à épaulements rattachent pleinement ce logis au style des ingénieurs de Saint-Malo, de même, l' allure altière de l’édifice, les linteaux en arc segmentaire des fenêtres qui comportent, taillé dans la masse, un glacis destiné à protéger le sommet des contrevents.
Les lucarnes qui éclairent l’étage de comble sont modestes mais scandent l’élévation à trois travées symétriques. Seul un bandeau filant en fausse pierre sépare les étages.
La façade arrière ne présente pas d’organisation symétrique. Délaissant l’aspect majestueux, les cinq baies du premier étage sont percées en fonction des besoins de l'éclairage des espaces intérieurs.
Le grand jardin latéral clos de murs était agencé avec soin : d’un côté se situait l’ancienne chapelle, et de l’autre côté, lui faisant face, un « vide-bouteille », petite gloriette d’agrément qui rappelle l’usage de plaisance de ce logis à la campagne.
Photographe à l'Inventaire