Le lotissement du couvent des Carmes, conçu en 1798, constitue le premier exemple connu de lotissement inscrit dans un plan d'aménagement urbain de la ville basse. Le projet de Robelin, connu par le plan Forestier de 1726, qui imaginait de construire un nouveau présidial, au sud de la Vilaine, dans l'axe du parlement, c'est-à-dire à l'emplacement des jardins du couvent, ne sera pas réalisé.
Le lotissement dessiné par le géomètre Gabriel Leroux est desservi par deux voies qui prolongent la trame urbaine suivant le plan orthogonal défini dans la ville haute après l'incendie de 1720 ; elles divisent un vaste îlot conventuel qui aurait pu former un obstacle au développement de la ville basse dont la morphologie est encore celle d'un faubourg, à la fin du 18e siècle, bien qu'elle soit protégée par les remparts. Ce secteur est de la ville basse, structuré par la rue Saint-Thomas qui prolonge la rue Vasselot, est en effet bordé par l'ancien collège des Jésuites, au nord, et par l'hôtel des Gentilshommes, au sud.
L'ouverture de ces voies inaugure l'aménagement de la ville basse et le développement de la ville vers le champ de Mars, qui sera effectif après la destruction des remparts et l'aménagement du boulevard de la Liberté. Le plan d'aménagement urbain proposé par Ange de Léon en 1855 projetait de prolonger ces deux voies nouvelles, au sud du boulevard.
Les pans coupés, définis aux intersections avec les rues Vasselot et Saint-Thomas, constituent également le premier exemple de ce traitement des angles à Rennes, qui semble disparaître dans la première moitié du 19e siècle.