• inventaire topographique, Rennes
Ancienne demeure de l'entrepreneur Poivrel, dite hôtel Poivrel, 2 boulevard Voltaire (Rennes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Rennes ville - Rennes ville
  • Commune Rennes
  • Adresse 2 boulevard Voltaire
  • Cadastre 1980 DL 135
  • Dénominations
    hôtel
  • Parties constituantes non étudiées
    jardin, clôture de jardin, portail

Hormis une légère modification de la distribution au 1er étage et la transformation d'une partie du décor intérieur, l'hôtel construit en 1900-1901 pour l'un des entrepreneurs les plus actifs à Rennes, M. Poivrel, est conservé dans ses dispositions d'origine. Le tapis de mosaïque du grand hall peut être attribué à Isidore Odorico père.

Comme le montre l'analyse de François Loyer, cet hôtel, est l'une des oeuvres remarquables de la production de l'architecte Emmanuel Le Ray. Son originalité tient tant dans sa disposition intérieure, les pièces de réception étant rejetées sur le jardin, que dans la dualité entre les façades sur rue et sur jardin exprimant des réalités différentes, l'une publique et quelque peu ostentatoire, l'autre privée, plus simple et chaleureuse.

La volonté d'exprimer en façade les dispositions intérieures, avec en particulier l'escalier signalé par les fenestrages à degrés du corps central et celui de la tour, témoigne de l'héritage rationaliste revendiqué par l'architecte ; il est appuyé par le vocabulaire ornemental utilisé où les références néo-gothiques sont mêlées à des motifs Art Nouveau, introduisant timidement à Rennes un style novateur.

La qualité et l'originalité des espaces intérieurs doivent être soulignés, notamment le saisissant contraste recherché entre le sas d'entrée, étroit et minéral, et le vaste hall prenant éclairage au sud sur lequel ouvre toute la maison. Son volume, présent sur deux niveaux, permet une véritable respiration de l'espace et une fluidité de la distribution des pièces ; il compense le manque d'éclairage direct, sans doute sacrifié aux nécessités de l'implantation.

Édifice clef dans le paysage urbain du début du siècle, cet " objet architectural " contribue à construire l'image de son concepteur comme celle de son commanditaire. Son potentiel urbanistique est cependant altéré aujourd'hui par la restructuration de l'espace, à laquelle participent la construction d'immeubles en rupture de gabarit et le mobilier urbain.

Les plan et élévation de l'hôtel Poivrel conservés aux archives municipales de Rennes sont datés de juin 1900. La façade porte la date 1901.

Hôtel maison en rez-de-chaussée surélevé à étage de comble, construit en calcaire, appareiilé en pierre de taille, en façade sur rue, et en moellons de schsite enduits pour les façades secondaires. L'édifice épouse la forme de la parcelle d'angle à pan coupé. Travée d'escalier en façade antérieure. Parcellaire divisé. Implantée à l'angle de la rue Malakoff et du boulevard Voltaire, cet hôtel déploie une large façade sur le carrefour, son jardin clos d'un mur s'étendant au nord-ouest en fond de parcelle. Au-dessus d'un soubassement de granite, la façade sur rue est construite dans un petit appareil de calcaire en pierre de taille, un tuffeau de tonalité plus foncée étant employé pour les encadrements de baies, les moulures et les chaînes d'angle. Les façades latérales et sur jardin sont en moellon de schiste couvert d'un enduit ocre avec encadrements de baies et chaînes d'angle en pierre de taille ; la toiture est en ardoise. Si la volumétrie générale des toitures dessine une équerre, la façade sur rue, plane au niveau inférieur, est marquée par un pignon coiffé d'un fronton dans la partie droite et surtout par une tourelle couverte d'un haut toit polygonal à égout retroussé au-dessus de la porte d'entrée, sur la gauche. Entre ces deux travées à l'accent vertical prononcé, celle du centre, plus basse, présente une importante baie cintrée venant interrompre une corniche à modillons. Elle est surmontée d'un fronton-pignon se détachant sur la toiture et son appui présente trois degrés au-dessus d'un petit jour au rez-de-chaussée. La façade sur jardin présente trois travées régulières, le pignon légèrement saillant du corps en retour d'équerre étant coiffé d'une demi-croupe. Depuis un petit sas d'entrée ouvrant également sur le jardin, quelques marches donnent accès à un grand vestibule central abritant un escalier tournant suspendu et distribuant les pièces du rez-de-chaussée : bibliothèque, salon et salle à manger côté jardin, la cuisine côté rue ; cette dernière est isolée de la salle à manger par un office et comporte une annexe latérale avec descente de caves. Le premier étage est distribué par un palier central ouvert sur le volume du vestibule et comporte quatre chambres avec cabinet de toilette, la salle de bains actuelle ouvrant sur la chambre du nord-est. L'escalier permettant l'accès à l'étage de combles, avec ses quatre chambres, est rejeté au-dessus de l'entrée, dans le volume de la tourelle. Le décor intérieur est en partie conservé : le sas d'entrée, entièrement appareillé et voûté de granite, est animé par un ensemble de moulurations d'un grand raffinement. Le hall reçoit un vaste tapis de mosaïque de marbre blanc piqué de motifs simples noir et orangé, la bordure recevant une frise géométrique alliée à un rinceau de feuilles tandis que la grande baie de la cage d'escalier est garnie d'un vitrail orné d'un décor floral. Dans la bibliothèque, deux cathèdres de bois encadrent la fenêtre sud-ouest, enfin la salle à manger est garnie d'un lambris d'appui et d'une cheminée au manteau de bois mouluré orné d'un arc en plein-cintre.

  • Murs
    • schiste
    • granite
    • calcaire
    • enduit
    • moellon
    • pierre de taille
    • pierre de taille
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    rez-de-chaussée surélevé, étage de comble
  • Typologies
    hôtel maison

Données complémentaires architecture Rennes

  • DENO
  • HYPO hôtel maison à accès direct
  • PHYPO
  • NOTA
  • SCLE1 1900
  • IMPA parcelle d'angle
  • CBATI isolé
  • IMBATI sur rue
  • PERP
  • PASSAGE
  • ESPAL absence
  • ESPAP jardin en fond de parcelle
  • TAPA
  • BOUTIQ
  • NACC
  • AUTO
  • ACC1
  • ACC2
  • ESCAFO
  • ESCAPO
  • RDC
  • ETAGE
  • ENTRESOL
  • COMBLE
  • ATTIQUE
  • TRAV1
  • TRAV2
  • TRAVANGLE
  • MUR
  • ANGLE
  • ORIEL
  • BALCON
  • IAUT typicum
  • ICHR typicum
  • IESP unicum aire d'étude
  • ICONTX structurant
  • ITOPO site de jonction
  • PINTE
  • POS 3
  • SEL étudié
  • PART
  • NATURE
  • RESEAU
  • MORPHO
  • IMPBA
  • SURF
  • LOTS
  • VOIES
  • PRESC
  • VEGETAL
  • OBS
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Bibliographie

  • POCQUET DU HAUT-JUSSE, Barthélémy-Antoine. Visites et excursions à Rennes et aux alentours. Mayenne : Joseph Floc éditeur, 1974.

    p. 230.
  • LOYER, François, GUENE, Hélène. L'Eglise, l'Etat et les architectes, Rennes 1870-1940, éditions Norma, 1995.

    p. 196-197, fig.
  • VEILLARD, Jean-Yves. Rennes au 19e siècle, architectes, urbanisme et architecture. Rennes : éditions du Thabor, 1978.

    Archives municipales de Rennes : R2-132
    p. 478
  • LAURENT, Catherine (sous la direction de). Emmanuel Le Ray, architecte de la Ville de Rennes de 1985 à 1932, Rennes, 2000.

    p. 31, 53

Documents figurés

  • Album Le Ray. Oeuvres privées, pl. n° 60 et 61. (A.C. Rennes).

  • Propriété de M. Poivrel, rue Malakoff, Rennes, plan du rez-de-chaussée, par E. Le Ray, juin 1900 (A. C. Rennes).

  • Propriété de M. Poivrel, rue Malakoff, Rennes, élévation de la façade principale, par E. Le Ray, juin [1900] (A. C. Rennes).

Date(s) d'enquête : 2000; Date(s) de rédaction : 2000