Répondant aux impératifs économiques et quantitatifs d´un programme de logements sociaux, ici implantés dans la périphérie immédiate du centre-ville, l´architecte conçoit une composition en L formée de trois immeubles alignés sur la voie, qui constituent un rempart au jardin placé en coeur de parcelle. Le traitement d'angle en creux et le retrait compensent la dimension massive de la construction. Des passages ménagés sous les immeubles donnent accès aux cages d´escalier et au jardin, créant une perspective visuelle et un contraste d´ombre et de lumière qui rompt la continuité du mur. Les aménagements paysagers prévus par l´architecte s´étendaient en bordure des voies, incrustant les volumes bâtis dans un environnement végétal, comme en témoignent les arbres subsistant rue Papu. La hiérarchisation des voies est exprimée par l'emplacement dévolu aux commerces.
Destinés à offrir des logements agréables et bien éclairés (les appartements disposent d´un séjour double exposé au sud ou à l´ouest et orienté sur le jardin) l´ensemble conçu par Albert Hec, très caractéristique de l´époque, est cependant remarquable par son système constructif. Il se distingue par l´emploi du béton banché qui remplace les murs en brique creuse ou en parpaings. Cet ensemble, à replacer dans le contexte du logement social de l´immédiat après-guerre, est l´un des mieux conservés.
Architecte DPLG, architecte de l’Office départemental des HLM, architecte de la ville de Fougères, directeur de l’école régionale d’architecture, 17 quai Lamartine, Rennes, et 12 rue Chateaubriand, Fougères