Le Colombier, conçu en deux entités fonctionnelles initialement reliées par une passerelle récemment détruite, constitue également deux entités formelles qui s'opposent par leur volumétrie.
A l'est l'espace est évidé par la présence du Champ-de-Mars, vaste parking le plus souvent couvert de voitures en stationnement ; les édifices qui le cernent au nord, à l'est et au sud sont desservis par des voies externes.
A l'ouest, la densité du bâti forme une masse compacte, bien que rythmée d'espaces libres, mais ceux-ci sont tous contenus par le volume bâti dont les textures accentuent la matérialité. Dans cet ensemble combinant activités résidentielle, commerciale et de services, on retrouve la hiérarchisation des espaces imaginés par le maire Ange de Léon au milieu du 19e siècle. Les habitations bourgeoises sont positionnées au nord, au contact de la ville ancienne, les espaces de commerce et de bureaux sont au centre et l'habitat populaire est reporté à la périphérie, au sud et à l'ouest.
La place piétonne qui constitue, en théorie, un pôle fédérateur est un espace minéral et froid, en raison des courants d'air. Une rénovation récente l'a dotée de chemins de planches et de fontaines.
Mal perçu par les habitants du centre historique jusqu'au début des années 1980, le Colombier est aujourd'hui devenu un pôle d'activité important de la ville. Les manifestations saisonnières qui se déroulent sur le Champ-de-Mars ou au Liberté (salle omnisport) mais également la galerie marchande construite dans les années 1980 attirent quotidiennement les Rennais mais également les habitants des communes voisines.
Architecte en chef des Bâtiments civils et Palais nationaux.