Prolongeant le faubourg Saint-Hélier, le quartier se développe, à partir de 1925, dans une zone rurale de la commune où subsistent alors de nombreuses exploitations agricoles proches des villages de la Poterie (attesté dès le XIIe siècle) et de la Mettrie (cité en 1421). Des maisons de retenue, anciens manoirs et fermes mentionnés par Banéat, ne subsistent à l'état de vestiges que la ferme du Haut-Bignon, les maisons du Ronceray, du Lavais et du Chêne-Rond.
De nombreux chemins desservaient les exploitations et permettaient de relier les voies principales entre elles (routes nationales 163 et 163bis). Certains d'entre eux sont devenus des rues, telles l'extrémité nord de la rue Francisco-Ferrer, la rue Maurice-Hay, la rue de Bel-Air.
La voie de tramway sera supprimée dans les années trente.
La route nationale 163, ancienne route royale devenue rue de Vern, et la rue de la Poterie forment le pôle d'attache du quartier, dont le groupe scolaire Carle-Bahon et le stade Rapatel constituent les nouveaux équipements.
Les premiers lotissements apparus, à l'ouest du quartier, entre 1920 et 1935, présentent des trames orthogonales depuis la rue de Vern, suivant une orientation déjà présente dans le quartier voisin.
Le lotissement des domaines agricoles rachetés par des promoteurs et réalisé en plusieurs tranches, parfois suivant un plan préalable, se poursuit jusqu'aux années soixante, à l'exemple des terres de la Mettrie, loties par la société Bernheim, entre 1933 et 1936, puis par l'agent immobilier Berthelin, entre 1942 et 1958.
Ces lotissements apparaissent d'abord le long des voies existantes puis dans des parcelles desservies par des voies nouvelles en impasse, selon un schéma très comparable à celui du quartier Leguen-de-Kérangal, à l'est de la rue de Nantes.
Le percement du boulevard Léon-Bourgeois entre 1933 et 1934, puis sa jonction avec le boulevard Franklin-Roosevelt décidée en 1948, vont contribuer à scinder le secteur Vern-Poterie du faubourg Saint-Hélier, dont il formait le prolongement, et du quartier du Cimetière de l'Est.
Après les lotissements du ministère de la Reconstruction, à l'ouest, dans lesquels dominent le logement individuel, les nombreuses cités des années cinquante et soixante modifient fortement le paysage urbain, en particulier au sud du quartier, soit par leur implantation, dans les lotissements des années trente, en particulier dans le lotissement de Mellon (rues du Docteur-Calmette, Eugène-Quessot et Carle-Bahon), soit par l'urbanisation des parcelles agricoles. L'importance du logement individuel constitue un terrain propice aux mutations du bâti mais également du parcellaire.
Le secteur est aujourd'hui enclavé entre la ZUP du Blosne et la ZAC Poterie, deux aménagements urbains dont la logique spatiale est en profonde rupture avec celle du quartier Vern-Poterie, caractéristique du tissu de faubourg.