La cité de la Thébaudais est construite entre 1930 et 1932, sur des terrains lotis en 1929 par l'Office Départemental d'Habitations à Bon Marché, qui est également le maître d'ouvrage de 4 des 14 maisons de la cité construites par l'entrepreneur rennais Pichon, qui travaille occasionnellement avec Pierre Laloy (voir rue Sully-Prudhomme). Les autres habitations jumelées sont construites pour des particuliers.
L'architecte Pierre Laloy est l'auteur des plans de 4 maisons construites pour l'Office Départemental, qui occupent les parcelles situées à l'entrée de la voie. La composition d'ensemble est le résultat d'une simple juxtaposition des modèles types, avec cependant une répartition nord-sud en fonction des gabarits (des maisons à étage au nord de la rue et des maisons en rez-de-chaussée, au sud).
Le lotissement de la Thébaudais, contemporain des premières cités construites par l'Office d'Habitations à Bon Marché, est remarquable à plusieurs titres.
Il est exemplaire du rôle de l'office départemental dans le développement du logement social jusqu'à la fin des années quarante, suivant une simple procédure de lotissement. Le plan dessiné par Pierre Laloy s'apparente très exactement aux lotissements de type poche, où les lots sont desservis par une impasse. La mutation de l'impasse en rue est elle aussi caractéristique des lotissements contemporains du même type.
L'homogénéité du bâti et des mutations (l'espace libre qui isolait chaque bloc de logement a disparu) résultant des plans types de l'entrepreneur accentue le caractère artificiel de la simple juxtaposition des modèles, la mitoyenneté crée une continuité là où il y avait une rythmique discontinue. Celles construites au sud de la rue, en rez-de-chaussée, sont plus austères en raison de l'absence de décor mais également des rénovations dont elles ont fait l'objet.
Les maisons économiques dessinées par l'architecte Pierre Laloy sont les premiers exemples identifiés à Rennes ; elles sont conçues suivant un modèle pittoresque d'inspiration régionaliste, que l'architecte abandonnera dans l'autre remarquable exemple de la rue Lafond, en 1935. On peut les comparer aux modèles proposés par Talma et Béguin pour la cité Villebois-Mareuil, conçues au même moment.