• inventaire préliminaire, Noyal-sur-Vilaine
Les maisons et fermes sur la commune de Noyal-sur-Vilaine
  • Dénominations
    maison, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Noyal-sur-Vilaine

Les figures présentées précisent des particularités de distribution et de formes inhérentes à la commune. Elles constituent une illustration type de l´ensemble de l´architecture domestique communale. Toutes les typologies appréhendées ne sont pas ici évoquées mais seulement quelques éléments récurrents et déterminants de l´architecture rurale et villageoise.

Le parti bas

Les logis à pièce unique

Dans la commune, la plupart des exploitations agricoles sont mentionnées sur le cadastre de 1850. Les logis, les plus anciens, présentent comme particularité de posséder une unique pièce à feu. Ces logis, dits de type élémentaire, consistent le plus souvent en une petite maison basse de plan quadrangulaire, proche du carré. La façade est percée d´une porte latérale, d´une fenêtre et très couramment d´une porte haute ou gerbière qui éclaire le comble. Le type représenté par la ferme de Bonnelèche est accolé d´étables (figures 1 et 2). Il n´existe pas au 17e siècle de cellier à l´arrière du logis. Celui-ci est très souvent ajouté à une période postérieure, ici à l´arrière des étables.

Les logis à deux pièces à feu

Les logis à deux pièces à feu présentent quant à eux des variantes de distribution. Deux grands types sont néanmoins perceptibles sur le territoire communal, celui à distribution multiple et celui à distribution unique.

Les logis à deux pièces à feu et distribution multiple semblent les plus anciens. Celui de la ferme du Houx, daté de 1759, est muni de deux entrées sur cour, l´une pour la salle, l´autre pour la chambre. Une porte de communication est également percée entre ses deux pièces afin de permettre une circulation intérieure. De la salle, on accède également au cellier qui se situe en appentis arrière. Les parties agricoles, écuries et grange, sont ici accolées à l´habitation et forment un ensemble compact. Les étables à vaches sont indépendantes (figures 3 et 4). La ferme de la Garenne se rapproche de ce modèle. Les bâtiments d´exploitation agrandis au 19e siècle s´organisent aujourd´hui autour d´une vaste cour carrée (figure 5).

Au 19e siècle, la formule la plus souvent rencontrée, pour le logis, demeure une entrée unique en façade. La porte extérieure permet d´accéder directement à la salle. Cette pièce maîtresse distribue la chambre et le cellier situé à l´arrière. Ce dernier souvent en terre, selon la technique de la bauge, est systématiquement présent au 19e siècle (figures 6 et 7). La disposition des parties agricoles demeure, quant à elle, encore très aléatoire et plusieurs aménagements sont possibles. Le logis peut-être accolé de parties agricoles comme il peut en être dissocié. Le grenier éclairé par une gerbière pendante semble être une constante sur l´ensemble du corpus rural de la commune. La longère de la Lande Meslier est éclairée par une seule gerbière (figure 8). A la Thiaulais, la lucarne centrale présente une menuiserie courbe caractéristique de l´architecture vernaculaire (figure 9). Construite dans la deuxième moitié du 19e siècle et agrandie au début du 20e siècle d´un second cellier et de nouvelles étables, la ferme de la Closerie constitue un modèle type d´architecture rurale par sa distribution et son élévation extérieure (figures 10 et 11). Le plan schématique du rez-de-chaussée de la ferme des Mailleries expose quant à lui une circulation plus urbaine, avec un couloir central, attribuable à la fin du 19e siècle (figures 12 et 13).

Edifiées vers les années 1880-1890 par une famille de notables rennais, les Métayer, les fermes de la Berthelais et de Gosné se détachent de l´architecture vernaculaire par un nombre plus important de chambres et des espaces privilégiés, tel que le hall d´entrée à la Berthelais qui n´ existe pas dans l´architecture rurale traditionnelle.

Les bâtiments d´exploitation imposants et organisés reprennent par ailleurs des modèles diffusés par les revues spécialisées, tel que le Journal d'Agriculture Pratique et de Jardinage

Enfin, de nombreuses granges avec auvent attestent d´une grande activité fourragère à la fin du 19e siècle sur l´ensemble de la commune (figures 17 et 18).

Le parti haut

Maisons ou fermes, quelques demeures généralement anciennes, témoignent d´une relative aisance avec une chambre haute à l´étage. Hormis la ferme du Bois Orcant datable du 16e siècle, les autres logis semblent tous remonter au 17e siècle, la Grande Barre, la Lande Meslier, les Mailleries, les Motais, la Rodais, la Roche Heulin. (figure 19)

Logis de retenue

Les dispositions foncières des fermes de la Grande Barre et de la Rodais pourraient indiquer un logis de retenue. La maison de retenue est un lieu de résidence temporaire avec des parties réservées au maître des lieux. Ces parties réservées ou « retenues » sont différentes selon les exploitations. Le propriétaire, sur son domaine agricole, peut se construire un logis indépendant, un logis mitoyen de la ferme, où il peut cohabiter avec les exploitants. Une chambre haute peut lui être ainsi réservée. La distribution de cet espace privé peut-être indépendante et une porte secondaire est souvent visible en façade principale.

Les retenues certifiées par des sources comme celle de Gosné témoignent d´un ancien lieu noble et font l´objet d´un commentaire dans le dossier collectif manoirs.

Maison de notable

Parmi les quelques logis à chambre haute, du 17e siècle, celui de la Lande Meslier a pu être habité par un marchand. Le propriétaire actuel a retrouvé, dans un orifice de la cheminée du rez-de-chaussée, un ancien « almanach journalier » de 1767 donnant les prédictions des onze mois avec les dates de foires et assemblées de Haute et Basse Bretagne. Cet indice mince peut néanmoins indiquer l´intérêt du propriétaire pour les rendez-vous commerciaux et son accès à la lecture qui détermine une classe plus aisée. (figure 20)

Les maisons du bourg

Les matériaux sont révélateurs des périodes de construction des maisons. Le schiste sous forme de moellons est le matériau le plus fréquent jusqu´au 19e siècle. Tandis que le grès, également sous forme de moellons, est principalement utilisé dans la 1ère moitié du 20e siècle (figures 21 et 22). La brique, caractéristique de la fin du 19e siècle et de la 1ère moitié du 20e siècle, est essentiellement utilisée comme élément de décoration (figure 23).

Les édifices datés, au nombre de 10, le sont essentiellement par tradition orale (6) ou par date portée (4).

Dates portées : 1595 ; 1853 ; 1897 ; 1939.

Dans le bourg de Noyal-sur-Vilaine, différents types de maisons ont fait l´objet d´une fiche individuelle : les maisons à boutique, les maisons à plusieurs unités d´habitation et les maisons individuelles.

Maisons à fonctions combinées : Les maisons à boutique

Les maisons à fonctions combinées regroupent sous un même toit des pièces à usage d´habitation et des pièces à usage professionnel. L´importance de la fonction commerciale et artisanale a une incidence sur la distribution de la maison. Dans certaines maisons qui disposent de logements à l´étage, l´accès est déporté latéralement laissant place à la boutique avec arrière-boutique en rez-de-chaussée (figure 24). Quand la parcelle le permet l´édifice est suffisamment large pour y aménager deux boutiques (figure 25).

Maisons à plusieurs unités d'habitation

La maison à plusieurs unités d'habitation regroupe plusieurs unités de logement juxtaposées et/ou superposées sous un même toit ; elle est construite pour un ou plusieurs propriétaires. On en trouve des exemples au 19e siècle. Deux types de maison à plusieurs unités d'habitation ont été répertoriés :

- unités d´habitation juxtaposées (figure 26)

- unités d´habitation superposées (figure 27)

la villa suburbaine

La villa qui apparaît au milieu du 19e siècle est inscrite dans une logique paysagère. Elle se caractérise par un rez-de-chaussée surélevé, un décrochement, des volumes de toitures distincts et une orientation sur rue. Elle dispose généralement d'un jardin d´agrément. La distribution intérieure présente le plus souvent des distinctions de niveaux : réception en rez-de-chaussée et chambres à l'étage (figure 23). Dérivant de la maison de villégiature, elle adopte de façon réduite le programme de l'hôtel ou du château. Elle se distingue de la maison de campagne, dont elle est issue, par son implantation en milieu aggloméré, et la disparition du domaine agricole.

A partir des années 1930, les modèles sont simplifiés pour s´adapter aux limites et aux contraintes d´un parcellaire réduit (figure 28).

  • Période(s)
    • Principale : Temps modernes
    • Principale : Epoque contemporaine
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 221
    • étudiées 0

Documents figurés

  • Tableau d'assemblage du plan cadastral parcellaire de la comune de Noyal-sur-Vilaine, canton de Châteaugiron, Arrondissement de Rennes, Département d'Ille-et-Vilaine. Terminé sur le terrain le 16 novembre 1850, sous l'administration de M. Pagès.

Date(s) d'enquête : 2004; Date(s) de rédaction : 2004