Canton de Châteaugiron
Arrondissement de Rennes
Superficie : 3072 ha
Population 1999 : 4768 h
Cours d´eau : La Vilaine, L´Olivet
263 oeuvres documentées
40 en étude souhaitable
Les conditions de l´enquête
Cet inventaire préliminaire, réalisé d´avril à juin 2004, fait suite a une étude préalable menée en 1974 par Jeannick Le Goux. Les photographies en noir et blanc prises à cette période ont été indexées à la documentation existante. L´enquête actuelle, présentée sous la forme d´un cédérom, vise à établir dans un temps limité un fonds documentaire pertinent sur le patrimoine de la commune antérieur à 1940. Les notices élaborées à partir de la documentation existante et de l´observation in situ sont reliées à un système d´information géographique.
Parmi les oeuvres recensées, certaines ne sont pas documentées mais font l´objet d´une cartographie. Il s´ agit d´oeuvres remaniées ou rénovées dont l´analyse est devenue difficile, même si leur ancienneté est parfois indéniable.
Présentation géographique
Desservie par une voie rapide, la commune de Noyal-sur-Vilaine est située à une dizaine de kilomètres de Rennes. La Vilaine en borde les contours au Nord et forme une frontière naturelle avec la commune voisine d´Acigné. Au cours des années, son territoire a été en partie amputé, d´abord au Nord-Est au profit de Servon-sur-Vilaine, puis au sud. En 1971, le quartier du Bas-Noyal, éloigné du centre, est rattaché à la ville de Châteaugiron.
Quatre principaux axes traversent la commune dont trois sont anciens, ceux qui mènent à Acigné, au bourg et à Brécé. Cette dernière route coupe le centre du bois de Gervis qui forme une masse verdoyante dans cette partie du territoire.
Le relief est vallonné surtout à l´Ouest et le bocage demeure partiellement conservé.
Hormis le bourg, il n´existe pratiquement pas de regroupement notable de l´habitat. Quelques lieux-dits rassemblent néanmoins des maisons ou fermes, sans organisation particulière sinon une cour commune et des parties annexes tels que le four à pain et le puits.
Le contexte historique
La paroisse de Noyal-sur-Vilaine fait partie des plus anciennes paroisses de l´évêché de Rennes. Le château de Châteaugiron a sans doute été construit sur son territoire et la paroisse de Brecé en a été distraite au 12e siècle. L´abbaye Saint-Melaine de Rennes possède, en 1152, l´église de Noyal et crée un important prieuré, dont témoigne encore aujourd´hui le logis prioral, devenu le centre culturel municipal.
Une économie essentiellement rurale
Sous l´ancien Régime, la commune, à l´économie essentiellement rurale, donne son nom à un type de toiles réputées les Noyales. Ces toiles, destinées à la voilure des navires, assurent une relative prospérité à toutes les paroisses du secteur. Le déclin est amorcé dès la fin du 18e siècle et se poursuit au 19e siècle. De nombreux artisans tisserands sont néanmoins encore mentionnés, à cette période, sur tout le territoire et surtout dans la partie sud de la commune au Bas-Noyal. Le travail est réalisé à la ferme dans différentes pièces. Il n´existe pas d´ateliers spécifiques pour le tissage du chanvre. Quelques dépouillements archivistiques, réalisés par l´association « les Noyales », attestent de lieux de production différents, au village de la Touche en 1772, le métier à tisser se situe dans l´étable alors qu´au Vivier en 1785 il est signalé dans "la maison d´enbas". Quelques granges rencontrées à la Garenne, à la Thiaulais ou à la Roche Heulin sont éclairées par de vastes fenêtres qui pourraient également indiquer la présence en ce lieu d´une activité artisanale. La terre de bonne qualité a permis la construction de nombreux bâtiments en bauge, mais a aussi facilité une « agriculture de rapport » qui se perçoit dès la fin du 19e siècle par l´implantation de fermes modèles. Les fermes de la Berthelais et de Gosné sont édifiées, vers les années 1880-1890, par une famille de notables rennais les Métayer qui n´hésitent pas à investir dans l´agriculture. Les bâtiments imposants et organisés de ces fermes reprennent des modèles d´architecture diffusés par les revues spécialisées, telle que le Journal d'Agriculture Pratique et de Jardinage. Les logis spacieux et modernes se détachent de l´architecture vernaculaire par un nombre plus important de chambres et d'espaces privilégiés, tel que le hall d´entrée à la Berthelais qui n´existe pas dans l´architecture rurale traditionnelle.
Une oeuvre majeure, le manoir du Boisorcant
Quelques manoirs méritent une attention particulière, comme le Haut Jussé, le Val Froment, mais c´est avant tout le Boisorcant, situé dans la partie sud de la commune qui se détache du corpus des oeuvres étudiées. Ce manoir fait partie des oeuvres majeures de l´architecture manoriale en Ille-et-Vilaine. Il est inscrit à l´inventaire supplémentaire des Monuments historiques depuis 1994. Le logis du 15e siècle est mis au goût du jour, vers 1490, par Julien Thiery, maître des monnaies de Bretagne. Cet homme fortuné a acheté la seigneurie du Boisorcant en 1475 à la famille du Pé, successeurs par alliance des Orcant. La restauration récente entreprise depuis les années 1990 a réhabilité, entre autre, la hauteur d'origine de ses tours et ses lucarnes. Ce souci de qualité se perçoit dans l'ensemble de la réhabilitation.
Les oeuvres du sculpteur contemporain Etienne Martin sont présentées dans les communs et le parc qui a été redessiné par l'artiste.
Photographe à l'Inventaire