Paul Banéat mentionne en ce lieu la présence de l'ancien manoir de la Motte de Moutiers. C'était la maison seigneuriale de la paroisse ; il y avait un droit de Haute Justice. Il était aux de la Cigogne en 1427, -aux de la Teillay en 1513, - puis aux de Rhuys au 18e siècle. Guillautin de Corson signale que les seigneurs de Moutiers figurèrent avec avantage à la cour des barons de Vitré dès le 11e et 12e siècles. Il habitaient la motte de Moutiers, manoir situé à la queue de l'étang de Carcraon. Ils se disaient seigneurs fondateurs et prééminenciers de l'église. Sur le cadastre napoléonien achevé en 1827 sont représentés des bâtiments organisés autour d'une cour centrale et d'autres éclatés. Le site sur lequel était implanté ce manoir est très ancien, comme nous l'indique le nom de l'écart, qui a vraisemblablement abrité une motte féodale. Le choix de l'élévation d'un manoir sur ce site répond à des préoccupations d'ordre stratégique. Ainsi la rivière à proximité était un moyen de protection (douves, approvisionnement en eau). Les douves permettaient de se prémunir du brigandage. Le droit de haute-justice permettait de faire construire certains éléments ou de faire creuser des fossés ou des douves. Ces derniers sont donc des éléments de prestige réservés à une seule catégorie de la population. Le repli des bâtiments autour d'une cour close participe aussi des éléments de défense des manoirs. On retrouve bien ce type de disposition sur le cadastre de 1827. De ce manoir, il ne subsite aujourd'hui qu'un mur et un contrefort, les autres bâtiments ayant été très remaniés. Une construction, dans cet écart, porte la date de 1643.