La clairière circulaire au coeur de la forêt de la Guerche témoigne d'une implantation très ancienne. Les sources signalent en effet la fondation en ce lieu, entre 1195 et 1223, par Guillaume, seigneur de la Guerche, d´un prieuré simple dédié à Notre-Dame de la Fontaine-Harouys. Le toponyme, l´abbaye rappelle cette fondation qui est confirmée par Jean Gicquel, évêque de Rennes entre 1239 et 1258. Par cet acte de bienfaisance, Guillaume de la Guerche donne aux prieurs de la Fontaine-Harrouys un droit d´usage dans sa forêt. Droit de recueillir le bois mort pour le chauffage, droit de prendre également du grand bois vif - c´est à dire des fûts -pour la construction et pour leurs vignes, et ce, dans n´importe qu´elle essence, mais après l´avoir montré aux familiers du seigneur. D´ailleurs si ces derniers ne répondent pas à la demande des moines dans les trois jours, ceux-ci pourront prendre ce qui leur est nécessaire. Guillaume fait aussi don du petit bois vif pour fabriquer de petits objets, ainsi que du petit bois mort. En 1238, Geoffroy de Pouancé, accorde également au prieuré le droit de faire paître tous leurs animaux et confirme les droits de coutumes et les aumônes. En 1263, il y choisit sa sépulture. Le prieuré dépend à cette période de l´abbaye de Montfort-sur-Meu. Au 16e siècle, il semble être en désuétude et est uni au 17e siècle à la mense abbatiale de l´abbaye de Lieu-Dieu en Jard, ce qui est confirmé également au 18e siècle. La déclaration de 1790 nous apprend que ce bénéfice ne se composait plus alors que : d´une terre avec chapelle et maison, appelée vulgairement l´Abbaye, et estimée de revenu à 120 livres, d´une portion de dîme valant 600 livres, de la métairie de la Petite-Grange en Drouges, affermée 700 livres et un moulin à eau dans la forêt affermé de 200 livres. Le cadastre de 1827 présente un bâtiment avec une orientation Est-Ouest. La ferme en place dont la façade principale est orientée au sud a été construite postérieurement. Il est probable qu'elle remploie des maçonneries de l'édifice antérieur. Quelques pierres de taille sculptées et les corbeaux de la cheminée de la salle indiquent un remploi. Le faux plan double en profondeur avec cellier arrière reprend la typologie des fermes de la commune. Les lucarnes cintrées en brique indiquent des transformations datables de la fin du 19e siècle.