• inventaire préliminaire, Hédé
Les maisons et les fermes sur la commune de Hédé
  • Dénominations
    maison, immeuble, ferme
  • Aires d'études
    Ille-et-Vilaine
  • Adresse
    • Commune : Hédé

Les fermes :

Cette base de données comprend 112 notices relatives aux fermes, 3 sont situées à Hédé, 69 à Bazouges-sous-Hédé et 40 à Saint-Symphorien.

Composition :

Les fermes sont généralement composées de plusieurs bâtiments, même si certaines fermes modestes, souvent les plus anciennes, ne possèdent qu'un bâtiment qui abrite, sous un même toit, le logis et la ou les dépendances. C'est le cas au Clos par exemple, où l'ancienne ferme est composée d'un bâtiment abritant une pièce à feu au sud et une étable au nord. Ce bâtiment date du 17e siècle, tout comme la ferme des Landelles, qui illustre également cette disposition. Dans ce cas, il existe aussi une pièce à feu unique et une étable sous un même toit. Sur le territoire de la commune, il est fréquent que deux portes jumelées en façade desservent chaque partie, l'une permet d'entrer dans la pièce à feu du logis et l'autre dans l'étable. Une des fermes de Montdidier illustre ce type, car elle possède des portes jumelées à linteaux de bois cintrés.

Les autres fermes sont généralement composées d'un logis et de dépendances situés dans des bâtiments distincts. La dépendance la plus fréquente est l'étable, en effet, même dans les fermes les plus modestes, elle existe systématiquement. Elle peut se trouver accolée au logis, comme dans les exemples cités précédemment ou bien être installée dans un bâtiment indépendant, comme à la Madeleine par exemple, où un bâtiment du début du 20e siècle est réservé à l'étable. A la Pulirais, les bâtiments de l'une des fermes forment un "L" ; dans ce cas, l'étable est située dans l'aile en retour d'équerre par rapport au logis.

Les écuries sont également assez nombreuses dans les fermes de la commune, il arrive parfois qu'elles se trouvent dans le même bâtiment que l'étable. Toutefois, dans certains cas, un bâtiment entier leur est consacré comme à la Métairie de la Porte ou à la Madeleine.

Les celliers et les granges sont très souvent présents dans les fermes rencontrées. Le cellier est, dans la majorité des cas, situé dans un appentis postérieur au logis, comme à la Thébaudais par exemple. Parfois, il est situé sous le même toit que le logis à proximité de celui-ci, comme à la Ville Neuve par exemple. Enfin, il peut se trouver, comme à Montdidier, dans un bâtiment complètement indépendant du logis.

Environ 40 granges existent encore dans les fermes de la commune ; il en existe des exemples intéressants à la Chambrette ou à la Grande Haie.

Enfin, les porcheries et les fours sont également souvent présents, même s'ils ont été détruits dans certains cas, faute d'utilité. Au Bois Maigné, ces deux dépendances se trouvent dans un même bâtiment.

Implantation :

Huit des fermes recensées sur la commune se trouvent dans une agglomération. En effet, il existe par exemple plusieurs fermes dans le bourg de Bazouges-sous-Hédé.

Par ailleurs, parmi les fermes recensées, il existe autant de fermes isolées que de fermes construites au milieu d'un ensemble de constructions (écart).

Les fermes isolées correspondent souvent à des fermes d'une certaine importance qui possèdent, la plupart du temps, de nombreuses dépendances. C'est le cas par exemple à la Pêchetière, ou à la Grande Haie à Bazouges-sous-Hédé, ou encore de l'Epinay ou de Launay à Saint-Symphorien.

Il existe certains écarts importants dans lesquels sont implantées des fermes, par exemple à Belême, où il existe sept anciennes fermes. A la Palfrère ou à la Ville Allée, se trouvent également plusieurs fermes.

Matériaux :

La totalité des fermes répertoriées comprend des parties construites en granite. En effet, il s'agit du matériau local, par conséquent, il est le plus utilisé dans la construction. Toutefois, dans la moitié des fermes, il existe des parties construites en bauge, c'est-à-dire en terre crue mise en oeuvre sans coffrage ; la technique consiste à monter des levées de terre de 50 à 80 centimètres les unes au-dessus des autres. Certaines petites fermes de la Lande ès Glets par exemple sont construites totalement en terre ; dans d'autres cas, seules les dépendances sont en terre alors que le logis est en pierre, preuves en sont les fermes de la Chambrette ou bien de la Ville Allée.

Typologie :

Il existe plusieurs types de fermes sur le territoire de la commune, en effet, certaines fermes, relativement modestes, sont des logis à fonctions combinées, c'est-à-dire, que sous un même toit, se trouvent le logis et les dépendances. C'est le cas à la Pierre Dohier, où la partie est du bâtiment abritait le logis alors que l'étable et l'écurie étaient situées dans la partie ouest. De plus, il existe un modèle de logis à fonctions combinées assez courant sur le territoire de la commune, il s'agit d'un bâtiment dont la façade est percée de deux portes jumelées en plein cintre, l'une permettant d'entrer dans le logis et l'autre dans l'étable ou le cellier. Les bâtiments de la Ville Neuve ou du Haut Poncel illustrent ce cas de figure.

Il existe aussi des fermes dans lesquelles le logis est plus développé, par conséquent, il n'est plus composé d'une pièce à feu unique mais de deux. Par ailleurs, dans ce cas, le logis et les dépendances sont situés dans des bâtiments distincts. A la Chambrette ou à la Petite Haie par exemple, le logis en moellon de granite est indépendant et composé de deux anciennes pièces à feu alors que les dépendances se trouvent dans d'autres bâtiments.

Datation :

La date portée la plus ancienne retrouvée sur une cheminée se trouve être la date de 1564 qui existe à la Limonière.

En ce qui concerne l'époque de construction des fermes de la commune, il existe une proportion importante de bâtiments construits au cours du 17e siècle. En effet, dans une cinquantaine des fermes recensées, il existe des parties qui remontent à cette époque. Ainsi, de nombreux bâtiments de ferme de cette époque possèdent des portes jumelées en plein cintre en granite en façade. C'est le cas au Haut Poncel, sur l'une des fermes de la Thébaudais, aux Landelles, à la Ville Neuve ou encore à la Chambrette, où l'ancien logis est situé à l'arrière du logis actuel, perpendiculairement à ce dernier.

Les bâtiments du 17e siècle possèdent une forte pente de toiture, un coyau, parfois, une corniche en bois ou en granite. De plus, les portes sont souvent en plein cintre et les fenêtres à encadrements de granite chanfreinés sont fréquemment décorées d'accolades ou autres motifs.

Il existe environ 25 fermes qui possèdent des parties remontant au 18e siècle. A la Ville Allée, une ferme est datée 1718 sur la souche de cheminée ; elle possède des portes jumelées à linteaux droits. A la Métairie de Bazouges et au Bois Maigné, les dépendances portent leur date de construction, à savoir, 1797. De plus, sur une ferme de Montdidier et une ferme de la Thébaudais, il existe des baies à linteaux de bois cintrés qui sont caractéristiques de l'architecture du 18e siècle.

Plus de la moitié des fermes répertoriées possèdent des parties construites ou reconstruites au 19e siècle. De nombreuses reconstructions ont eu lieu plutôt au cours de la seconde moitié du 19e siècle. Les fermes élevées à cette époque sont souvent assez hautes, en effet, elles possèdent un comble à haut surcroît ou même deux étages de grenier parfois. C'est le cas à la Pulirais par exemple, sur la ferme datée de 1885 ou encore à la Thébaudais, ferme datant des années 1860. De plus, sur ces deux exemples, les percements sont réguliers, symétriques et relativement importants et nombreux.

Les maisons :

Il existe 198 notices relatives aux maisons dans cette base de données. Le nombre de maisons est supérieur à celui des fermes car le territoire de Hédé est principalement celui d'une ville. Le territoire étant réduit, il n'y avait que très peu de fermes à Hédé.

Implantation :

La majorité des maisons sont implantées en ville ou dans les villages de Bazouges-sous-Hédé et de Saint-Symphorien. Il existe un peu plus de 150 maisons implantées en village, principalement à Hédé, où le tissu urbain est dense.

Les autres maisons sont situées, soit dans des hameaux, soit en milieu isolé. Une vingtaine de maisons sont dans des hameaux, par exemple à la Saubouchère où il existe plusieurs bâtiments qui n'étaient pas des fermes, à la Tréhonais, à la Sagerie...

Enfin, environ une vingtaine de maisons sont isolées, toutefois, ce nombre est un peu faussé par la présence des onze maisons éclusières qui entrent dans cette catégorie. En réalité, il existe très peu de maisons isolées, si ce n'est aux Tertres par exemple. Les autres maisons isolées correspondent à des cas particuliers, comme par exemple la maison du meunier au moulin de la Bézardière, ou encore les petites maisons en bois situées au bord du Bassin de Bazouges.

Matériaux :

A l'instar des fermes, la quasi-totalité des maisons de la commune est construite en granite ; la ville de Hédé est en effet construite sur un plateau granitique. Il existait plusieurs carrières, une face à la Butte de Beauregard (Saint-Symphorien) ; d'autres carrières étaient situées dans l'actuel étang de Hédé. Le granite est utilisé sous forme de moellon pour le gros oeuvre et en pierre de taille pour les encadrements de baies (par exemple au 17 rue des Forges) ou les corniches (2 et 20, place de la Mairie par exemple).

Il n'existe pas vraiment de maison en terre sur le territoire de la commune, en effet, lorsque la terre est utilisée sur les maisons, elle l'est en association avec le moellon de granite. Très souvent, seule la partie supérieure des murs de la maison est en terre ; cette bande de terre correspond soit à une transformation de la maison (surélévation des murs et redressement de la toiture), soit à une construction d'origine. Les exemples de maisons ayant des parties en terre sont tous situés hors de la ville de Hédé. Il existe des maisons avec des parties en terre à la Saubouchère, à la Ville Allée, à la Lande es Glets...

Seules deux maisons présentent des parties en pan de bois, pourtant, cette technique de construction était très utilisée jusqu'au 17e siècle en milieu urbain. Toutefois, un incendie ayant ravagé la ville au milieu du 15e siècle, il est possible d'imaginer que des maisons à pans de bois existaient auparavant et qu'elles ont été détruites à cette époque. Pourtant, le sous-sol de cette région étant riche en pierre, il est aussi possible qu'il n'y ait eu que très peu de maisons à pans de bois à Hédé. Aujourd'hui, il existe un exemple au 21 place de la Mairie, où l'étage est construit en bois et en torchis (terre d'argile et paille) et à la Lande es Glets, hameau où se trouve une petite maison dont la tête de pignon est en pan de bois.

Quant à la couverture, elle est en ardoise majoritairement, seule une maison de la rue du Chemin Horain est couverte de tuile mécanique.

Typologie :

A Hédé, il existe une vingtaine de maisons à travées, c'est-à-dire dont la façade est percée de plusieurs travées composées de baies. Ces maisons à travées datent souvent de la seconde moitié du 19e siècle ; il en existe un peu partout dans la ville : place de l'Eglise, place de la Mairie et également rue Jean Boucher. Dans les villages de Bazouges-sous-Hédé et de Saint-Symphorien, il existe également des maisons à trois travées ; à Saint-Symphorien, l'une d'entre elles est datée 1841.

Par ailleurs, il existe également des maisons modestes composées d'une seule pièce à feu surmontée d'un grenier. Ces maisons sont majoritairement situées en campagne, par exemple, à la Lande ès Glets ou à la Petite Madeleine. Ces maisons sont parfois situées dans des alignements qui comprennent plusieurs maisons de ce type, par exemple à la Courbe.

Les maisons composées de deux foyers superposés ou juxtaposés sont également assez fréquentes ; par exemple, il existe plusieurs maisons des années 1930 répondant à cette typologie, à la Tréhonais ou encore dans le bourg de Saint-Symphorien.

Enfin, rue du Chemin Horain et rue de la Motte, se trouve un type de maison particulier qui évoque l'architecture des villas. Ces maisons possèdent assez souvent un pignon en façade, quelquefois décoré d'une ferme débordante comme au numéro 2 de la rue du Chauchil.

Datation :

A Hédé, il n'existe pas vraiment de maisons antérieures au 16e siècle. En effet, seuls certains éléments d'architecture datent de cette époque. C'est le cas par exemple de la porte de la maison du 17 rue des Forges qui peut dater du début du 16e siècle. Toutefois, les maisons les plus anciennes semblent remonter au début du 17e siècle. Les maisons situées autour de la place de la Mairie (numéros 2, 20, 24, 23-25) datent de cette époque de construction. Elles présentent en effet les caractéristiques architecturales propres à cette période : façade en pierre de taille de granite, forte pente de toit, corniche à modillons en granite... En campagne, les maisons datant de cette époque sont le plus souvent situées dans des alignements, c'est le cas à la Courbe par exemple.

Dans la rue du Chauchil, il existe deux maisons portant des dates du 18e siècle, toutefois, elles ont été remaniées. Ainsi, même s'il existe environ trente maisons qui possèdent des parties du 18e siècle, à Hédé, il n'en existe pas qui soient réellement représentatives de l'architecture de cette époque.

Le siècle le plus représenté en terme de construction est, bien entendu, le 19e siècle. Ainsi, plus de cent maisons datent de cette époque. De nombreuses maisons de la seconde moitié du 19e siècle sont des maisons dont la façade est rythmée par des travées de baies. Il en existe des exemples aux 20, 26 rue Jean Boucher, rue de la Motte, rue des Forges... Ces maisons sont particulièrement présentes dans les faubourgs de la ville, quartiers périphériques qui se sont développés à cette époque.

Rue du Chemin Horain et rue de la Motte, il existe également de nombreuses maisons du début du 20e siècle, de type villas (numéros 16 et 20 rue de la Motte) ou bien dont la façade est percée de trois travées de baies à encadrements de brique (numéros 29, 31 rue du Chemin Horain) .

Un type particulier, la maison éclusière :

Les maisons éclusières ont été construites durant le premier quart du 19e siècle ; elles sont toutes élevées sur le même modèle sur cette portion du canal. Elles possèdent une façade percée de trois travées, la travée centrale étant en retrait, et une couverture à croupes en ardoise. Le rez-de-chaussée était composé d'une grande pièce à feu pavée de carreaux de terre cuite et d'un cellier en terre battue ; l'étage abritait une chambre équipée d'une cheminée. Lorsqu'il existe un appentis latéral, celui-ci était souvent destiné à l'étable.

Les maisons éclusières construites durant la seconde époque de construction du canal (1821-1832) sont plus petites et moins bien conçues.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Principale : 17e siècle
    • Principale : 18e siècle
    • Principale : 19e siècle
    • Principale : 20e siècle
  • Toits
  • Décompte des œuvres
    • repérées 318
    • étudiées 0

Documents d'archives

  • A. D. Ille-et-Vilaine. Série O : Administration et comptabilité communales. Édifices publics. Monuments et établissements publics. Presbytère (An XIII-1901) : 2 O 131/18.

Bibliographie

  • Association d'Etudes Historiques du Canton de Hédé (A. E. H. C. H.). A la découverte du canton de Hédé. Combourg : Imprimerie Atimco, 1995.

  • BANEAT, Paul. Le département d'Ille-et-Vilaine, Histoire, Archéologie, Monuments. Rennes : J. Larcher, 1929.

    Région Bretagne (Service de l'Inventaire du patrimoine culturel)
  • BARDEL, Philippe, MAILLARD Jean-Luc. Architecture de terre en Ille-et-Vilaine. Rennes : Apogée, Écomusée du Pays de Rennes, 2002.

  • LE COUEDIC, Daniel, TROCHET, Jean-René. Bretagne. L'architecture rurale française. Éditions A DIE, 1999.

  • LELOUP, Daniel. Les maisons éclusières. Ar Men, la Bretagne un monde à découvrir. Douarnenez : Le Chasse-Marée, octobre 1995, n° 71.

  • Le patrimoine des communes d'Ille-et-Vilaine. Paris : Flohic éditions 2000, 2 tomes, (Le patrimoine des communes de France).

  • OGÉE, Jean-Baptiste. Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne. Nlle éd. [1778-1780] rev. et augm. Rennes : Molliex, 1845.

  • PEROUSE DE MONTCLOS, Jean-Marie. Architecture, méthode et vocabulaire. Paris : Inventaire Général des monuments et des richesses artistiques de la France, Centre des monuments nationaux/Éditions du patrimoine, 2000.

  • RICHARD, Nathalie. PALLIER, Yveline. L'aventure intérieure... Des canaux en Bretagne. Rennes : éditions Apogée, 1995.

  • ROGER, Claude. HEDE, son histoire, ses environs, ses promenades. Hédé : imprimé par la municipalité, 1994.

Date(s) d'enquête : 2005; Date(s) de rédaction : 2005