L'opération d'inventaire
La commune de Corps-Nuds a fait l'objet, entre décembre 2017 et avril 2018, d'une opération d'inventaire de son patrimoine bâti. Cette étude s'inscrit dans le cadre de l'élaboration du futur Plan Local d'Urbanisme intercommunal de Rennes Métropole et d'une connaissance approfondie du patrimoine à l'échelle des 43 communes de l'agglomération. Dans le cadre d'un partenariat pluriannuel, la Région Bretagne s'est engagée à accompagner ce territoire de projet dans cette démarche de connaissance autour de son patrimoine, en vue d'une protection et d'une mise en valeur de celui-ci. Ce recensement exhaustif des éléments bâtis de la commune antérieurs aux années 1980 s´est accompagné d´une étude des éléments remarquables ou représentatifs du patrimoine, choisis à partir de critères raisonnés portant sur l'authenticité, l'intérêt architectural et la bonne conservation des abords immédiats. Lors de la phase de recensement 293 fiches ont été réalisées. Suite à cette étape, 17 dossiers d’études monographiques ou d’ensembles représentatifs de la commune de Corps-Nuds ont été rédigés.
Une histoire riche
Le site de Corps-Nuds est déjà occupé à l'époque gallo-romaine. Le territoire de la commune est en effet traversé par au moins deux voies romaines. par ailleurs, le château du Châtellier indique par son nom l'existence d'un fortin gallo-romain et il subsiste des traces de plusieurs fermes de cette époque. La première mention écrite est due à Grégoire de Tours, qui raconte qu le comte de Vannes, Warroch, ravage le pays de Rennes en 579 et s'avance contre les Francs jusqu'à la paroisse de Corps-Nuds, dont la première forme aurait été Cornut ou Cournuz.
La découverte dans le bourg en 1913 de tombeaux en calcaire coquillier témoigne de cette époque. Calixte III, pape de 1455 à 145, mentionne Corps-Nuds comme faisant partie des seize paroisses principales et anciennes du diocèse. L'époque féodale est marquée par la présence dans le bourg d'un château entre l'église et le village du Fresche, qui tombe en ruine au début du 16e siècle, époque à laquelle Macette de Cornuz, dernière héritière de cette famille, épouse Guillaume du Châtellier, réunissant ainsi les deux fiefs.
Au 17e siècle, la localité est parfois dénommée Cornut-les-Trois-Marie ou Corps-Nuds-les-Trois-Marie. Pendant la Révolution de 1790 à 1795, Corps-Nuds devient chef-lieu d'un canton qui regroupe Bourgbarré, Orgères, Saint-Erblon, et Saint-Armel. En 1794, Joseph Crosson, vicaire réfractaire de Corps-Nuds qui demeurait caché dans la région, est dénoncé et guillotiné à Rennes, ainsi que cinq de ses paroissiens. Au 19e siècle, et jusqu'au début du 20e siècle, la commune jouit d'une activité marchande importante, grâce à ses foires et marchés et à la culture du lin dont elle fait les toiles pour l'armée. Celle-ci est favorisée en 1880 par l'arrivée du chemin de fer, mais l'activité principale de la commune reste l'agriculture.
Photographe auteur de plusieurs ouvrages, dont, avec Alain Croix, "La Bretagne des photographes. La construction d'une image, de 1841 à nos jours" (PUR, 2011). Il est l'auteur des photographies du "Dictionnaire des lycées publics de Bretagne". En 2011, il habite Pleubian (Ouest-France, 21/11/2011).