Le château du Bois Février, fondé par la famille des chevaliers Février au début du 14e siècle, fut construit pour être une petite forteresse en avant-garde du château de Fougères, face à la "frontière" du Royaume de France, qui se situe à la Pélerine à cinq kilomètres d'ici vers l'Est. Cette frontière est aujourd'hui la limite entre les départements de la Mayenne et de l'Ille-et-Vilaine. Il reste de cette forteresse la grande douve et deux gros murs intérieurs de plus d'un mètre d'épaisseur. Il s'agit de la terre seigneuriale de la paroisse. Il exerçait au bourg un droit de haute justice et était à l'origine le gage féodé de la sergentise de Fleurigné pour le baron de Fougères. Il est érigé en baronnie en 1658 et en marquisat en 1674.
Le château a été reconstruit vers 1740, dans le style "Gabriel" que l'on retrouve au Tribunal de Fougères et au Parlement de Rennes. Il en subsiste aujourd'hui l'élégant pavillon Louis XV à l'est, très lumineux avec ses grandes fenêtres et ses grandes lucarnes de pierre. On y conserve une inscription provenant de l'enfeu des de Langan dans l'église paroissiale. Il y a avait à l'ouest un second pavillon identique ; mais celui-ci a été démoli à la Révolution. Le petit pavillon isolé à l'ouest est antérieur à 1620.
La fenêtre lucarne de l'est éclaire la "chambre Chateaubriand" dans laquelle l'illustre écrivain habitait lorsqu'il venait ici entre 1788 et 1790, parce que sa sœur Lucie, Madame de Pontfarcy, était la belle-sœur du marquis de Langan. Cette chambre a même abrité Chateaubriand et son épouse Céleste pendant une grande partie de leur voyage de noces.
Ce château n'a jamais été vendu : il est passé par héritage à la famille Le Bouteiller qui le possède encore aujourd'hui. La première famille s'appelait Février et la dernière héritière épousa M. de Langan en 1431. La dernière fille de cette famille épousa François Le Bouteiller, garde du corps du roi Louis XVIII. Cette propriété a été érigé en marquisat par Louis XIV. C'est le petit-fils de François, Christian le Bouteiller, historien bien connu du pays de Fougères, qui reconstruisit en 1879 un pavillon sur la partie ouest du château, dans le style de l'époque, dit "renaissance".
Sur l'arrière du château, le grand bâtiment des communs garde des traces d'une entrée et d'une fenêtre sculptées au 17e siècle.
Le grand cèdre du Liban qui ombrage la cour arrière a été planté vers 1860. La double arcade qui est sous le cèdre provient du village de l'Hourre, de la grange seigneuriale où était conservé les grains que les habitants du lieu donnaient au Seigneur de Fougères à titre d'impôt. Elle daterait du 11e siècle. Cette porte était autrefois sur le terrain de la ferme qui porte aujourd'hui ce nom.
Le parc était à la française vers 1750. Ce parc fut remanié à l'anglaise après la Révolution. L'actuel propriétaire y a récemment replanté plus de 1500 arbres, surtout des hêtres.
Photographe à l'Inventaire