L´ancienne ferme de la Vielle Forêt a une histoire intéressante car elle présente un aspect typique de la seconde moitié du 19e siècle pour le logis et se compose d'une grange datée 1838. Toutefois, l´intérieur du logis nous indique une époque de construction différente remontant à priori au 17e siècle. De plus, le bâtiment où se situe le logis figure sur le cadastre napoléonien datant de 1833. La ferme présente donc des caractéristiques architecturales typiques de ces deux époques. La ferme de Vieille Forêt semble, architecturalement, correspondre à une ferme du 19e siècle ; le plan, comme les élévations, est régulier et symétrique, et toutes les salles sont largement éclairées. A première vue, peu de remaniements ont été effectués sur cette ferme au 20e siècle. Il n´y a eu aucun percement ajouté, ni modification des ouvertures. Le corps principal abritait la salle d'habitation et la chambre. La salle et la chambre ouvrent vers l´est, par l'intermédiaire d'une seule porte et de deux fenêtres régulièrement disposées. La salle et la chambre sont dotées chacune d'une cheminée. La façade de ce logis est typique de la seconde moitié du 19e siècle avec ses ouvertures en brique cintrées au niveau du linteau. L´intérieur présente un aspect plus ancien pouvant remonter vraisemblablement au 17e siècle. En effet, la poutraison encore visible avec des poutres de très fortes sections et des solives, ainsi que le style des cheminées, correspondent plutôt à cette époque de construction. Ce cas n´est pas rare, il était fréquent au 19e siècle de vouloir moderniser l´habitation des fermes en offrant par exemple plus de lumières aux pièces. Ainsi, la façade principale était abattue et remontée selon la mode de l´époque, mais les cheminées accrochées aux pignons ou aux murs de refends, ainsi que les planchers, étaient conservés. La grange fut ajoutée en 1838 comme l´indique une date portée sur sa façade. Cependant, la présence d´un grand appareil régulier de granite à certains endroits correspond sans doute au remploi de pierres plus anciennes provenant peut-être de la façade d´origine du logis. Ce que l'on constate pour la ferme de la Vieille Forêt, c'est un véritable mélange des coutumes de construction du pays avec les innovations de seconde moitié du 19e siècle. En effet, il est étonnant qu'une ferme dont le logis ne soit pas isolé, et qui n'occupe que deux pièces, soit liée à une dépendance aussi importante. Il semble que tout ait été conçu pour développer l'espace d'exploitation (étable, grange) tout en conservant une organisation intérieure qui, somme toute, diffère peu des fermes classiques du pays. Cette valeur accordée aux dépendances correspond bien aux sujets de propagande des comices agricoles, qui prônent notamment la parfaite tenue des bâtiments d'exploitation pour un meilleur développement du cheptel. Cette préoccupation est évidente dans l'architecture de la ferme de la Vieille Forêt : ce n'est pas le logis que l'on met en avant, mais les bâtiments d'exploitation. Que cette démarche soit purement intentionnelle ou tributaire du budget, l'aspect démonstratif n'en reste pas moins présent : il est déplacé, reporté vers une intention tout à fait novatrice, combinant le souci pratique au souci social (participation au développement agricole). Paul Banéat signale dans son ouvrage sur le département d´Ille-et-Vilaine, un manoir à la Forêt Neuve qui appartenait aux du Tiercent en 1435. Ce manoir passa par alliance vers 1601 aux Langlois seigneurs du Prémorin, et fut ensuite aux Barrin seigneurs de la Galissonnière, qui le vendirent en 1653, avec le Rocher Sénéchal, aux de Farcy seigneurs de Saint-Laurent ; les seigneurs du Rocher Portail l´avaient encore en 1789.