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Les matériaux de construction du Coglais
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Dossier non géolocalisé

  • Aires d'études
    Pays de Fougères

On le sait, les constructions anciennes rurales se sont toujours nourries des matériaux locaux, extraits à proximité. Le Coglais s'inscrit dans une zone géologique ou le granite est largement dominant, on trouve d'ailleurs encore des carrières, notamment à Saint-Marc-le-Blanc et Saint-Germain-en-Coglès. Ce matériau a l'avantage d'être très résistant, ce qui lui a valu d'être très fréquemment réemployé et c'est ainsi que l'on retrouve des pierres anciennes (16e siècle) dans des maçonneries construites à l'époque contemporaine.

L'abondance de matériau disponible localement a assuré une certaine continuité dans l'utilisation du granite, et nous permet même aujourd'hui en fonction du granite employé, de dater les constructions. On sait par exemple que l'utilisation du granite bleu n'est apparue que dans les années 1830-1840. Le granite bleu est extrait en profondeur, au coeur des massifs, à la différence du granite jaune extrait en surface. C'est cela qui l'a préservé de toute altération due au contact de la terre et des éléments végétaux en décomposition.

L'art de l'extraction et de la taille de la pierre est une tradition locale qui a perduré pendant des générations et c'est ce qui nous permet aujourd'hui de bénéficier d'un patrimoine aussi riche dans le Coglais. La pierre a bien sûr servi à l'élévation des murs, d'abord par une mise en oeuvre de gros blocs équarris, proche de la pierre de taille, posés à joint très minces, puis par l'utilisation de moellons aux gabarits plus modestes, avant que ne vienne le temps de la standardisation de la taille industrielle. Mais cette pierre a également servi de support à la création des artisans tailleurs de pierre, parfois de véritables artistes. Les principaux décors conservés l'ont été grâce au support pérenne qu'est le granite, que ce soit au niveau des encadrements des ouvertures, des corniches, des souches de cheminée ou bien encore des cheminées elle-même. L'art de la taille de la pierre s'est également manifesté dans la création d'éléments destinés à l'usage quotidien des habitants, que ce soit au travers des éviers, des niches ou bien des placards. Le granite occupait donc une place constante dans la vie des habitants, dans le paysage mais aussi comme acteur de l'activité économique jusqu'au foyer familial.

La pierre, utilisée depuis des siècles et de manière quasi exclusive sur le territoire, s'est vue complétée, plus que concurrencée, par des matériaux nouveaux, industriels, à partir des années 1860. Parmi eux, on peut évoquer la brique, rarement utilisée de manière unique dans la maçonnerie, mais plutôt en complément de la pierre. Cette dernière apparaît en premier lieu sur les bâtiments publics, symbole de modernité, avant d'être reprise dans quelques constructions privées.

On la retrouve tout d'abord sur les constructions liées à la ligne de chemin de fer qui traverse le territoire du Coglais à Saint-Germain, Saint-Etienne et Saint-Brice, dans les gares et maisons de garde-barrière. Cependant, elle est utilisée uniquement pour les chaînes d'angle et les encadrements, et apparaît surtout comme un élément participant au décor, par le jeu de polychromie avec l'enduit qui est alors apposé sur la maçonnerie. Comme exemple d'utilisation de la brique de manière plus complète, on peut citer deux maisons dans le bourg de Saint-Marc-le-Blanc, qui possèdent un étage complet élevé en brique, mais aussi des maisons dans le bourg de Saint-Brice-en-Coglès ou encore une maison à Saint-Etienne-en-Coglès. On trouve même à Saint-Hilaire-des-Landes, au lieu-dit La Briquerie, une ancienne briqueterie qui a fonctionné durant l'entre-deux guerres, elle produisait deux à trois fournées de briques par mois et employait jusqu'à dix ouvriers.

L'usage du bois dans la construction existe dans la région au moins depuis le Moyen-Age. A l'époque Moderne, son usage est constant en zone rurale, même si on n'observe pas de maison complètement construite en bois. On le retrouve au niveau des charpentes et des planchers, mais aussi dans certaines cloisons pour les bâtiments les plus importants. Il est fréquent que ces éléments soient travaillés, on trouve souvent des poinçons de charpente chanfreinés ou bien encore des poutres maîtresses de plancher ornées de moulures ou d'un décor peint. Les cloisons en pans de bois sont plus rares, on en retrouve toutefois dans certaines habitations (maisons ou manoirs), au niveau des dépendances ou bien dans les combles. Le recours au pan de bois a aussi été observé sur les bâtiments annexes des fermes, dans les parties hautes des murs pignons ou entièrement pour les dépendances plus modestes. Le bois a également servi comme matériau de couverture, ainsi on retrouve plusieurs exemples de maisons anciennes, souvent en mauvais état, encore partiellement couvertes d'essentes de châtaigner.

La toiture est sans nul doute l'élément qui a subi le plus d'évolution au cours de ces deux derniers siècles. Couvertes en éléments végétaux jusqu'au milieu du 19e siècle et même plus tardivement dans les secteurs isolés, les toitures ont suivi l'évolution des productions de matériaux.

On l'a vu, l'essente de châtaigner était parfois utilisée, mais on trouvait aussi des tuiles plates artisanales, fabriquées localement, qui avaient la particularité de posséder deux empreintes de doigt réalisées avant la cuisson.

A partir de la fin du 19e siècle, on assiste ici et là, mais de manière parcimonieuse à l'apparition des premières tuiles plates mécaniques, fabriquées de manière industrielle. On les retrouve principalement sur les bâtiments ferroviaires et plus rarement sur des bâtiments privés, ou alors sur des dépendances ou annexes.

Le matériau roi pour la couverture est l'ardoise, on la trouve sur la quasi totalité des fermes et habitations.

  • Période(s)
    • Principale : 17e siècle, 18e siècle, 19e siècle, 20e siècle, 16e siècle, 15e siècle
    • Principale
Date(s) d'enquête : 2010; Date(s) de rédaction : 2011