Le Coglais possède sur son territoire six châteaux datant de l´époque moderne faisant l´objet d´une étude individuelle et situés sur cinq communes, l'un d'eux (château de la Carrée à Saint-Germain-en-Coglès) était déjà à l'état de ruines dans les années soixante-dix. Ces châteaux sont bien connus et documentés, néanmoins ils constituent un patrimoine exceptionnel pour le territoire. Deux d´entres eux avaient le même propriétaire : Gilles Ruellan, personnage très connu dans le pays de Fougères au 17e siècle. En effet, Gilles Ruellan, natif d´Antrain, connu une prodigieuse ascension. Parti de rien il s´éleva jusqu´aux plus hautes fonctions à la cour de Henri IV et amassa rapidement une fortune considérable. Ruellan paraît avoir commencé son activité de financier comme sous-fermier de l´impôt et billot pour quelques paroisses de la région malouine, sans doute pour son patron de l´époque, Ferrière, marchand de toile. Durant la guerre de la Ligue, il se lance dans le trafic d´armes. Il rendit de grands services à Henri IV par la part qu´il prit à la soumission des villes de Dinan et de Fougères à son obéissance. En 1598, il assiste aux états de Bretagne comme bourgeois de Fougères représentant la ville. On dit également qu´il servit d´agent de liaison entre le roi et le duc de Mercoeur qui fit sa soumission en 1598. Ce fut le motif qui lui mérita de ce monarque des lettres de noblesse au mois de septembre 1603. Il reçut pour armoirie d´argent au lion de sable, armé, langué et couronné d´or. Ce fut aussi en considération des services rendus au roi que le même Henri IV érigea, en l´an 1608, en baronnie, les terres du Tiercent et du Rocher-Portail que Gilles Ruellan avait achetées.
Saint-Brice-en-Coglès compte deux châteaux du 17e siècle : Le Rocher Portail et La Motte. Le château du Rocher-Portail est un projet de grande envergure dans les premières années du 17e siècle. Les seuls éléments de datation dont nous disposons pour sa construction sont la date d´achat de la terre en 1596, et la date de 1617, figurant sur le fronton sud du corps central. Cette dernière correspond sans doute à la date d´achèvement de l´édifice, époque à laquelle le propriétaire est Gilles Ruellan, également propriétaire du château du Tiercent qu´il acheta en 1602.
Il possédait quantité d´autres domaines en Bretagne. Il avait acheté en 1607 le château de Monthorin à Louvigné-du-Désert, et devint châtelain de la Ballue en Bazouges-la-Pérouse en 1615.
Si la construction du Rocher Portail se fait sur les bases d´un manoir antérieur, celui-ci s´efface presque totalement au profit du bâtiment neuf.
Le château s´inscrit dans le type des châteaux à cour close de la charnière des 16e et 17e siècles. Le château affirme un souci d´élégance classique et de symétrie, notamment au niveau de la galerie percée dans l´aile gauche, dont les arcades séparées par des pilastres toscans, présentent un caractère italianisant. L´élément le plus intéressant de l´édifice est sans aucun doute cette galerie. Un tel ouvrage est rare dans les châteaux bretons du 17e siècle, bien que le principe ait été fréquent au siècle précédent.
Le château du Tiercent fut donc également la propriété de Gilles Ruellan à partir de 1602. Ce château est implanté sur un site ancien, certaines sources évoquent la présence d´un castel romain. Des ruines du château primitif datent du 15e siècle, il reste notamment un ancien donjon. Le logis principal, quant à lui, fut élevé après l´acquisition de la seigneurie par Gilles Ruellan en 1602.
Communément appelé le château de la Motte, le château de Saint-Brice était anciennement fortifié avec sa motte féodale qui subsiste encore au bord de la Loisance, sur sa rive gauche, derrière les anciennes maisons de fermes, un peu au-dessus de l´ancien moulin.
Le château de Saint-Brice était en ruines dès 1580. A la fin du 16e siècle, Philippe de Volvire entreprit la reconstruction du château de Saint-Brice. Il y fit construire une élégante porte fortifiée : flanquée de deux petites tourelles, elle possède un porche, une porte piétonne en plein cintre et elle est munie, au niveau inférieur, de canonnières rectangulaires évasées pour les tirs d´arquebuses ou de canons ; elle était en outre accompagnée d´une herse, de douves et d´un pont-levis. C´était un ouvrage avant tout conçu pour la défense en cette période troublée des guerres de religion. La succession échue à son fils Jacques qui poursuivit la construction du château, mais la paix civile étant revenue avec l´avènement du roi Henri IV, la nécessité d´une résidence fortifiée ne se justifiait plus. C´est alors que fut édifiée la partie du logis à la porte surmontée d´un joli fronton, à gauche de la façade actuelle. A l´intérieur, il y avait autrefois une poutre qui avait une décoration peinte, portant la date d´une des dernières années du 16e siècle.
Le château de la Haye à Saint-Hilaire-des-Landes est également un château construit au cours du 17e siècle, même si le site abrita antérieurement une motte et un château fort dont il reste quelques traces comme les douves et un portail. La seigneurie de la Haye appartient à la même famille de la Haye-Saint-Hilaire depuis le 12e siècle. Le château actuel construit au début du 17e siècle n´est en fait qu´une partie du projet initial de Henri Saint-Hilaire qui avait prévu un ensemble doté de fortifications plus importantes mais interdites par le roi Louis XIII en 1619.
Quant au château des Flégés, situé sur la commune de Baillé, d´inspiration Louis XIII, fut élevé de 1665 à 1672 et s´inspire du Parlement de Bretagne à Rennes.
Photographe à l'Inventaire