Dossier d’œuvre architecture IA35049264 | Réalisé par
  • inventaire topographique, Communauté de communes du Pays de Saint-Aubin-du-Cormier
Lavoir, le Pissot (Saint-Jean-sur-Couesnon fusionnée en Rives-du-Couesnon en 2019)
Œuvre étudiée
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Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Fougères - Saint-Aubin-du-Cormier
  • Commune Rives-du-Couesnon
  • Lieu-dit Saint-Jean-sur-Couesnon, Pissot (le)
  • Précisions commune fusionnée après inventaire Commune inventoriée sous le nom de Saint-Jean-sur-Couesnon

Ce lavoir a été restauré il y a quelques années par le Conseil Général d´Ille-et-Vilaine dont il est la propriété. Il fait partie du site composé du bois de Rumignon et du parc du Château de Saint-Aubin-du-Cormier ouvert au public par le Conseil Général en 1989. Le Conseil Général a acquis 17 hectares du bois de Rumignon en 1993 afin de préserver ce site et d´en faciliter l´accès au public. L´originalité de ce lavoir réside dans le fait qu´il soit totalement fermé. Les quatre pans de murs, en moellon de grès, forment en effet un carré autour d´une cour à ciel ouvert (cf. atrium-impluvium romain). Ces quatre côtés sont couverts de toits à longs pans en ardoise dont l´un des versants, incliné vers l´intérieur, permet la récupération des eaux de pluie et l´alimentation du bassin central du lavoir. Certains lavoirs étaient des bâtiments beaucoup plus simples que celui-ci, prenant la forme d´un préau (lavoir de Saint-Jean-sur-Couesnon), alors que d´autres avaient des formes plus insolites. C´est le cas des bateaux-lavoirs qui existaient sur les grands cours d´eau dans les villes (il en existe encore sur la Mayenne à Laval par exemple). Bien que sa forme soit atypique, comme la majorité des autres lavoirs, la construction de celui-ci date du début du 20e siècle. C´est effectivement à cette époque que de nombreux lavoirs sont construits dans un souci de développement de l´hygiène dans les communes. Le lavoir servait au lavage et au rinçage du linge. Ce lavage pouvait également se faire à domicile, le lavoir ne servait alors qu´au rinçage du linge, étape de la lessive qui nécessitait de grandes quantités d´eau. Comme ici, le bord du lavoir était généralement incliné vers le bassin, les femmes s´agenouillaient donc à même le sol ou bien dans un bac en bois appelé « carrosse » afin de jeter le linge dans l´eau et de le frapper avec un battoir dans le but de l´essorer. Le « carrosse » évitait aux femmes d´avoir les genoux trempés, notamment en période hivernale. Les femmes qui fréquentaient les lavoirs étaient appelées des lavandières. Certains lavoirs étaient équipés de cheminées pour faire bouillir le linge et pour la production de la cendre nécessaire au lavage et surtout au blanchissement du linge. Le linge était rapporté au domicile à l´aide d´une brouette avant d´être étendu et séché. Comme dans le cas présent, de nombreux lavoirs possédaient deux bassins, l´un réservé au lavage et l´autre au rinçage, ce qui permettait de conserver une eau claire pour cette seconde étape. Le rinçoir est souvent de taille plus restreinte que le bassin de lavage. Les lavoirs étaient utilisés quelque soit la saison, toutefois, les grosses lessives ne se faisaient que deux fois par an et pouvaient durer plusieurs jours. Au-delà de leur rôle fonctionnel (lavage du linge), les lavoirs possédaient également un rôle social incontestable. Il s´agissait en effet d´un des rares lieux de rencontre et de discussion des femmes au cours de la première moitié du 20e siècle. La fréquentation des lavoirs était essentiellement féminine. Certaines femmes s´y rendaient à titre individuel, afin de laver le linge de leur famille, mais d´autres y exerçaient leur métier de laveuse, blanchisseuse et y lavaient le linge d´autres familles. L´utilisation des lavoirs publics a décliné à partir du milieu du 20e siècle, époque d´introduction des premières machines à laver le linge dans les foyers. D'après un document d'archives, à Saint-Aubin-du-Cormier, en 1903-1904, un lavoir couvert est construit par l'entrepreneur Janvier, sur les plans de l'architecte Lemée ; le devis des travaux s'élevait à 5000 francs de l'époque. Il s'agit selon toute vraisemblance de ce lavoir.

  • Période(s)
    • Principale : 1er quart 20e siècle
  • Murs
    • granite
    • grès
    • brique
    • moellon
  • Toits
    ardoise
  • État de conservation
    bon état
  • Statut de la propriété
    propriété publique

Documents d'archives

  • A. D. Ille-et-Vilaine. Série O : Administration et comptabilité communales. Edifices publics. Monuments et établissements publics. Saint-Aubin-du-Cormier. Lavoir (1900-1904). 20 254/35.

Bibliographie

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  • FROTIER DE LA MESSELIERE, Henri. Le guide de l'Ille-et-Vilaine. Plouagat : GP Impressions-Kervaux, 1994.

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Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011