Époque de construction :
La simple visite des extérieurs, modifiés au cours des siècles, rend la datation difficile. Cependant quelques éléments concourent à dater ce bâtiment du 16e siècle. Les maisons en pan-de-bois de Vitré ont été construites entre le 15e et le 17e siècle, et plus majoritairement au 16e siècle. De même, le parcellaire de la place semble s'être couvert de bâtiments essentiellement lors de ce siècle. L'encorbellement de la façade à pignon sur rue oriente cette datation, de même que la présence de deux lions sculptés sur la console est. Bien que le roi des animaux soit l'une des figures favorites du bestiaire médiéval, on le retrouve encore régulièrement parmi les thèmes décoratifs antiquisants du 16e siècle. Son réalisme le rattacherait davantage à ce début de siècle qu'au 15e siècle. C'est l'unique décor visible sur les maisons en pan-de-bois donnant sur la place du Marchix.
Cette maison en pan-de-bois faisait partie d'un type particulier dit à porche. Ces maisons occupaient tout le côté sud de la rue Notre-Dame, mais aussi le côté nord de la rue de la Poterie et une partie de la rue de Paris. Le rez-de-chaussée de ces bâtiments était destiné au commerce. La galerie, formée par l'alignement des porches, offrait un abris aux étals des commerçants, mais aussi à la population venue faire ses achats.
La façade était soutenue par des piles maçonnées en pierre de taille en grès de forme octogonale, encore visibles aujourd'hui. Un double encorbellement à entretoises marquait la façade à l'origine.
Enfin un vaisselier, avec un encadrement et des étagères en schiste, aménagé dans le mur est de la cour, témoigne du mode de vie de cette époque.
Évolution du bâtiment :
Ce bâtiment a été transformé dans la première moitié du 19e siècle suite aux préconisations imposées par le plan d'alignement de 1842. Un dessin d'Albert Robida, publié en 1891 dans le volume "La Bretagne" de La Vieille France, nous montre qu'il avait déjà été remanié. En effet, le porche n'existe plus ; le rez-de-chaussée est fermé et aligné sur les étages.
En revanche l'encorbellement supérieur était toujours en place. Il a donc été supprimé par la suite, probablement dans la seconde moitié du 20e siècle lorsque la façade fut enduite.
Le bâtiment a été détruit en partie sud, diminuant ainsi son volume. De nouvelles ouvertures ont été percées et encadrées par de la pierre de taille en grès au rez-de-chaussée et au premier étage et de la brique au deuxième étage. Cela coïnciderait avec le remaniement du 19e siècle. Malgré tout, l'emploi du béton pour les appuis et les linteaux fait davantage penser à une modification de la seconde moitié du 20e siècle.