Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vitré
  • Commune Vitré
  • Adresse

Vitré est une ville frontière située à la limite de la Normandie, du Maine et de l'Anjou. Elle occupait donc une place stratégique dans le duché de Bretagne, à une époque où les dissensions entre duchés étaient courantes. Les remparts ont été construits au 13e siècle par le baron André III sur les ruines de l'ancienne enceinte du 11e siècle.

Son implantation sur un promontoire rocheux en schiste, surmontant la Vilaine, était un atout défensif majeur.

La ville intra-muros était desservie, jusqu'au 19e siècle, par deux axes principaux, orientés est-ouest, au départ de la porte d'Enhaut. Le premier suivait la rue Notre-Dame et longeait la halle aux toiles pour rejoindre le château. Le deuxième suivait, la très commerçante, rue de la Poterie pour rejoindre la porte d'Embas. La place du Marchix, située à proximité de la porte d'Enhaut, tient son nom de son emplacement idéal pour participer à l'activité commerçante de la ville. Son existence, dès le 13e siècle en faisait la seule place libre intra-muros pour accueillir les marchés forains ou les foires annuelles. En effet, les autres espaces laissés vacants, tels que la place Notre-Dame ou le carrefour de Bourienne, étaient occupés par des halles couvertes. La première était destinée à la vente de toiles de chanvre, appelées "canevas", et la seconde à la vente de viande et de pain.

Bien que l'existence de la place remonte au 13e siècle, les édifices qui nous sont parvenus sont datés du 16e siècle. Deux types de bâtiments caractérisent l'époque et l'activité de la place de cette époque. Les hôtels particuliers en pierre étaient probablement les propriétés d'anciens marchands. Quatre d'entre elles, de grande taille et possédant un jardin, sont réparties autour de la place. Les dépendances annexées aux propriétés n°5 et n°9 place du Marchix et le n°11 rue Notre-Dame reflètent l'aisance de ces propriétaires.

Un autre type de construction témoigne de l'époque médiéval et de l'activité des commerçants et des artisans : les maisons à porche en pan-de-bois. Celles-ci sont installées le long de la rue Notre-Dame sur un parcellaire en lanière, caractéristique l'époque médiévale. A Vitré, la construction en pan-de-bois est principalement datée des 15e, 16e et 17e siècles. Les porches, soutenus par des piles en bois ou en pierre, permettaient d'abriter les étals des commerçants. La succession des porches formait une galerie marchande couverte permettant aux habitants de faire leurs achats.

Les 17e et 18e siècles sont marqués par le déclin de l'activité commerçante de la ville. De ce fait peu de constructions datent de cette époque. Le ralentissement économique perdurera jusqu'au milieu du 19e siècle.

Malgré tout, la place reprend de l'importance dès le début de ce siècle grâce à l'installation d'une population active dans la politique de la ville et même dans le département. La présence du tribunal et de la sous-préfecture, installés dans le prieuré des Bénédictins, situé à proximité, explique cette occupation. Ainsi les hôtels particuliers au n°1, rue de la Plesse et aux n°9, et n°11, place du Marchix ont accueilli la famille de la Plesse, anoblie sous l'Empire et dont plusieurs membres occupèrent la place de maire. La famille de la Borderie, présente en politique, mais surtout connue grâce au très illustre historien de la Bretagne, Arthur Le Moyne de La Borderie, habita au n°5 place du Marchix, mais aussi au n°11 rue Notre-Dame. Arthur Le Moyne de la Borderie décède en ces lieux en 1901.

Les bâtiments ont été fortement marqués par cette population, modernisant et aménageant son logement suivant l'évolution des modes de vie.

Le plan d'alignement de 1842 a eu lui aussi une incidence sur les bâtiments de la place, et plus particulièrement sur les maisons en pan-de-bois de la rue Notre-Dame, qui ont perdu leur porche suite à ces prescriptions.

La place connu un regain d'activité à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle avec l'installation de commerçants. On trouvait, en 1842, aux n°5, bis, n°7, et n°7 bis, place du Marchix les frères Salomon tenant un commerce d'alimentation générale. Des documents d'archives indiquent qu'en 1935, au n°4 place du Marchix, M. Paul Bodard vendait de la peinture, de la vitrerie, de la décoration et du papier peint sous l'enseigne "la Maison Rossignol".

De nos jours la place est uniquement résidentielle. Notons cependant le retour du marché le samedi matin depuis 2011.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle
    • Secondaire : 18e siècle
    • Secondaire : 19e siècle
    • Secondaire : 20e siècle

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013