Époque de construction :
La simple visite des extérieurs, modifiés au cours des siècles, rend la datation difficile. Cependant quelques éléments concourent à dater ce bâtiment du 16e siècle. Les maisons en pan-de-bois de Vitré ont été construites entre le 15e et le 17e siècle, et plus majoritairement au 16e siècle. De même le parcellaire de la place semble s'être couvert de bâtiments essentiellement lors de ce siècle. L'encorbellement de la façade à pignon sur rue oriente cette datation et plus encore la tour d'escalier à demi-hors œuvre, qui permet d'exclure le 17e siècle.
Cette maison en pan-de-bois faisait partie d'un type particulier dit à porche. On retrouvait ces maisons sur tout le côté sud de la rue Notre-Dame, le côté nord de la rue de la Poterie et une partie de la rue de Paris. Le rez-de-chaussée de ces bâtiments était destiné au commerce. La galerie, formée par l'alignement des porches, offrait un abris aux étals des commerçants, mais aussi à la population venue faire ses achats.
La façade était soutenue par des piles maçonnées en pierre de taille en grès de forme octogonale, encore visibles aujourd'hui. De manière traditionnelle un couloir latéral, ici à l'ouest, donnait accès à un escalier en vis, desservant les étages d'habitation.
L'emploi de la pierre pour ces piles, mais aussi pour l'escalier à demi-hors œuvre, pourrait laisser penser que le commanditaire était aisé.
Évolution du bâtiment :
Le bâtiment sud a été ajouté entre le 17e siècle et 1811 dans la mesure où il figure sur le cadastre de 1811.
Des modifications ont été apportées dans le troisième quart du 19e siècle, suite aux prescriptions imposées par le plan d'alignement de 1842. Une illustration ancienne d'Albert Robida, ayant publié les dessins de ses voyages en 1891 dans le volume "Bretagne" de La Vieille France, nous montre le 9 rue Notre-Dame déjà modifié. Le porche avait été supprimé pour aligner le rez-de-chaussée aux étages. Malgré tout, le bâtiment avait conservé sa vocation commerciale et logeait la "Draperie Rouennerie". L'emploi de la brique en partie haute de la tour d'escalier est à rattacher à cette fin de siècle. L’industrialisation de la production et l'amélioration des moyens de transport, notamment grâce à l'arrivée du chemin de fer sur Vitré en 1857, explique l'emploi de ce matériau à partir de cette époque.
L'enduit au ciment appliqué en façade et l'aménagement du rez-de-chaussée, toujours destiné à un usage commercial, à l'aide de matériaux contemporains, sont des transformations de la seconde moitié du 20e siècle.