Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Pays de Vitré
  • Commune Vitré
  • Adresse
  • Cadastre 1811 K1 786-788-790-791-792-795-796-798-799-801  ; 2012 AB 61-572-533-535-536-425-564-566

Époque de construction et évolution des constructions:

La construction de l'enceinte urbaine de Vitré a commençé au 13e siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1240. Elle est implantée sur un éperon rocheux en schiste dominant la Vilaine. Celle-ci fit du bourg Notre-Dame la ville forte de Vitré.

Des reconstructions et des réparations ont été entreprises à la fin de la guerre de Cent Ans, au cours du 15e siècle, afin de renforcer les défenses de la ville, face à l’imminence du conflit entre la Bretagne et la France. Les altérations causées par les guerres de religion ont nécessité des remaniements sur certaines parties des remparts, tels que la réfection des maçonneries en parties hautes. Ce chantier s'est caractérisé par l'utilisation de blocs de grès clairs à l'assise régulière.

Au début du 17e siècle la signature d'actes d'afféagement, entre les seigneurs de la ville et les habitants, autorisa la location d'une partie des remparts, qui avaient perdu ses fonctions défensives à la fin des guerres de religion. Cette décision a conduit à la construction de nombreux bâtiments accolés à l'enceinte.

Les 19e et 20e siècles furent des siècles de transformations importantes. Les aménagements de confort s’immiscent progressivement dans les bâtiments.

Ainsi, malgré un appauvrissement des fortifications au cours des siècles, l'emprise au sol de celles-ci reste inchangée. Alors que l'on compte dix-sept tours sur le cadastre de 1811, il n’en reste aujourd'hui que huit, dont quatre d'entre elles se trouvent sur des propriétés privées situées sur la place du Marchix. Il s'agit de la tour Rompue, appelée aussi tour de la Fresnaye, et de la tour du Géomètre au n°5, de la tour Doré au n°7 et de la tour des Prisonniers au n°9.

La tour sur la propriété n°5, au tournant des fronts nord et est, est une tour carrée de construction moderne venue remplacer et consolider les ruines de la tour de la Fresnaye, dont on peut encore voir les arrachements en schiste noir du 13ème siècle sur les flancs est et ouest. Le plan de 1711 indique que la tour était restée béante après les dommages causés par les troupes du duc de Mercoeur (fin du siège le 14 août 1589). Le mur de forme rectangulaire, consolidant la tour, a vraisemblablement été édifié au 19ème siècle, entre 1811 et 1843, comme le montre le cadastre de 1811 et le plan d'alignement de 1843.

Aujourd'hui la tour est entièrement comblée.

La tour des prisonniers a été inscrite au titre des Monuments Historiques en 1972 et a, par la suite, bénéficié de restaurations. Au 19e siècle, elle devient l'annexe d'une demeure particulière. Ces fonctions successives ont modifié l'aspect de ses parties hautes. Aujourd'hui, différentes constructions s'y sont greffées, formant une masse qui gène la lisibilité et absorbe totalement le rempart.

Il se peut que ces différents ajouts aient permis une excellente conservation de ces fortifications. Selon les critères philippiens du 13e siècle l'enceinte urbaine de Vitré est la plus représentative de la construction militaire en Bretagne. Le front est en témoigne par son bon état de conservation :

-La séparation d'une trentaine de mètres entre chaque tour est un dispositif caractéristique du système défensif au Moyen-Age.

-Les tours, de forme hémisphérique, ont un diamètre de 6 à 8,5m. Leurs murs mesurent 2m d'épaisseur environs.

-Les bases sont talutées.

-Des archères sont disposées en quinconce sur plusieurs niveaux.

-Un chemin de ronde en bois (hourd) couvrait probablement le haut des murs.

De manière générale, les parties hautes des fortifications ont été les plus remaniées. Par ailleurs, le château et l'enceinte urbaine ont subi les effets du temps, mais aussi les interventions de leurs nouveaux propriétaires civils, lorsque les fortifications ont perdu leur fonction défensive.

Cet historique s’appuie essentiellement sur la maitrise d'histoire de Josiane Caillebot-Quittot : Les remparts de Vitré : étude archéologique et patrimoniale, maitrise d'histoire sous la direction de Daniel Leloup, Université Rennes 2, juin 2000.

  • Période(s)
    • Principale : 1ère moitié 13e siècle
    • Secondaire : 15e siècle
    • Principale

COURTINES :

Nord:

-Mur en maçonnerie de moellons mélangeant le schiste et le grès.

Est :

-Entre la tour Rompue (ou tour de la Fresnaye) et la tour du Géomètre : maçonnerie de moellons en schiste.

-Entre la tour du Géomètre et la tour Doré : maçonnerie de moellons en schiste jusqu'aux deux tiers du mur et en grès en partie supérieure.

-Entre la tour Doré et la tour des Prisonniers : maçonnerie de moellons en schiste jusqu'aux deux tiers du mur et en grès en partie supérieure.

-De la tour des Prisonniers jusqu'à la maison qui ferme la promenade du Val : schistes sombres jusqu'à la moitié du mur, puis mélange de schiste noirs et bleutés et de grès blancs et roux.

Chemin de ronde conservé. Une construction en bois, posée sur des contrefiches en retrait repose encore sur ce chemin de ronde.

5 Place du Marchix

FOLIE (au nord des remparts)

Matériaux de construction

-Les façades sud, est et ouest sont construites en pierre de taille calcaire et en brique. La façade nord est en moellons de schiste et de grès.

-Couverture : zinc.

Élévation et plan

-Accès depuis le jardin.

-Plan quadrangulaire.

-Élévation à un niveau.

Façade nord :

-Dans le prolongement des remparts. Le mur remonte jusqu’à la base de la toiture.

-Fenêtre protégée par un garde-corps métallique présentant des volutes et des tiges torsadées.

-Appui et linteau en schiste.

Façade sud :

-Soubassement en granite.

-Porte à deux vantaux couverte d’un arc en plein cintre. Un chambranle inversé est taillé autour de cette baie.

-Un décroché est taillé sur le jambage du chaînage d’angle en pierre calcaire.

-Corniche en pierre calcaire.

Rez-de-chaussée :

-Sol couvert de carrelage.

-Lambris mouluré en partie inférieure.

-Briques recouvertes d’enduit en partie supérieure.

-Plafond probablement recouvert de plâtre.

-La base de la fenêtre est surélevée de quelques centimètres du niveau du sol.

Toiture:

-Toit à quatre pans.

TOUR ROMPUE OU TOUR DE LA FRESNAYE (au nord-est des remparts) :

-Elle est de forme quadrangulaire.

-Alternance, plus ou moins régulière, de moellons de schiste et de grès.

-Plate-forme délimitée par un muret maçonné.

DÉPENDANCE NORD-EST :

-Voir notice "Dépendance 5 place du Marchix".

TOUR DU GÉOMÈTRE (seconde tour de la partie est en partant du nord de la promenade du Val) :

Accès depuis une cour située à l'est de l'habitation du 5 place du Marchix.

Matériaux de construction

-Maçonnerie de grès et de schiste. Essentiellement en schiste à l’est.

-Traces d’enduit à la chaux.

-Couverture : ardoise.

Élévation et plan

-Plan semi-circulaire.

-Élévation à un niveau sur les façades nord et sud : premier étage.

-Élévation à deux niveaux à l’ouest : rez-de-chaussée et premier étage.

-Élévation à un niveau sur la façade est : rez-de-chaussée.

Façade nord et sud :

-Essentage en partie supérieure de la façade.

-Fenêtres fermées par un vantail en bois.

Façade ouest :

-Premier étage : fenêtre fermée par un vantail en bois.

-Linteaux en bois, appui de fenêtre et pas-de-porte en schiste.

Façade est :

-Base de la tour talutée.

-Fenêtre encadrée d’une maçonnerie uniquement en grès et couverte d’un linteau de bois.

Rez-de-chaussée :

-Sol couvert de terre.

-Murs en maçonnerie de moellons en grès.

-Décroché du mur nord-ouest. Un placard y est intégré.

-Demi-fermes.

-Cinq solives, sans plancher, traversent la tour d’est en ouest.

Distribution :

-Un escalier en bois permettait d’accéder à un étage, dont il ne reste que les solives et une mezzanine en partie sud.

Toiture :

-Toit à trois pans.

DÉPENDANCE MITOYENNE DE LA TOUR DU GÉOMÈTRE (au sud) :

Matériaux de construction :

-Maçonnerie en moellons en grès et en schiste.

-Traces d’enduit à l’est.

-Couverture : ardoise.

Élévation et plan :

-Plan quadrangulaire.

-Élévation à un niveau : rez-de-chaussée.

Façade sud :

-Petite niche couverte d’un appui et d’un linteau en schiste.

Façade ouest :

-RDC : une porte et une fenêtre de petite dimension ; linteau de la porte en bois et restes d’un châssis de porte, fixé dans la maçonnerie ; appui et linteau de la fenêtre en schiste.

Rez-de-chaussée :

-Sol couvert de terre.

-Mur en maçonnerie de grès. Traces d’un enduit ciment dégradé.

-Mur nord : baie en partie supérieure, fermée par un vantail en bois.

-Demi-ferme. Pièce de bois taillée mécaniquement et assemblée avec des pièces métalliques.

Toiture :

-Toit à un pan.

7 place du Marchix:

COURTINE (murs ouest) :

-Maçonnerie de moellons en schiste en partie inférieure et en grès en partie supérieure.

-Deux abris fermés par une porte et une niche ont été aménagés au nord de la tour Doré. Un abris fermé par une porte a été aménagé au sud de la tour.

TOUR DORE (troisième tour de la partie est en partant du nord de la promenade du Val) :

Matériaux de construction :

-Maçonnerie de moellons en schiste et en grès.

-Couverture : ardoise.

Élévation et plan :

-Plan semi-circulaire.

-Façade ouest : élévation à trois niveaux : rez-de-chaussée, premier étage et deuxième étage.

-Façade est : élévation à trois niveaux : rez-de-chaussée (archères), premier étage et deuxième étage.

Façade ouest :

-Façade plate.

-RDC : ouverture en plein cintre, couverte d'un arc clavé en schiste.

-Premier étage : appui de fenêtre en schiste et linteau en bois peint.

-Deuxième étage : appui de fenêtre en schiste et linteau en bois peint.

Façade est :

-Façade arrondie ; base talutée.

-RDC : ouverture en longueur correspondant aux archères.

-Premier étage : appui en schiste et linteau en bois.

-Deuxième étage : appui en schiste et linteau en bois.

Rez-de-chaussée :

-Sol en terre battue.

-Murs en schiste.

-Niches des archères.

-Plafond : poutres et solives supportant un plancher.

Distribution :

-Un escalier en vis en métal dessert les étages du rez-de-chaussée au deuxième étage.

Premier étage :

-Sol : plancher.

-Murs : tissu couvrant la maçonnerie.

-Mur sud : cheminée surmontée d'un linteau en arc-en-anse de panier en brique. Contre-cœur en maçonnerie.

-Plafond : poutres et solives supportant un plancher.

Deuxième étage :

-Sol : plancher.

-Murs : tissu couvrant la maçonnerie jusqu'au deux tiers, puis enduit grossier au ciment.

-Mur sud : cheminée en bois aux lignes droites. Décors géométriques ; remplissage avec un maillage. Contre-cœur enduit au ciment, âtre en brique.

-Plafond : Charpente.

Cour arrière du 7 bis place du Marchix :

COURTINE :

-Parcelle 535, section AB du cadastre actuel.

-Propriété de la ville de Vitré.

-Mur ouest : enduit au ciment ; deux abris aménagés dans le mur.

9 place du Marchix :

COURTINE :

-Mur ouest en maçonnerie de moellons en schiste en partie inférieure et en grès en partie supérieure ; trois abris ouverts sont aménagés au nord de la tour des Prisonniers.

TOUR DES PRISONNIERS (quatrième tour de la partie est en partant du nord de la promenade du Val) :

-Maçonnerie de moellons en schiste enduite de terre et d'un badigeon de chaux.

-Plan en forme de fer à cheval.

-Façade ouest : élévation à trois niveaux : rez-de-chaussée, premier étage et deuxième étage.

-Premier étage : deux fenêtres, avec appuis en schiste, linteaux en schiste et en grès.

-Deuxième étage : une fenêtre avec appui en schiste, linteau en bois.

-Un décroché sépare le premier du deuxième étage.

-Couvrement plat.

-Partie est, visible depuis la promenade du Val : percée de six fenêtres, trois possèdent un appui en schiste et un linteau en schiste ou bois. Celle sur le flan sud est fermée par des grilles. Une petite construction servant de latrines est accolée sur le mur nord. Deux archères sur le flan sud et les corbeaux supportant l'ancien chemin de ronde sont encore visibles. La fenêtre en partie supérieure du flan nord donnait accès à ce chemin de ronde.

  • Murs
    • grès moellon
    • schiste moellon
  • Toits
    ardoise
  • Statut de la propriété
    propriété privée, Tour Rompue, Tour du Géomètre et Tour Dorée. Mais aussi la folie au nord des remparts et les dépendances implantées sur l'enceinte au nord-est, appartenant aux propriétaires du n°5 place du Marchix.
    propriété de la commune, Tour des prisonniers et courtines à l'arrière du n°7 bis place du Marchix
  • Protections
    inscrit MH, 1972
  • Précisions sur la protection

    Dispositions du plan de sauvegarde et de mise en valeur relatives à cette construction :

    -De la tour Rompue jusqu'à la courtine précédent la tour des Prisonniers : violet (Espace soumis à protection particulière : Emplacement soumis à la législation des monuments historiques).

    -Tour des Prisonniers : noir (immeuble protégé au titre des monuments historiques).

    -Dépendance nord-est du n°5 place du Marchix et partie accolée à la tour Dorée (7 place du Marchix): hachures fines (construction protégée pouvant être conservée, améliorée ou remplacée).

    -Dépendances au sud-est du n°5 place du Marchix : jaune (construction dont la démolition ou la modification pourra être imposée à l'occasion d'opérations d'aménagements publiques ou privés).

  • Référence MH

Conditions d'accès pour l'étude:

-5 place du Marchix :12 novembre 2012.

-7 place du Marchix : 19 novembre 2012.

-Appartement du premier étage du 7 bis place du Marchix : 6 novembre 2012

-9 place du Marchix : 26 novembre 2012.

Bibliographie

  • CAILLEBOT-QUITTOT (J.), Les remparts de Vitré : étude archéologique

    et patrimoniale, maîtrise d’histoire sous la direction de Daniel Leloup,

    Université Rennes 2, juin 2000.

Date(s) d'enquête : 2013; Date(s) de rédaction : 2013