Master Restauration et réhabilitation du patrimoine bâti (2015-2016)
- inventaire topographique, Miniac-sous-Bécherel
- enquête thématique régionale, Inventaire des patrimoines artisanaux commerciaux et industriels de Bécherel
Dossier non géolocalisé
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Aire d'étude et canton
Rennes Métropole
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Commune
Miniac-sous-Bécherel
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Lieu-dit
Le Moulin de Bécherel
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Cadastre
A2
849
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Dénominationsmoulin
Ce dossier a été ouvert et rédigé par Bérangère Bredoux et Maïté Ehlinger dans le cadre d’une enquête topographique menée sur les communes de Rennes Métropole et la commune de Miniac-sous-Bécherel en 2016, puis complété par Ronan Barbedor à l’occasion d’une enquête thématique sur les patrimoines artisanaux, commerciaux et industriels de la commune de Bécherel réalisée en 2022.
Le moulin dit de « Bécherel » est construit par la famille Jehannin en 1893 sur l'emplacement d'un moulin plus ancien. Ce moulin serait à l'origine du nom du bourg de Bécherel.
Le mot « bécherel » s'est formé à partir du mot latin « bacar » qui désigne un contenant, ou un vase : il est à l'origine des mots bac et bécher. Un bécher correspond à un récipient en chimie, mais aussi a un type de roue : la roue à godet des moulins. Ainsi le mot « bécherel » désigne en réalité le moulin, il est donc possible que ce moulin soit à l'origine du nom de la ville de Bécherel.
Le moulin de la fin du 19ème ne servait pas exclusivement à moudre les grains de céréales, et à fabriquer de la farine : il servit aussi pendant un temps de laiterie et de scierie. En 1939, une turbine électrique est installée pour approvisionner en électricité les tanneries et certainement la maison en ville des Jehannin. Le moulin a fonctionné ainsi jusqu'à ce que les tanneries ferment en 1955, il est ensuite tombé en désuétude et devenu la propriété de plusieurs personnes successives. Aujourd'hui le moulin sert d'habitation.
[Bérangère Bredoux et Maïté Ehlinger, enquête topographique, 2016]
Le moulin de Bécherel a été le support de nombreuses activités productives.
Un premier moulin aurait été présent au 15e siècle, et aurait accueilli une laiterie avec une écrémeuse, une baratte, des batteuses, un concasseur, un tarare et trieur, une scie à ruban et une scie circulaire. Des traces de cet ancien moulin sont visibles à l’arrière du bâtiment, avec la perception d’anneaux, laissant supposer la présence de bétails.
Un nouveau moulin est construit en place et lieu de l’ancien entre le 15e siècle et le 19e siècle, servant de minoterie, avec de nombreuses machines dont les traces sont toujours visibles. Il disposait d’une roue à augets, de plusieurs prises d’eau, d’une digue, de trois paires de meules, d’une vanne de décharge et d’un déversoir. Un barrage était présent en contrebas. Il est situé à proximité de l’étang dit de la teinture, utilisé par les tisserands pour le blanchiment du lin et du chanvre au 17e siècle.
En 1893, le moulin est utilisé pour les activités de la tannerie et l’ensemble du système mécanique est revu. L’ancienne roue est démolie. Le barrage est aménagé avec la réfection des canaux et des ouvrages de décharge. Un bâtiment est construit à l’arrière du bâtiment pour y installer une turbine à vapeur de 19 chevaux et une dynamo.
[Ronan Barbedor, enquête thématique, 2022]
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Période(s)
- Principale : 19e siècle, 20e siècle , daté par source
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Dates
- 1893, daté par source
Le moulin de Bécherel est situé sur la commune de Miniac-sous-Bécherel, au cœur du vallon de la Cocheriais qui est sillonné par le ruisseau du même nom. Au fil des siècles, des étangs, des digues, des canaux, des barrages, ont été aménagés à proximité du moulin et des moulins voisins, qui ont fonctionné ensemble. L’eau et les trois moulins présents dans le vallon ont favorisé les activités artisanales et industrielles du territoire. A proximité du Prieuré, le moulin du prieuré, aujourd’hui disparu, était un moulin à tan, disposant d’une roue à augets recevant l’eau en dessus, et de deux paires de meules. Un petit étang, et des vannes de prise d’eau et de décharge faisaient fonctionner le moulin. La digue, toujours visible au Prieuré, demeure le seul témoignage de ce moulin. Un autre moulin semble avoir fonctionné avec ses voisins, sur la commune de La Baussaine.
Le moulin est relié à la digue par un pont dont la culée est intégrée dans la maçonnerie du premier niveau d’élévation. Le plateau est maçonné en moellon de grès et de granit et d’un arc en plein cintre en brique.
La façade Ouest est ouverte sur l’étang de la teinture. Elle est divisée en 3 niveaux d’élévation et en 4 travées. La maçonnerie de l’édifice est essentiellement en appareil de moellon granit et grès sauf pour le haut du mur pignon Nord qui est en appareillage de brique. Le chaînage d’angle est en granit, on peut remarquer sur la façade ouest une démarcation entre le premier niveau et le deuxième niveau et le choix des pierres. Au centre de la façade principale est créée une niche à statue avec un encadrement de baie. La façade Sud est aussi divisée en 3 niveaux d’élévation, l’ouverture du troisième niveau donne sur le grenier, au-dessus la maçonnerie en brique témoigne la présence d’une poulie, permettant le passage de sacs de grains à moudre (photo 3, pignon sud).
Le moulin est construit aux pieds de la digue maçonnée, qui contient l'étang de la Teinture. Le débit de l'eau est faible, de ce fait le moulin était équipé sur la façade pignon nord (la photo 3 illustre le pignon sud et non le pignon nord) d'une roue à godets : l'eau remplie les godets et son poids permet d'enclencher la rotation de la roue. La roue a été déposée, comme les meules tournante et dormante, cependant la roue a disparu alors que les meules ont été conservées.
La roue était reliée par l'intermédiaire d'un arbre à un rouet de fosse (traces de fixation photo 8) qui entraînait une lanterne (traces de fixation photo 9). Cette dernière faisait bouger deux meules (la meule supérieure au dessus de la meule dormante). Dans le grenier, une trémie (photo 10) permettait le passage du blé entre les deux meules. Des goulottes (photo 6) permettaient le passage des grains dans des sacs.
La turbine électrique a été installée derrière le moulin, en retrait, dans une cave maçonnée recouverte d'une cabane en bardage bois (photo 7). La cabane comme la cave sont toujours en place, cependant la turbine a été déposée. Les conduits en acier de la turbine ont été conservés, ils longent la façade Nord du moulin (canalisations, photo 11).
Au niveau structurel, du fait de l'humidité (digue, étang, cours d'eau) les solives se sont désolidarisées du mur, entrainant la création par endroit de parois supplémentaires sur les murs.
[Ronan Barbedor, enquête thématique, 2022]
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Murs
- granite moellon
- brique appareil à assises alternées
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Élévations extérieuresélévation ordonnancée
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Couvertures
- toit en bâtière
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Escaliers
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État de conservationremanié
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Mesures
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Statut de la propriétépropriété privée
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
- (c) Région Bretagne
Documents d'archives
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Archives privées de M. Brand'honneur, propriétaire du moulin en 2022
Archives privées – Acte notarié avec un ordre de service des Ponts et Chaussées de 1893
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