Le site de 2,5 hectares est composé de plusieurs corps de bâtiments : les bureaux à chaque extrémité, les bâtiments artisanaux en fond de parcelle.
Le bâtiment aligné sur rue, orienté au sud, et qui accueillait des bureaux et une boutique pour vendre les produits, présente un corps principal à trois travées, un étage et des combles, avec des corps latéraux de deux travées chacun, en rez-de-chaussée. Il est construit en moellons de granit blond et en pierres de taille pour l’encadrement des baies. Les garde-corps sont en fonte. La laiterie produisait essentiellement du beurre, mais également des fromages, à partir du lait collecté dans les communes voisines. Plus de 2400 km étaient parcourus chaque jour par les camions collecteurs, et au début des années 1960, la collecte de lait avoisinait une dizaine de millions de litres par an. Le lait était ensuite déchargé sur le quai et analysé pour déterminer les taux de matière grasse. Au départ de l’activité, Le ramassage du lait se faisait aux environs de Bécherel, au moyen de voitures tirées par des chevaux. Puis la fromagerie a possédé jusqu’à 50 camions servant au ramassage de lait et aux livraisons des produits finis. Le site disposait ainsi d’un atelier dédié à l’entretien du parc automobile, et pour la réparation des bidons qui fuyaient. Une station de lavage utilisait l’eau de pluie récupérée dans une citerne pour le nettoyage des véhicules et des quais de chargement et de déchargement. D’autres ouvriers s’occupaient de l’entretien des machines, dont le pasteurisateur équipé de 80 m de tuyaux.
Le négoce d’œufs était également très important : on en collectait jusqu’à 15 000 douzaines/jour. Une mireuse permettait de vérifier que les œufs étaient frais, puis calibrés à la cadence de 500 douzaines/heure. On retrouve dans les archives la mention de plusieurs marchands d’œufs et de beurre, comme les commerçants Robert (localisé au 3 route de Linquéniac) ou Sourdaine. Dans la cave du magasin de ce denier des cuves à œufs sont toujours présentes. Remplies d’eau, elles pouvaient contenir jusqu’à 500 douzaines d’œufs. Le commerce de Sourdaine est repris en 1957 par la laiterie.
De nombreux produits sont fabriqués au fil des époques sous l’appellation « Bécherel » ou « Collin Villibord » : beurre, camembert, Saint-Paulin, gruyère, produits frais, emmental en meule, fromage type Port-Salut sous la marque « Le Mont », mais également une spécialité de pâtes fraiches composées de fromage blanc et de crème fraiche, le Fontainebleau. Les emballages illustrent des sites du territoire : la Tour Saint-Joseph de Saint-Pern (avec l’image de moines sur les Port-Salut), le château de Caradeuc (avec les termes employés de « petit Versailles »). Des produits dérivés sont réalisés tels que des buvards qui font la promotion des vertus des produits laitiers.
Au-delà du site de production, la laiterie a disposé de nombreux sites sur la commune, dont un entrepôt et un magasin de vente directe de fromages, place des halles.
Industriel à Bécherel