• inventaire topographique, ville de Vannes (secteur sauvegardé)
Ensemble de deux hôtels dit hôtel Senant, 4, 6 rue de la Bienfaisance ; 7 rue des Vierges (Vannes)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Vannes
  • Commune Vannes
  • Adresse 4, 6 rue de la Bienfaisance , 7 rue des Vierges
  • Cadastre 1807 I3 1023, 1024 J ; 1844 K8 2055, 2054, 2052, 2051 ; 1980 BR 154
  • Dénominations
    hôtel
  • Appellations
    Senant
  • Parties constituantes non étudiées
    cour, jardin, puits, écurie

La disposition des bâtiments autour d'une cour avec accès sous porche intégré à la façade est une spécificité que partage cet hôtel avec les hôtels de Lannion et du Faouédic. Cependant, à la différence de l'hôtel de Lannion, l'accent est mis sur le long corps principal qui borde la rue et que le recul ne permet pas d'appréhender d'un seul coup d'oeil. La façade principale montrait autrefois un quadrillage composé de cordons verticaux et horizontaux qui rappelle ceux des hôtels et maisons contemporaines de la rue Saint-Vincent.

L'hôtel est construit, d'après les données du rentier ducal de 1455-1458 sur l'emplacement de trois maisons signalées dans ce document. Sur ces trois maisons, celle signalée en contrebas de la rue des Vierges avec un jardin et un appentis au n°7 est vraisemblablement la seule conservée de cet ensemble mais fortement remaniée en 1680 lors de la construction de l'hôtel comme en témoigne le pan de bois utilisé et les ouvertures en façade sud. L'appentis de cette maison signalé dans le rentier peut correspondre au n°5 de la rue des Vierges.

Construit en 1680, date portée sur le linteau d'une de ses lucarnes, cet hôtel ne porte pas le nom de son commanditaire mais celui de son acquéreur du 18e siècle, Jacques Jean Augustin Senant, premier président et sénéchal du siège présidial, lieutenant général de police et président des traites de Vannes qui achète en 1754 aux héritiers de Jean-Baptiste Lucas un ensemble de deux maisons correspondant à cet hôtel.

La première concerne le logis sur la rue de la Bienfaisance et son retours collé à la maison donnant en contrebas sur la rue des Vierges ; la seconde correspondait d'après les textes à "La Couronne" grande et vieille maison d'angle, édifiée en pan de bois, entre la rue de la Bienfaisance et la rue Saint-Guénael, qui fut démolie en 1760 par le sieur Senant pour cause de vétusté et remplacée par un corps qui joint au nord le corps de bâtiment actuel donnant sur la rue de la Bienfaisance ; une reprise visible en façade sur rue marque cette reconstruction et la limite ancienne de propriété. L'escalier de distribution de ce corps est encore en place et permet de desservir une partie de l'hôtel. Par contre, les anciennes écuries qui ouvraient sur la rue Saint-Guénael ont été démolies vers 1925 pour faire place à la maison d'aujourd'hui. Elles figurent sur les anciennes cartes postales.

Les documents d'archives ne permettent pas de connaître avec certitude le nom du commanditaire de cet édifice, sans doute Jean-Baptiste Lucas déjà propriétaire en 1721 dans un acte concernant une de ces deux maisons.

Le décor des salles d'apparat du corps en retour très caractéristique du 18e siècle peut témoigner d'un réaménagement de l'intérieur de l'hôtel à cette époque.

La façade sur rue du logis principal a fait l'objet dans la seconde moitié du 20e siècle de travaux supprimant les cordons verticaux qui s'alignaient sur les montants des fenêtres. Combinés aux cordons horizontaux encore en place, ils rapprochaient cette façade de celles des hôtels particuliers de la rue Saint-Vincent.

Les archives municipales conservent une demande accordée faite en 1843 de Charles-Augustin de Lantivy concernant le remplacement des carrés de lucarnes et des poutres de la façade donnant en contrebas rue des Vierges.

Présence de 2 puits dans la cour de l'hôtel ainsi qu'une cave voutée sous les pierres dallées.

Hôtel particulier construit en alignement de rue sur un parcellaire complexe avec cour et petit jardin postérieurs. Depuis la rue, le logis principal s'ouvre par un corps de passage intégré à la façade et élargi au début du siècle. L'hôtel de plan simple en profondeur dessine une disposition en U comprenant au nord les anciennes écuries et au sud un autre corps de logis donnant en contrebas sur la rue des Vierges. L'hôtel enduit développe une façade à travées sur sous-sol à un étage carré et un étage de comble percé de lucarnes. A l'arrière du corps de logis principal, une tourelle d'angle est aménagée en latrines jointive du corps en retours dont l'accès se fait par une grande porte qui forme l'accès principal. Elle donne sur un grand hall d'où part l'escalier avec rampe en fer forgé qui distribue l'étage noble. La façade sud du corps de logis donnant sur la rue des Vierges est en pan de bois sans encorbellement et percée de grandes fenêtres classiques. Elevée entre deux murs latéraux, elle comprend deux étages carrés. Le pan de bois utilisé témoigne de nombreuses reprises. Son soubassement est en moellon apparent.

  • Murs
    • granite moellon enduit
    • pierre de taille
    • pan de bois
  • Toits
    ardoise
  • Étages
    sous-sol, 1 étage carré, étage de comble
  • Élévations extérieures
    élévation à travées
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • toit à longs pans brisés
  • Escaliers
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour en charpente
    • escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour en charpente
  • Typologies
    En alignement sur rue
  • Statut de la propriété
    propriété privée
  • Intérêt de l'œuvre
    à signaler
  • Éléments remarquables
    escalier
  • Sites de protection
    secteur sauvegardé

Documents d'archives

  • A. D. Loire-Atlantique. B 2339 fol. 31r Rentier du domaine ducal à Vannes, parchemin, 1455-1458. La transcription du rentier a été réalisée par Marion Mauvais. Ce travail de transcription a fait l'objet de son master 1 sous la direction de Marie Casset (Lorient : Université de Bretagne sud. 2012). Dans un travail complémentaire en master 2 "La topographie de Vannes au 15e siècle, à partir des données du livre rentier de 1455-1458" Marion Mauvais a appliqué les données du rentier aux surfaces cadastrales de la ville émanant du premier cadastre de 1807-1809. Elle figure à ce titre comme enquêteur dans l'opération d'inventaire du secteur sauvegardé.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2339
    Folio 31r
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2341 : 1677 : Déclaration et dénombrement de Dlle Jeanne Le Mether veuve de N.H. François de Villiers Sr de Botorhan et tutrice de la fille de leur mariage d´une maison près la rue des Duchesses du côté gauche à prendre de la rue Saint Gwénaël pour descendre en la rue des Vierges la troisième du rang.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2341
  • A. D. Loire-Atlantique. B 2341 : 1677 : Déclaration et dénombrement de Me Jacques Le Verger procureur au présidial de Vannes et Dlle Gwénaêlle Le Thieis sa femme d´une maison en la rue des Duchesses près la rue de Saint Gwénaël du côté vers orient.

    Archives départementales de Loire-Atlantique : B 2341
  • A. D. Morbihan. B 497 : Mesurage et prisage d´une maison rue des Duchesses, le 4 août 1721.

    Archives départementales du Morbihan : B 497
  • A. D. Morbihan. 6E 1866 : 13 mai 1736 : Ferme de 3 ans passé entre Me Jacques Le Verger Sr de Kercado procureur au présidial de Vannes y demeurant rue des Duchesses paroisse de Saint Pierre faisant pour N.Me René André Sr de Villerin avocat à Quimperlé à Louis Bernard et Jeanne Le Mero sa femme vitriers à Vannes pour 80 £/an.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 1866
  • A. D. Morbihan. 6E 20 : 4 août 1754 : Vente de deux maisons passée entre nobles gens François Lucas Nicolière et Paul Lucas son frère majeurs de 25 ans demeurants en cette ville de Vannes rue des Duchesses paroisse de Saint Pierre.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 20
  • A. D. Morbihan. 6E 21 : 1er février 1755 : Prise de possession de deux maisons rue des Duchesses à la requête du Sr Yves Marie Nerbon clerc praticien procureur de messire Jacques Jean Augustin Senant seigneur des Gravelles premier président et sénéchal du siège présidial de cette ville lieutenant général de police et président des Traites et dame Lucie Louise de Capel son épouse demeurant en leur hôtel paroisse St Pierre.

    Archives départementales du Morbihan : 6E 21
  • A. D. Morbihan. B 497 : Procès-verbal de descente afin de faire abattre la maison de monsieur de Senant rue des Duchesses, le 4 Septembre 1760.

    Archives départementales du Morbihan : B 497
  • A. D. Morbihan. B 725 : Apposition de scellés effectuée après le décès de écuyer Jean-Jacques Augustin Senant chevalier seigneur des Gravelles, conseiller du roi ancien commissaire de guerre au département de Vannes et aussi ancien premier président et sénéchal du dit siège présidial (décédé à Paris), rue des Duchesses, le 18 mars 1773.

    Archives départementales du Morbihan : B 725

Bibliographie

  • HERBAUT, Claudie. L'hôtel Senant. Dans : Vannes, ville d'art et d'histoire. Le tour de la ville en 24 fiches. Vannes, le centre historique, fiche 3.

    Fiche 3
  • LE FRANC, Erwann. L'hôtel urbain à Vannes 1660-1730. Mémoire de maîtrise, Université de Haute-Bretagne, Rennes II, 1998.

    p. 226

Annexes

  • Rentier du domaine ducal à Vannes, 1455-1458
  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Déclaration et dénombrement, 1677
  • Mesurage et prisage, 1721
  • Vente, 1754
  • Prise de possession, 1755
  • Procès-verbal de descente, 1760
  • Procès-verbal, 1769
  • Sources iconographiques
Date(s) d'enquête : 2011; Date(s) de rédaction : 2011