Dossier d’œuvre architecture IA56008053 | Réalisé par ;
  • inventaire topographique, communes riveraines du canal (Nantes à Brest)
Ferme, le Pichorel (Saint-Gravé)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Communes riveraines du canal de Nantes à Brest - Rochefort-en-Terre
  • Commune Saint-Gravé
  • Lieu-dit Pichorel (le)
  • Dénominations
    ferme
  • Parties constituantes non étudiées
    four à pain, puits, étable

Pour des raisons économiques, le remploi est un poncif dans l’architecture rurale, mais il est ici poussé à son extrême en ce sens qu’un maximum de matériaux ont été remployés : outre l’encadrement des ouvertures dont le module a été adapté aux nouveaux usages, la cheminée datée 1570, mais aussi poutres et solives de trop forte section pour une construction aussi modeste, et encore la charpente dont le poinçon terminé par un blason muet indique que la maison d’origine était peut-être un logis noble. L’interrogation subsiste pourtant, car aucune terre noble n’est recensée au Pichorel dans les réformations anciennes : peut-être était-ce une métairie noble dépendant du château du Brossais ou de Cancouët dont le nom a changé ou n’avait pas été consigné.

En soi, ce logis-étable est un bon exemple non modifié de cette structure, avec la séparation sous forme de muret et sa cloison même partielle, ou encore le placard mural à étagère en schiste du mur sud.

Le rôle des cavités carrées dans le mur sud et est de l’étable échancrés comme une ouverture de tir est pour l’instant inexpliqué.

Construite probablement au début du 19e siècle, cette ferme remploie nombre d'éléments du 16e siècle, à commencer par la cheminée du pignon ouest, datée 1570, dans laquelle a pris place au 19e siècle un nouveau linteau de bois aujourd’hui supporté par des parpaings. Sont aussi remployés les arbalétriers et le poinçon retroussé terminé en pointe comme un blason muet d’une charpente du 16e siècle. Poutres chanfreinées et fortes solives sont également des remplois. Les pierres d'encadrement des fenêtres dont les proportions sont celles du 19e siècle, comme la porte sud, datent aussi du 16e siècle. Les deux souches de cheminée ont disparu dans la 2e moitié du 20e siècle lors du remplacement de la toiture par du fibro ciment, de même la lucarne à fronton de granite démontée et déposée dans le grenier.L'écurie en retrait représentée sur le plan cadastral de 1840 date de la première moitié du 19e siècleLe four à pain est représenté comme en ruines sur le plan cadastral de 1840.

  • Période(s)
    • Principale : 16e siècle , (détruit)
    • Principale : 1ère moitié 19e siècle
  • Dates
    • 1570, porte la date

Le bâtiment actuel est en rez-de-chaussée avec comble à surcroît. Il appartient au type dit logis-étable qui regroupe sous le même toit la salle ici à l’ouest et l’étable à l’est, la limite entre les deux espaces étant matérialisée par un muret marquant leur différence de niveau. De plus les vestiges d’une cloison de bois contribuent à isoler la salle de l’étable. Deux portes en vis-à-vis ouvrent dans l’étable, celle au sud, soigneusement chanfreinée remployée d’un édifice antérieur, alors que la porte nord au large linteau de granite et aux piédroits en moellon est contemporaine de la reconstruction. Deux fenêtres identiques, ornées de cavet et à accolade éclairent salle et étable, en un souci de symétrie propre au 19e siècle.

Côté ouest, la salle est chauffée d’une monumentale cheminée engagée dans le mur pignon ouest. Le linteau à crossettes sur des sommiers arrondis. Au sommet des piédroits largement chanfreinés à griffes, des consoles en forme de pyramide supportent l’ensemble. Cette cheminée a été rétrécie au 19e siècle, un nouveau linteau de bois, supporté par des parpaings, prenant place sous le grand linteau de schiste. Un placard mural rectangulaire à linteau et appui de schiste et bordé latéralement de lames de schiste est creusé dans le mur sud à proximité de la fenêtre.

Côté est, l’étable est pourvue d’une cheminée adossée au pignon est, à linteau et consoles de bois. Contre le mur sud près de la fenêtre une attache formée d’une cavité dans laquelle est insérée une lame de schiste percée d’un trou permet d’attacher un animal, vache ou cheval.

L’ensemble est couvert d’un plafond soutenu par de grosses poutres carrées chanfreinées sur lesquelles reposent des solives de forte section garnies de barasseaux ou fusées.

La toiture à coyau aujourd’hui en fibrociment, en ardoise à l’origine, est soutenue par une charpente de deux fermes remployées formées d’arbalétriers assemblés sur un poinçon à embrèvement en pointe formant blason sur un entrait retroussé. Les pannes qui reposaient dans les échancrures de l’arbalétrier ont été changées.

En retrait du logis étable, une petite écurie ou crèche en moellon aujourd’hui couverte en tôle d'acier s’ouvre au sud d’une porte modeste à linteau de bois dont l’extrémité est est inséré dans le pignon du logis, alors que le jour, de grande qualité, à encadrement de granite soigneusement mouluré est remployé de l’édifice précédent.

  • Murs
    • granite
    • schiste
    • moellon sans chaîne en pierre de taille
  • Toits
    ciment amiante en couverture, acier en couverture
  • Étages
    rez-de-chaussée, comble à surcroît
  • Couvertures
    • toit à longs pans
    • pignon couvert
  • Typologies
    à fonctions multiples juxtaposées ; armoire murale ; barasseaux ; attache-animaux
  • Statut de la propriété
    propriété privée

Documents d'archives

  • AD Morbihan. Série P. 3P 260. Plan cadastral 1840. Tableau d'assemblage et feuilles par sections.

    Archives départementales du Morbihan : 3P 260
Date(s) d'enquête : 2012; Date(s) de rédaction : 2012, 2013