En Haute-Bretagne, on dit qu´il y a trois vers dans le corps humain. Quand un homme se noie, chacun d´eux s´incarne dans un ossement ; Ces trois ossements se détachent du noyé, et trois mois après, ils se transforment en coquillages. Les marins assurent que les coquillages prennent naissance dans les os des noyés ; aussi quelques un disent lorsqu´ils entendent parler d´une personne morte en mer : « Un homme de moins et trois coquillages de plus ». Certains marins disent que la patelle est un oeil de noyé, et, qu´à la fin du monde il lui poussera des ailes, alors il s´envolera et ira reprendre sa place dans la tête dont il est sorti.

Daniel Giraudon.

La pêche aux coques traditionnelle :

Les coques abondent dans la baie de Saint-Brieuc, particulièrement à mi-grève entre Hillion et Cesson au lieu-dit « Graveloux ».

Les Cessonnaises partaient avec l´âne et la charrette sur la grève, traversant les filières gelées en hiver, avec le corps entouré de toiles de jute, chaussées de sabots de bois cloués de vielles chambres à air.

Les pêcheuses de coques des grèves de Langueux étaient souvent femmes de Terre-Neuvas ou d´ouvriers qui pratiquaient la pêche pendant l´hiver.

Le « coquoué », outil très ancien fabriqué à partir d´une vieille faux coupée et retournée fut utilisé jusque dans les années 1940. Manipulé avec dextérité, il permettait de « labourer la grève en petit sillons et de découvrir les coques ».

D´autres techniques furent pratiquées comme la pêche à la « Maeuse », une petite algue particulière qui indique la présence de grosses coques. Unes à unes, les coques repérées par l´algue étaient cueillies avec une fourchette ou une cuillère. La pêche au « pénillé » ressemblant à une danse, consistait à piétiner la vase faisant ainsi émerger les coques à la surface.

Les femmes revenaient de la Grève avec des sacs de 40 kg sur le dos, pour ensuite les cuire et les vendre de porte à porte au « bol », mesure locale, aux surchamptiers qui partaient sillonner la campagne avec ses légumes, ou encore aux courses de chevaux. Par voix de chemin de fer, elles étaient expédiées à Rennes et jusqu´à La Rochelle.

Le plat de coques juste entrouvertes avec du pain et du beurre fut longtemps le plat local du dimanche soir, au retour de pêche.

Après la guerre, les râteaux, grêles avec calibrage changèrent les techniques de pêche. La pêche aux coques fut interdite de nombreuses fois à cause des problèmes de pollution da la baie. C'est encore le cas aujourd'hui, depuis l'année 2001.