Les deux sujets figurent dans un foisonnant décor végétal, mêlant épis de blé et roses, enrichi de cabochons métalliques pour la figuration des grappes de raisin.

Sur l'avers, sur un fond rouge, saint Pierre tient dans sa main droite les clefs du paradis et lève les yeux vers le ciel.

Sur le revers, sur un fond bleu, Notre-Dame du Crann est reconnaissable à sa posture et à sa vêture qui reprennent très exactement celles de la statue intégrée dans le retable de la chapelle du même nom, qui était jusqu'au début du 21e siècle processionnée dans le cadre du pardon de la Trinité. La Vierge est figurée debout, couronnée et habillée d'une tunique rouge et d'un manteau autrefois entièrement doré dont un pan est rabattu sous l'Enfant, assis sur le bras droit de sa mère. Ce dernier, contrairement à l'Enfant de la statue aujourd'hui, est couronné. Mais de même que lui, il porte une tunique et des cheveux mi-longs. Les mains sont lacunaires mais on devine qu'il esquissait de la droite un geste de bénédiction et posait la gauche sur une sphère. La Vierge quant à elle devait sans doute tenir un fruit de forme oblongue, comme Notre-Dame du Crann.

Les trois visages de la Vierge, de l'Enfant et de saint Pierre, ainsi que les mains, les pieds nus et les clefs du paradis sont peints. Les vêtements sont rendus par l'emploi de la technique des tissus plissés appliqués, enrichis de perles cousus.

Cette bannière constitue un beau témoin de l'industrie textile qui fleurit au cours de la seconde moitié du 19e siècle.