L'ensemble du maître-autel a été construit en 1637 par Pierre Corbineau. On y emploie le tuffeau provenant des bords de Loire, "plus tendre et plus blanc", que l'on fait remonter par la Vilaine jusqu'à Rennes, puis transporter par charroi, pour le prix de 10 livres et 10 sols payé aux paroissiens. Retable de type droit, adossé au chevet plat, de même structure que celui de la Trinité à Laval. Au 1er étage, le corps central est articulé autour d'un tableau qui domine l'autel et dont le cadre rectangulaire est cintré au centre de son bord supérieur (ici le premier exemple connu) : cela entraîne un mouvement semblable de l'entablement et contribue à l'animation du retable ; le corps central est épaulé latéralement par deux ailes en décrochement qui constituent de véritables avant-corps, ce qui est un particularisme ici, comme à Gaël. Les ailes se composent d'une niche centrale encadrée de 2 paires de colonnes. Le 2e étage, plus petit et en retrait, comporte 3 corps correspondant à ceux du 1er étage ; la niche centrale est accostée de 4 colonnes et les niches latérales plus petites sont accostées également de colonnes. Le 3e étage à corps carré central est dominé par un vase de fleurs. Les niches semi-cylindriques et terminées en quart de sphère sont décorées d'une simple moulure à la naissance de la demi-coupole. Les colonnes sont toujours alignées dans deux plans différents et parallèles. (d'après Jacques Sallebert).