Le lycée Chateaubriand à Rennes possède des collections d’objets pédagogiques de sciences naturelles anciennes. Les visites ont été effectuées les 11 juin et 25 juin 2019.
Historique
La première rentrée scolaire du lycée Chateaubriand date de 1968. Mais son histoire est plus ancienne, liée à l’histoire du lycée de Rennes. Créé en 1802, le lycée de Rennes occupe les bâtiments de l’ancien collège Saint-Thomas, dans le centre de Rennes. En 1960, une annexe administrative du lycée est créée boulevard de Vitré, dans la zone des Gayeulles (au nord-est de la ville), pour y accueillir les classes préparatoires aux grandes écoles. Le lycée de Rennes prend le nom de Lycée Chateaubriand en 1961. En 1968, le conseil municipal de Rennes décide de transformer l’annexe des Gayeulles en un lycée. Il impose le transfert du nom car la réputation de l’établissement repose sur les classes préparatoires. Le lycée Chateaubriand est aujourd’hui le principal pôle de l’académie de Rennes pour les classes préparatoires aux grandes écoles.
Une partie des collections d’objets pédagogiques du lycée de Rennes a été transférée au lycée Chateaubriand. Elles sont anciennes, très bien fournies et concernent essentiellement les sciences naturelles. Ces collections sont exposées dans sept meubles vitrines ou conservées dans le laboratoire de SVT. La plupart des instruments scientifiques non utilisés ont été donnés à l'Amélycor (Association pour la Mémoire du Lycée et du Collège de Rennes). Toutefois, le lycée Chateaubriand conserve quelques instruments : un modèle de mètre-étalon à traits (C.E.M.S., 1974), un baroscope, un gyroscope à lames, un électro-aimant Chassagny et quelques instruments d'électricité statique.
Description
Les spécimens sont présentés suivant la classification telle qu’elle était enseignée dans les établissements de l’enseignement secondaire à la fin du 19e siècle.
Une prestigieuse collection de zoologie
La collection de zoologie est classique des premiers lycées créés sous le Consulat et regroupe divers spécimens pour découvrir le monde. Certains sont fixés sur un socle en bois, peint ou vernis, parfois protégés d’une cloche en verre ou en plexiglas. L’étiquette fixée sur le socle et portant la dénomination n’est généralement pas d’origine. Il est donc très difficile de déterminer le nom des fournisseurs. Nous pouvons seulement supposer que la plupart des objets proviennent des maisons Deyrolle et Boubée.
Zoologie – Embranchement des vertébrés
De nombreux spécimens de la classe des mammifères sont conservés : des squelettes (lapin, singe, rat, chauve-souris, kangourou, chien, renard, chat et fouine), des crânes (chien, cheval, cochon, bovin, chevreuil, bélier, chèvre, gazelle, félin) et des espèces naturalisées (rongeurs, belette, hermine, hérisson) sont disséminés dans les meubles vitrés du lycée. D’autres crânes et des pattes de gros mammifères (chevaux et bovin) sont conservés dans un des sous-sols du lycée. Pour ce qui est de la classe des oiseaux, des squelettes de toutes sortes sont conservés, de la poule en passant par la grue. Nous retrouvons de nombreux oiseaux naturalisés : bouvreuil, bouvreuil pivoine, chardonneret, épervier, goéland argenté, gros-bec casse-noyaux, héron cendré, hirondelle de fenêtre, mésange bleu, pingouin macroptère, vanneau de Cayenne. Un nid et quelques ailes sont également conservés dans les collections. Quelques spécimens de la classe des reptiles et la classe des amphibiens, notamment des carapaces de tortues, un squelette de crocodile, un squelette de lézard, des peaux de serpents, des larves de salamandres, des tritons et des squelettes de grenouilles. Le lycée possède également des spécimens de la classe des poissons : des spécimens naturalisés (esturgeon, anguille, squale), des squelettes (roussette, carpe, hippocampe), des mâchoires, des dents, des branchies et des vertèbres de différentes espèces. Une impressionnante collection de bocaux est accumulée dans les meubles vitrines. Elle regroupe des spécimens entiers ou partiels de petits mammifères (notamment des rongeurs), de reptiles (notamment des serpents et des lézard), quelques amphibiens et quelques poissons. Concernant l’étude de l’anatomie humaine, le lycée ne possède pas de modèle d’anatomie clastique. Cependant, il détient un squelette indien (1884) et une mâchoire d’enfant de la Maison Tramond (fin 19e siècle).
Zoologie – Embranchement des articulés
Une importante collection d’entomologie est regroupée dans une cinquantaine de boîtes, classées par ordre : hémiptères (ou rhynchotes), coléoptères, névroptères et lépidoptères. Des arachnides et des myriapodes sont également conservés avec les insectes. Très peu de spécimens de la classe des crustacés (décapodes, cirripèdes et phyllopodes) sont conservés, entièrement (c’est le cas d’un limule naturalisé, de crevettes roses) ou partiellement (notamment des pinces).
Zoologie – Embranchement des vers
Le lycée possède très peu spécimens de cet embranchement (essentiellement des annélides). Ils sont tous conservés dans de petites fioles.
Zoologie – Embranchement des mollusques
Le lycée possède une importante collection de spécimens de l’embranchement des mollusques : des céphalopodes, des gastéropodes et de lamellibranches. Ils sont pour la plupart conservés dans des bocaux : seiches, poulpe, pieuvre, calmar, mye, taret… De nombreuses coquilles univalves (nautiles, strombes) ou bivalves (bénitier, huîtres, pétoncles…) sont également conservées.
Zoologie - Embranchement des échinodermes
Quelques étoiles de mer et oursins sont conservés dans les meubles vitrines. De nombreux spécimens ont été récoltés directement sur le terrain. C’est le cas d’une trentaine d’oursins récoltés sur la plage de Saint-Michel-en-Grèves (Côtes-d’Armor), suite à la marée noire de 1978. Elle avait été provoquée par le naufrage du pétrolier Amoco Cadiz et a eu des impacts écologiques sur plusieurs plages de la partie nord de la Bretagne (nord du Finistère et nord des Côtes-d’Armor).
Une collection botanique éclectique
Le lycée possède une considérable collection botanique, en boîtes, sur planches ou dans des bocaux. De nombreuses boîtes botaniques de la Maison Deyrolle sont recensées. Elles contiennent chacune les feuilles et les graines d’une espèce d’arbre : frêne, châtaignier, scolopendre, cornouiller, prêle des marais, charme, noyer, tilleul, chêne, peuplier, robinier, orobanche, orme, noisetier, aubépine, érable, hêtre, bourdaine, aulne et sélaginelle. D’autres boîtes botaniques non signées, ainsi que des planches d’herbier non annotées sont conservées dans les collections. Plusieurs fruits du cocotier (entiers ou partiels) sont exposés dans les armoires, aux côtés d’une boite thématique sur la fabrication du chocolat, de la plante à l’affinage, et d’une boîte à épices, contenant une soixantaine de petites fioles. D’autres spécimens végétaux sont conservés dans une centaine de bocaux. Des maquettes de champignon fixées sur une planche de bois des établissements I.V.A.C. (20e siècle) sont également conservées.
Une collection de minéralogie-géologie locale
Le lycée possède une importante collection de minéralogie (roches, moulages et fossiles). Parmi les spécimens de minéralogie, nous retrouvons du granite à cordiérite, du calcaire du Quiou, un moulage en flûte (ride de courant), de la roche volcano-sédimentaire, de la cornéenne, du poudingue, du granite à porphyroïde, de la guerphalite et du grès armoricain. La plupart ont été récoltés en Bretagne (Allaire, Crozon, Erquy, Glomel, Huelgoat, île Milliau…). Le laboratoire conserve également une échelle de dureté d’après Mohs fournie par la maison Deyrolle, une lithographie d’un fossile d’archaeopterix, ainsi qu’une boîte de quatorze plaques contenant vingt échantillons de minéraux.
Plus d'un millier de planches pédagogiques
Le lycée conserve de nombreuses planches pédagogiques de sciences naturelles, de la fin du 19e siècle aux années 1980. Selon la liste du laboratoire, 1308 planches y sont conservées. Tous les domaines sont représentés : géologie, botanique, zoologie, anatomie humaine. Elles sont imprimées sur un papier encollé sur une toile, ce qui lui donne plus de résistance. Certaines de ces planches ont été réparées, scotchées ou redécoupées afin d’y accrocher un nouveau tasseau de bois. Pour certaines, il est difficile d’identifier le nom du dessinateur et/ou de l’éditeur. C’est le cas de la planche du Bleuet, certainement édité par la maison Deyrolle, mais dont le nom ne figure plus sur la planche aujourd’hui. Parmi les planches, 80 sont dessinées par Paul Sougy pour le compte des Établissements Auzoux. Ces dernières, plus récentes et plus synthétiques, sont sur fond noir ce qui permettait aux professeurs de noter à la craie des informations supplémentaires directement sur la planche et de pouvoir les effacer une fois le cours terminé. Bien que ces planches aient servi jusque dans les années 1980, certaines sont toujours montrées aux étudiants aujourd’hui.
