Remplacées entre 1895 et 1898 par l'atelier Latteux-Bazin, de Saint-Firmin dans l'Oise, dont on ne connaît jusqu'ici pas d'autre réalisation en Bretagne, les verrières historiées passent en revue les thèmes traditionnels : le Sacré-Cœur - dont le culte est ravivé à la fin du 19e siècle par la béatification de Marguerite-Marie Alacoque en 1864 -, la Sainte Famille, le Baptême du Christ, la Cène... À la demande de la fabrique, on rappelle, au-dessus de la porte méridionale, le nom des saints honorés dans les nombreuses chapelles de la commune. Notre-Dame de Toutes Aides et certains saints : Anne, Sébastien, Suzanne ou Symphorien ont droit à une verrière.

Les commanditaires apparaissent parfois photographiés, comme la famille Kergoët de Tromeur devant le calvaire de la chapelle Sainte-Suzanne ou le comte de Kerhué, en uniforme de chef de bataillon, devant le château de la Salle. Les autres figurants, figés dans une attitude conventionnelle, traduisent l’idéalisation de la société paysanne bretonne à travers des costumes aux couleurs chatoyantes irréalistes.

La composition de scène unique sur trois lancettes est habilement mise en valeur par le paysage lointain : le traitement en grisaille des arbres et de l’architecture et leur légèreté contrastent heureusement avec les volumes chaudement colorés des costumes dans lesquels le verrier a utilisé la technique de la gravure à l'acide.

(M. -D. Menant)