Dossier d’œuvre architecture IA29131523 | Réalisé par
Lécuillier Guillaume (Contributeur)
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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  • enquête thématique régionale, Inventaire des héritages militaires en Bretagne
Site archéologique de Lesquélen : motte et basse-cour, La Salle (Plabennec)
Œuvre étudiée

Dossier non géolocalisé

Localisation
  • Aire d'étude et canton Plabennec - Plabennec
  • Commune Plabennec
  • Lieu-dit Lesquélen, La Salle
  • Cadastre ZV 7 Cadastre de 2022. Il s'agit plutôt de la parcelle n° 8 (ZV, La Salle) comprenant une partie de la motte et la chapelle. ; ZV 88 Cadastre de 2022 (ZV, La Salle).
  • Dénominations
    motte, basse-cour, site archéologique

Le toponyme "Lesquélen" est constitué de "les", "lez" qui fait référence à la cour d’une résidence aristocratique (c’est un marqueur du Haut Moyen Age) et "quélen", "kelenn" qui signifie le houx, espèce d'arbustes ou de petits arbres, à feuillage persistant que l’on trouve dans les sous-bois.

Datable des 11e et 12e siècles, le château à motte et basse-cour de Lesquélen à Plabennec regroupait différentes fonctions : résidentielle (habiter noblement), militaire (contrôler un territoire), économique et politique (représenter le cheffe-lieu, symboliser le pouvoir du seigneur), religieuse (financer et organiser les offices dans la chapelle), culturelle et économique (rassembler la population). A cette époque, la paroisse primitive de Plabennec regroupe les territoires de Plabennec, Kersaint-Plabennec et Le Drennec. Symbole du pouvoir seigneurial pour les familles détentrices des terres de Lesquélen jusqu’au 18e siècle, la motte a été conservée jusqu’à nos jours. A Plabennec, une enceinte circulaire est également partiellement conservée au lieu-dit "Créac’h Voudenn", la colline de la motte (seigneurie de la Motte).

La chapelle Notre-Dame de Lesquélen et son calvaire sont reconstruits au 16e siècle. D'après les fouilles archéologiques, deux voire trois chapelles se sont succédé au même emplacement : la tradition localise ici un oratoire - lieu consacré à la prière - sur la motte, fondé au 7e siècle par saint Ténénan.

En 1618, dans un aveu des terres de la famille de Maillé qui possèdent les terres nobles de Lesquélen, il est fait mention d’une maison nommée la "Cave de Lesquellen" avec "jardin entouré de murailles" située dans la basse-cour. Dans cette demeure - de nos jours réduite à l’état de vestiges - sont vendus pour le compte du seigneur, des vins exemptés des impôts et billots (imposition sur les boissons, pour le duc puis pour le roi). Cette maison pourrait être une hôtellerie, établissement fournissant le gîte et le couvert moyennant paiement. L’hôtellerie pourrait être associée au pardon de Saint-Ténénan.

Après la vente de la chapelle comme bien national, cette dernière est abandonnée puis ses matériaux sont vendus. Au 19e et au 20e siècles, le sanctuaire de Notre-Dame de Lesquélen continue cependant d’être fréquenté lors de la procession de saint Ténénan. En 1884, son clocher s’écroule.

A la fin des années 1960, la motte est menacée par l’aménagement de routes alors que la commune de Plabennec commence son remembrement. René Sanquer, professeur d’histoire antique à l’Université de Bretagne Occidentale signale le site de Lesquélen à la mairie de Plabennec et à la Direction des Antiquités préhistoriques et historiques de Bretagne. Convaincue de l’intérêt historique du site, la commune acquiert les parcelles de la motte et de la chapelle. Des fouilles archéologiques sont menées entre 1970 et 1983 sous la direction de l’abbé Joseph Irien (Job an Irien), aumônier au lycée de l’Harteloire à Brest puis d’Ann Dornier, archéologue qui avait participé en 1977 à la fouille de la chapelle Saint-Guévroc à Tréflez. C’est l’une des premières grandes fouilles de la période médiévale en Bretagne. Le site archéologique est classé au titre des Monuments historiques en 1978.

Des associations de Plabennec comme Son’j (histoire, archéologie, patrimoine, culture) et Kroaz-hent se sont intéressées au site archéologique de Lesquélen.

Patrick Kernévez, historien spécialiste des châteaux bretons, a particulièrement bien étudié à partir des années 1990-2000 l’histoire des seigneurs de Lesquélen.

Régis Le Gall Tanguy a consacré en 2004-2005 son mémoire de Master 1 d’archéologie de l’Université de Poitiers à une relecture critique du site à motte de Lesquélen.

En avril 2021, une étude documentaire et historique menée par Michel Brand’Honneur, historien spécialiste des mottes et muséographe a été lancée à la demande de la commune de Plabennec avec pour objectif de valoriser le site archéologique de Lesquélen à moyen terme. Une restitution publique a eu lieu à Plabennec le 13 octobre 2022. A ce jour (8 mars 2023), nous n’avons malheureusement pas pu consulter cette étude.

Un cours du Master 1 Langues et Cultures Celtiques en Contact de l’Université de Bretagne Occidentale consacré à l’Inventaire du patrimoine, l’onomastique et l’archéo-toponymie a permis d’étudier le site archéologique de Lesquélen en janvier 2023 et de mettre à jour le dossier d’Inventaire du patrimoine.

Ce type de château à motte et basse(s)-cour(s) est vraisemblablement datable des 11e et 12e siècles. Il regroupe différentes fonctions : résidentielle (habiter noblement), militaire (contrôler un territoire), économique et politique (représenter le chef-lieu, symboliser le pouvoir du seigneur), religieuse (organiser les offices dans la chapelle), culturelle et économique (rassembler la population). La tour surmontant la motte et, le logis avec dépendances et chapelle de la basse-cour, peuvent avoir été construits à des périodes différentes ou être contemporains.

La motte de Lesquélen était peut-être dotée à l'origine de deux basses-cours : la première, au sud, comprenant un logis (I ; nommé plus tard la "Cave de Lesquélen"), des dépendances et une chapelle ; la seconde, au nord, comprenant un logis (II ; le manoir puis métairie ?) situé en lieu et place de l’actuelle ferme de Lesquélen. Dans un second temps, un nouveau manoir dit "La Salle" est implanté immédiatement au nord de la motte mais, en dehors du périmètre de la basse-cour (hypothèse).

Le lignage de Lesquelen en Plabennec, rameau de la famille des seigneurs de Léon n’apparaît dans les sources écrites qu’au 13e siècle. Hervé, fils du Salomon de Léon (mort en 1223), est ainsi mentionné comme seigneur de Lesquélen en 1277 : il concède aux moines de l’abbaye du Relecq en Plounéour-Ménez le tiers des revenus de la seigneurie de Lesquélen. Son fils, Hervé est dit seigneur de Lesquélen (Leskelen). Les armoiries des Lesquélen figurant une demi roue au pied d’une tour, rappelle un épisode familial glorieux : assiégé par les "Danois" dans le bourg, dans la tour dite de Damany qui abritait les trésors de l’église paroissiale de Plabennec, le seigneur de Lesquélen aurait arrêté l’ennemi en plaçant devant la porte de la tour une roue de charrette. Pour André-Yves Bourges (voir bibliographie), la famille de Kermavan a développé une fable généalogique autour de saint Ténénan.

A la fin du 13e siècle, la seigneurie de Lesquélen entre dans le lignage de la famille de Kermavan (Kerman, francisé en Carman) sans doute par mariage ce que semblent montrer les armoiries de Kermavan qui associent celles de Lesquélen ("écartelé aux 1 et 4 d'azur à la tour sommée de trois tourillons d'argent, le tout porté sur une roue de même, qui est Lesquélen ; aux 2 et 3 d'or au lion d'azur").

Si le seigneur de Kermavan établit sa résidence au manoir de Coat Seiz Ploué (futur château de Maillé en Plounévez-Lochrist), il conserve comme symbole de son statut et de son autorité, son fief patronymique, savoir le château Kermavan en Kernilis et d’anciennes résidences fortifiées comme la motte de Lesquélen ou le château de La Marche en Trézilidé. Lesquélen se compose du manoir noble, d'un moulin à eau, de métairies et de bois.

En 1478 : Jean Bihan, fermier, réside dans le manoir de Lesquélen.

En 1521 : le manoir de Lesquélen est affermé à Robert Philippes.

En 1541, Françoise de Kermavan épouse Jean de Plusquellec, seigneur de Bruillac à Plounérin mais ce dernier prend le nom de sa femme. Maurice de Kermavan (fils des précédents) épouse Jeanne de Goulaine.

La chapelle Notre-Dame de Lesquélen et son calvaire sont probablement reconstruits au milieu du 16e siècle. Maurice de Kermavan (1541-1573) et son épouse Jeanne de Goulaine (elle rédige son testament en 1593 en son château de La Forest en Languidic) pourraient ainsi en être les commanditaires (hypothèse).

En 1577, Claude de Kermavan (fille des précédents) épouse François de Maillé, noble angevin. En 1584, Claude de Kermavan hérite de la seigneurie de Coat Seiz Ploué et Lesquélen revient à la famille de Maillé.

En 1618, dans un aveu de la terre de Maillé cité par Daniel-Louis Miorcec de Kerdanet en 1837, il est fait mention "du manoir, du vieux château et de la chapelle de Lesquélen". "Le manoir consistant en maisons, chambres basses et hautes, couvertes d'ardoises, etc. ; la chapelle, nommée Notre-Dame de Lesquellen [sic], avec ses issues, franchises et appartenances et, de jouxte [à côté], une motte de terre élevée, où anciennement était construit le château de Lesquellen ; plus, joignant icelle [cette] chapelle, une maison, nommée la Cave de Lesquellen, avec ses chambres basses et hautes, cave, écurie, jardin entouré de murailles, etc., avec droit d'exemption que le seigneur de Carman [Kermavan] a des impôts et billots des vins qui se vendent en ladite maison...".

Henri de Maillé (1650-1728 ; arrière-petit-fils de Claude de Kermavan) qui habite le château homonyme connaît d’importantes difficultés financières à la fin du 17e siècle qui s’accentuent encore au 18e siècle au point que son fils Donatien (1675-1745), marquis de Maillé et baron de Lesquelen, demande en 1730 à son régisseur de vendre les bois de Lesquélen. En 1741, la seigneurie de Lesquélen compte encore douze métairies, la métairie de Lesquelen (l’ancien manoir ?), une garenne, le moulin de Lesquelen appelé "moulin Leuhan" et son étang de près de 48 ha (chiffre de 1831) ainsi que "deux courtils terre chaude qui dépendait autrefois de la maison nommée la "métairie de la cave" près de la chapelle Notre-Dame de Lesquelen". Le dénommé Jean Kerdraon tient le manoir de Lesquélen en fermage. La baronnie de Lesquelen est hypothéquée (avec le marquisat de Maillé et la terre de Damany) à Louis François Crozat (1691-1750), marquis de Châtel puis vendue en 1747 à Louis-Antoine-Auguste de Rohan-Chabot.

En 1831, la dénommée "Brunel, Dame Veuve, à Brest" est propriétaire des parcelles de Lesquélen (dont la chapelle et son placître) tandis que le dénommé "Duval, procureur du roi à Brest" est propriétaire des parcelles de La Salle dont celles dites du Bois de Lesquelen où se trouve la motte et la basse-cour (voir en annexe l’étude des microtoponymes et le tableau récapitulatif). Motte et basse-cour sont entretenus en taillis.

En 1835, Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville dit le Chevalier de Fréminville (1787-1848) est le premier à décrire la motte appelée localement "C'hastel-Saint-Thenenan", le château de Saint-Thenenan (voir annexe). Il se réfère à la tradition d’un saint Ténénan du 7e siècle décrite par Albert Le Grand au 17e siècle. A sa suite, le site est notamment mentionné par Daniel-Louis Miorcec de Kerdanet (1837), Flagelle (1877), Arthur de La Borderie (1885), Toscer (1906), Louis Le Guennec (1907-1910), Henri Pérrenès (1913) et l’archéologue écossais Mortimer Wheeler (1938).

Le clocher de la chapelle s’écroule le 6 février 1884 suivi du calvaire en 1889.

Le nom du site sur la carte archéologique – "Castel-Sant-Tenenan" (mentionné par Paul du Châtellier en 1907) - fait référence à saint Ténénan qui aurait vécu au temps des raids vikings et qui aurait succédé à saint Goulven comme évêque de Léon au 10e siècle. Selon la légende, le saint qui dispose d’un "pouvoir pétrificateur", aurait fondé la motte de Lesquélen.

Des fouilles archéologiques sont menées de 1970 à 1983 sous la direction de l’abbé Joseph Irien (Job an Irien), aumônier au lycée de l’Harteloire à Brest puis d’Ann Dornier, archéologue. Une photographie aérienne verticale de 1976 montre les sondages dans le fossé de la basse-cour.

Le site archéologique de Lesquélen est classé au titre des Monuments historiques en 1978.

  • Période(s)
    • Principale : Haut Moyen Age, 10e siècle, Milieu du Moyen Age, 11e siècle, 12e siècle, 13e siècle , (incertitude)
    • Secondaire : Fin du Moyen Age, Temps modernes, Epoque contemporaine

Le site archéologique de Lesquélen

Le site archéologique de Lesquélen est situé à 3,5 km au sud-est du bourg de Plabennec et à 1,7 km au nord-ouest du bourg de Kersaint-Plabennec. Situé dans un sous-bois, immédiatement au sud du hameau de Lesquélen et de La Salle, il se compose de plusieurs talus, d’une motte (butte artificielle) entourée d’un fossé et d’une basse-cour partiellement isolée par un fossé et un talus. Dans la basse-cour se trouvent les vestiges d’un ensemble de bâtiments (logis et dépendances), d’une chapelle et de son calvaire. Le sous-bois est traversé par un chemin grossièrement orienté vers le sud-ouest.

L’ensemble talus, fossé et motte surmontée d’une tour

Deux talus semblent protéger le fossé sec au nord et au nord-est. Le talus nord est précédée d’une dépression identifiée comme un fossé. Un fossé annulaire précède la motte : le fond du fossé est par endroit humide (au nord-est notamment). Le diamètre de la motte est d’une cinquantaine de mètres de diamètre à la base pour plus de 25 m au niveau de la plate-forme sommitale, avec une élévation de 10 m à 12 m environ depuis le fond du fossé. La partie basse de ces flancs est partiellement appareillée de moellon de granite en assise régulière sur une hauteur de 0,4 à 2,4 m et sur une longueur de 53 m. La face ouest-nord-ouest semble avoir été réparée et stabilisée avec du béton.

Culminant à 92,5 m au-dessus du niveau de la mer, la plate-forme sommitale de la motte conserve les vestiges d’un mur périphérique (menacé par l’érosion), d’une tour de plan quadrangulaire (11 m x 11 m environ) et d’un bâtiment de plan rectangulaire (4 m x 7,5 m environ) adossé au mur périphérique. Une porte (large d’environ 1,9 m) donnant vers la basse-cour est aménagée au sud-est dans le mur périphérique. Une passerelle en bois devait vraisemblablement permettre de franchir le fossé. Les murs de la tour mesurent 4 m d’épaisseur au ras-de-sol et son rez-de-chaussée comprenait un four aménagé dans l’épaisseur du mur.

La basse-cour sud et ses bâtiments

Située immédiatement au sud de la motte, la basse-cour comprend, à l’ouest un placître de plan rectangulaire clos de mur comprenant une chapelle et un calvaire (dans cette zone, fossé et talus ne sont plus visibles) et, à l’est, un ensemble de bâtiments - logis et dépendances - avec une cour pavée et caniveau. Les fouilles archéologiques ont permis d’identifier une écurie, une forge, une cave et trois fours. Les bâtiments sont arasés.

Du côté sud et ouest, la basse-cour est précédée d’un talus précédé d’un fossé sec. Etonnement, le croquis du site de Lesquélen figure un "puits" au fond de ce fossé sec.

Les apports du cadastre et des microtoponymes

Le hameau est accessible depuis le nord-ouest par une large allée bordée d’arbres (les deux parcelles contiguës se nomment "Parc ar valy", littéralement le parc de l’allée) devenue route et par une route venant du nord-est. Une venelle ("ar vanel") - également devenue route - dessert le site archéologique de Lesquélen.

Si le cadastre parcellaire de 1831 figure la chapelle Notre-Dame de Lesquélen et son placître ainsi que la parcelle de la maison nommée en 1618 la « Cave de Lesquellen » ("La Salle, la pépinière du maître", "vagueureuz ar mestr"), il ne représente ni la motte, ni la basse-cour.

Deux immenses parcelles - représentant au total une surface de plus de 20 ha - sont nommées "La Salle, Bois de Lesquélen" ("Coat Lesquélen", parcelles n° 880 et n° 899). C’est dans la parcelle sud que se trouvent la motte et la basse-cour. Ces deux parcelles sont en "taillis" (nature de culture) : le taillis est un "petit bois" ou partie d'un bois ou d'une forêt, composée d'arbres de petit diamètre issus de la reproduction végétative de souches que l'on coupe périodiquement. Les seigneurs maintenaient souvent leur domaine en "nature de bois ". Le taillis sert notamment de bois de fagot.

Les toponymes de plusieurs parcelles environnantes font référence au "Bois de Lesquélen" : "le petit bois" ("ar c’hoat bian"), "près du Bois" ("Foc ar c’hoat"), "Bois du maître" ("Coat ar mestr"), "Bois, près de l’eau" ("Coat ar Foc douroc"), "Parc du bois" ("Parc ar c’hoat"), "Jardin du bois" ("Jardin ar c’hoat"). Trois parcelles évoquent une "pépinière" ("ar vagueureuz") cultivée en "taillis", celle à l’ouest de la chapelle est appelée "pépinière du maître" ("vagueureuz ar mestr"), "taillis nourrice". Seule la parcelle du placître, qualifiée de "futaie et pâture", contient - en toute logique - de grands arbres. Sur le terrain, un arbre remarquable (probablement un châtaignier) se situe à proximité immédiate de la ferme de Lesquélen. Les autres arbres remarquables se trouvent de part et d’autre de l’ancienne allée principale et sur le talus en "L" (voir description ci-dessous).

Cadastre parcellaire et microtoponymes attestent de la présence de ruisselets bordant pâtures et prés immédiatement à l’ouest du site archéologique de Lesquélen. Il s’agit de petits affluents de l’Aber Benoît. Puits et kanndi sont également signalés au nord, près de l’emplacement du manoir de La Salle.

Une seconde basse-cour au nord ?

Au nord-est de la ferme actuelle de Lesquélen (à 130 m de la motte), un large talus en forme de "L", haut de 2,5 m environ, est visible depuis la venelle (parcelle n° 149 ; ex parcelle n° 877 sur le cadastre de 1831). La parcelle délimitée par ce talus porte le nom de "Courtil du mur" ("Lesquélen, Liors ar vur"). Selon l’archéologue Mortimer Wheeler (1890-1976) qui a visité le site de Lesquélen en 1938 et qui en livre un schéma, cet emplacement correspond à une seconde basse-cour qui se trouvait au nord de la motte. En effet, le cadastre parcellaire semble montrer la présence d’une tour en demi-hors-œuvre sur l’élévation sud de la ferme de Lesquélen : s’agissait-t-il à l’origine d’un logis seigneurial ? (hypothèse).

Un cimetière au sud-est ?

Situées à 250 m au sud-est de la motte, en limite du Bois de Lesquélen (parcelles n° 880 et 899), deux parcelles ont un microtoponyme faisant référence à "un petit ossuaire" ("ar garnelic", parcelles n° 920 et n° 921 du cadastre de 1831 ; actuellement, au centre de la parcelle ZV n° 202).

Le hameau de Lesquélen et La Salle

Le hameau se compose d’une ferme nommée Lesquélen (toujours en activité) et de deux anciens logis de ferme avec dépendances (devenus maisons) nommés La Salle en référence au manoir qui y était implanté (visible sur le cadastre parcellaire de 1831, le manoir a été détruit ultérieurement).  Le cadastre parcellaire semble figurer une tour en demi-hors-œuvre sur l’élévation ouest d’un grand bâtiment aujourd’hui disparu (parcelle n° 893).

Des pierres de taille provenant de constructions anciennes -  employées comme bordure - sont visibles dans le jardin de l’ancienne ferme de La Salle (I) : on peut reconnaître des piédroits et appuis de fenêtre.

Deux statues du calvaire sont également visibles dans la cour de l’ancienne ferme (II) de La Salle (Christ et Vierge à l’Enfant) et dans le jardin de la ferme de Lesquélen (statue géminée non identifiée).

Au nord-est de la motte se trouve un parking.

Au sud immédiat du placître de la chapelle se dresse un bâtiment de service (ancienne cuisine et sanitaire).

Au sud-ouest de la motte sont implantés une salle communale et un parking goudronné duquel émerge ce qui semble être un menhir (déplacé).

  • Statut de la propriété
    propriété de la commune
  • Intérêt de l'œuvre
    site archéologique, à signaler
  • Éléments remarquables
    motte
  • Protections
    classé MH, 1978/08/02
  • Précisions sur la protection

    Motte féodale et camp de Lesquellen (cad. ZV 7, 88) : classement par arrêté du 2 août 1978.

  • Référence MH

Motte castrale recensée sur la carte archéologique nationale.

Bibliographie

  • LA POIX DE FREMINVILLE (de), Christophe-Paulin (dit le Chevalier de Fréminville). Antiquités de la Bretagne. Antiquités du Finistère, seconde partie. Brest : imprimerie de Come et Boneteau, 1835, 541 p.

    p. 248-249
  • LE GRAND Albert. MIORCEC (DE KERDADET), Daniel-Louis. Les vies des saints de la Bretagne-Armorique. Brest - Paris, 1837, 830 p.

    p. 404-405
  • LE GUENNEC, Louis. Le Finistère monumental, t. 2, Brest et sa région. Quimper : Les Amis de Louis le Guennec, 1907-1910, réédition en 1981, 592 p.

    p. 322-327
  • CASTEL, Yves-Pascal. TANGUY, Bernard. LE MAITRE Pierre-Louis. IRIEN, Jo. Atlas des croix et calvaires du Finistère. Quimper : Société Archéologique du Finistère, 1980, 370 p.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-02459-00
  • KERNÉVEZ, Patrick. Les fortifications médiévales du Finistère. Mottes, enceintes et châteaux. Rennes : co-édition Institut Culturel de Bretagne - Skol-Uhel ar Vro - Centre Régional d’Archéologie d’Alet, collection Patrimoine archéologique de Bretagne, 1997, 197 p.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-06920-00
    p. 122-124
  • KERNEVEZ, Patrick. ASSOCIATION SONJ. Lesquelen. Plabennec. S.l. : s. n., 2003, 2 p.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-09066-00
  • LE GALL TANGUY, Régis. "Le site à motte de Lesquelen en Plabennec (Finistère) : Une relecture". Mémoire de Master 1 d’archéologie, Université de Poitiers, département Histoire de l’art et Archéologie, 2005, vol. I : texte, 139 p. ; vol. II : Illustration.

  • TORCHET, Hervé. Réformation des fouages de 1426. Diocèse ou évêché de Léon. Paris : éditions de la Pérenne, 2009.

    p. 234-235
  • PROVOST, Michel (dir.). GALLIOU, Patrick. PHILIPPE, Eric. Carte archéologique de la Gaule. Le Finistère. 29. Paris : Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 2010 (2ème éd. rev. et aug.), 495 p.

    p. 159-160
  • KERNEVEZ, Patrick. "Mottes et châteaux du département du Finistère" In Le pouvoir et la foi au Moyen Âge : en Bretagne et dans l'Europe de l'Ouest. Rennes : Presses Universitaire de Rennes, 2010.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : C-22873-00
    p. 468 ; 470 ; 473

Périodiques

  • PÉRENNÈS, Henri. "Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon : Plabennec". Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, vol. 37, 1938, 288 p.

    Archives diocésaines de Quimper
    p.167-179 ; p. 193-213
  • IRIEN, Joseph. "Bretagne médiévale : camp, motte et chapelles de Leskelen en Plabennec". Archéologia, n° 97, août 1976.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : M-01871-02
    p. 19-27
  • SANQUER René. "Les mottes féodales du Finistère". Bulletin de la société archéologique du Finistère, 1977, t. CV.

    Centre de Recherche Bretonne et Celtique, Bibliothèque Yves Le Gallo (Brest) : C-13897-00
    p. 99-126
  • IRIEN, Joseph. "Fouilles d'un site archéologique médiéval : la motte de Leskelen en Plabennec". Bulletin de la société archéologique du Finistère, t. CV, 1977.

    p. 127-143
  • IRIEN, Joseph. "Le site médiéval de Leskelen en Plabennec : le castel Saint-Ténénan". Bulletin de la société archéologique du Finistère, 1981.

    p. 103-119
  • SANQUER René. "Finistère, Plabennec, Lesquelen, motte féodale". Bulletin monumental, 1982, t. 140, n° 4, p. 322.

  • MEIRION-JONES, Gwyn. JONES, Michael. "Maillé en Plounénez-Lochrist". Mémoires de la Société d'histoire et d'archéologie de Bretagne, t. XC, 2012.

    p. 655-692
  • APPÉRÉ, Yvette (d'après un échange en breton entre Maël Thépaut et Job An Irien. Illustrations de Michel Thépaut). "Les fouilles à la motte féodale de Leskelen". Plabennec : association Kroaz-Hent, Korn-Boud, Istor - Sevenadur, Revue historique et culturelle de la Région de Palbennec, mars 2021, n° 14.

    p. 4-8
  • COANT, Fanch. "Évolution historique du peuplement du site de Lesquelen". Plabennec : association Kroaz-Hent, Korn-Boud, Istor - Sevenadur, Revue historique et culturelle de la Région de Palbennec, mars 2021, n° 14.

    p. 9-10
  • LE ROUX, Louis. "Pelec'h emaout o chom ? [Où habitez-vous ?] Origine des noms de nos quartiers". Plabennec : association Kroaz-Hent, Korn-Boud, Istor - Sevenadur, Revue historique et culturelle de la Région de Palbennec, février 2022, n° 15.

Documents multimédia

  • LÉCUILLIER Guillaume (chargé d’études Inventaire du patrimoine). "Inventaire du patrimoine, onomastique et archéo-toponymie. 4. Cas pratique. Le site de Lesquélen à Plabennec : analyses et échanges", diaporama du cours pour l'Université de Bretagne Occidentale Master 1 "Langues et Sociétés" : Langues et Cultures Celtiques en Contact, Unité d’enseignement 1, EC 3 : option moderne, ALGS813B, 1er février 2023.

Lien web

Annexes

  • Description du site de Lesquélen vers 1835 par le chevalier de Fréminville (Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville), Antiquités de la Bretagne. Antiquités du Finistère, seconde partie. Brest : imprimerie de Come et Boneteau, 1835, p. 248-249
  • Description du site de Lesquélen en 1837 par Daniel-Louis Miorcec de Kerdanet in LE GRAND Albert. MIORCEC (DE KERDADET), Daniel-Louis. Les vies des saints de la Bretagne-Armorique. 1837, p. 404 (colonne de droite), note 2 ; p. 405 (colonne de droite), note 1
  • Description du site de Lesquélen vers 1907-1910 par Louis Le Guennec, extrait de Le Finistère monumental, t. 2, Brest et sa région, réédition en 1981, p. 322-327
  • Description du site de Lesquélen en 1938 par Henri Pérrenès, "Notices sur les paroisses du diocèse de Quimper et de Léon : Plabennec". Bulletin diocésain d'histoire et d'archéologie, vol. 37, 1938, p.167-179, 193-213
  • "Plabennec, Lesquelen, motte féodale", article de Robert Sanquer dans le Bulletin Monumental, t. 140, n° 4, 1982, p. 322
  • Etudes des microtoponymes du site de Lesquélen par Guillaume Lécuillier, 2023
Date(s) d'enquête : 2023; Date(s) de rédaction : 2023
(c) Région Bretagne
Lécuillier Guillaume
Lécuillier Guillaume

Chargé d'études d'Inventaire du patrimoine à la Région Bretagne.

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