La menace des incursions scandinaves toujours plus pressantes en ce milieu du IXe siècle conduisit Conwoïon, abbé de Saint-Sauveur de Redon à chercher une position de repli pour son monastère nouvellement fondé. Salomon, roi de Bretagne depuis 857 leur offrit un asile sûr, à l´abri de l´aula royale qu´il possédait in plebe Lan au lieu dit Schiriou. Philippe Guigon a montré que les bienfaits royaux avaient été précédés de nombreux dons dans ce secteur éloigné de la Vilaine. Le nouvel établissement monastique était déjà constitué lorsqu´il est mentionné pour la première fois le 17 juin 862 dans une charte du célèbre Cartulaire. Originellement dédié au Sauveur, l´abbaye prit le nom de Saint-Maixent, saint abbé originaire d´Agde à la suite de la translation de ses reliques conservées en Aquitaine. Le jour de Pâques 869, le roi fit déposa dans l´église conventuelle où il désirait se faire inhumer comme la reine Wembrit quantité d´objets précieux destinés au culte. Si, à la suite de saint Conwoïon, les abbés Ritcand et Liosic résident habituellement à Saint-Sauveur de Plélan, il semble qu´ils aient regardé la nouvelle fondation comme un asile temporaire, car une fois le danger écarté, la communauté regagna définitivement Redon en 904. La restitution du corps du bienheureux Maixent réclamé par le comte de Poitiers en 924 dut porter le coup de grâce à la splendeur du monastère.
Déclassé au rang de prieuré, l´ancienne abbaye demeura jusqu´à la Révolution une dépendance de Redon, chef-lieu d´un fief ecclésiastique dont le Prieuré qui avait succédé aux bâtiments conventuels fut le siège. Bien que recteur primitif, le prieur, seigneur haut justicier, nommait un recteur dit vicaire perpétuel qui s´adonnait au soin des âmes de la nouvelle cure paroissiale démembrée vers l´An Mil de la vaste plebs primitive de Plélan. En souvenir de son passé prestigieux, le nom de Saint-Maxent contracté en Maxent lui resta.
Photographe à l'Inventaire