Lorsqu´au 6e siècle saint Armel quitte la cour de Childebert pour rentrer en Bretagne, le roi lui fait présent, à son départ, d´une assez grande étendue de terre dans le pays de Rennes, dans un lieu qu´on appelle alors Bochod puis Saint-Armel-des-Boschaux. L´abbé y fait construire un monastère dont il ne reste plus de traces aujourd´hui. Il est probable qu´une paroisse y fut érigée dès le 6e siècle, bien qu´elle ne soit citée pour la première fois qu´en 1240. L´église primitive renfermait le tombeau de son saint patron qui a été depuis déposé dans l´église paroissiale. La présence de ce sarcophage a fait l´objet d´un important pèlerinage qui culminait à partir de la fête du saint, le 16 août et les trois dimanches suivants. Quelques croix gravées par les pèlerins, à l´entrée du portail sud, dont certaines sont datées du 18e siècle, permettent de se rendre compte de la permanence de cette dévotion qui se poursuit au 19e siècle et se maintient au début du 20e siècle. Ainsi, vers 1878, un enfeu est aménagé derrière le choeur pour recevoir le tombeau du saint fondateur. Les verrières datées de 1882 et 1883 consacrent 7 scènes à la vie du saint Armel. En 1920, des reliques, dont sa mâchoire, sont offertes à la paroisse par le curé de Ploërmel.
A Saint-Armel, sous l´impulsion d´un riche mécène : François Loisel de Brie, président à mortier au Parlement de Bretagne, l´église est presque entièrement rebâtie. Le transept et le choeur sont édifiés en 1666. La volonté très forte de modernisation aboutit à un parti d´ensemble d´une grande homogénéité extérieure qui fait oublier les structures internes plus anciennes. Une nouvelle esthétique, empreinte de classicisme et de symétrie rigoureuse, s´exprime ici dans la silhouette recomposée de l´édifice et par le mobilier, autels et retables proches de la production lavalloise.
Photographe à l'Inventaire