Présentation de l'opération d'Inventaire Préliminaire :
La présente enquête a été réalisée au cours des mois d'octobre et novembre 2004. Elle comprend 152 dossiers et 586 photographies relatifs à des bâtiments antérieurs au milieu du 20e siècle. Ces dossiers n'ont pas la prétention d'être exhaustifs, cependant, ils contiennent différents types d'informations : description, datation, historique, renseignements sur les matériaux, photographies du bâtiment, localisation cartographique de ce dernier, etc. 17 bâtiments ont été sélectionnés en vue d'une étude approfondie future. D'autre part, un certain nombre de bâtiments antérieurs au milieu du 20e siècle ont simplement été recensés, c'est-à-dire qu'ils sont localisables grâce au système d'information géographique Géo Viewer [voir le mode d'emploi d'installation dans le menu du démarrage]. Cependant, des transformations importantes ne permettant pas d'interpréter ces bâtiments, ils n'ont pas fait l'objet d'un dossier individuel.
Présentation générale de la commune :
Chelun tire son nom de Calumnium : contestation ou litige, et signifierait que ce lieu a fait l'objet d'un litige, peut-être en raison de sa situation géographique limitrophe de l'Anjou et du Maine. Il existait une église dès le 11e siècle car, à la fin de ce siècle, celle-ci fut donnée à l'Abbaye de Saint-Aubin d'Angers par un seigneur nommé Auvé.
Cette commune est située au sud du canton de la Guerche-de-Bretagne, à proximité des départements du Maine-et-Loire et de la Mayenne. Elle se trouve à 50 kilomètres de Rennes, 31 kilomètres de Vitré et à 9 kilomètres de la Guerche-de-Bretagne.
Son territoire s'étend sur 1125 hectares et comprend au nord l'étang de Roches. Le nord de la commune est d'ailleurs limitrophe de la forêt de la Guerche-de-Bretagne. Le territoire de la commune est traversé du nord au sud par le ruisseau de Roches qui part de l'étang du même nom. Actuellement, la population est de 252 habitants alors qu'au début du 19e siècle, la commune comptait un peu plus de 800 habitants.
En 1932, dans ses Notes sur la commune de Chelun, l'instituteur Louvel indique que la principale ressource de la commune au 18e siècle était la filature. Il ajoute qu'au début du 19e siècle, la culture du lin était importante dans la commune ; les fils obtenus étaient vendus sur les marchés de la Guerche-de-Bretagne et de Martigné-Ferchaud aux négociants de Laval.
Les matériaux :
Les bâtiments de la commune ont vraisemblablement été construits avec les matériaux locaux. Les matériaux les plus fréquents sont ainsi le schiste, majoritairement pourpre et ardoisier, la microdiorite de quartz et le grès dur. Contrairement à d'autres zones du département, comme le bassin de Rennes par exemple, la construction en bauge (technique de construction en terre crue ne nécessitant aucun coffrage) est quasiment inexistante à Chelun. En effet, la quasi totalité des bâtiments est élevée en pierre. La majorité des constructions de la commune est couverte d'ardoise, la maison couverte de tuile mécanique située à la sortie du bourg sur la route d'Eancé constitue une exception. C'est vraisemblablement au début du 19e siècle que l'ardoise commence à remplacer le chaume sur les bâtiments modestes.
Sur le territoire de la commune, il n'existait pas de site de carrière important, toutefois, Jean-Claude Meuret nous a rapporté qu'il existait des lieux d'extraction de pierre à proximité de l'étang de Roches notamment et également près des fermes de la Hibaudière et des Prés.
De plus, il est possible que certains matériaux proviennent de carrières situées dans des communes voisines, en effet, à Eancé par exemple, il existait des carrières d'ardoise aux villages de la Roussière et du Mottay. La brique utilisée pour les encadrements de baies et les souches de cheminées à partir de la fin du 19e siècle était peut-être fabriquée dans les briqueteries de Janzé ou de Châteaugiron. C'est en effet vers 1860 que la brique commence à remplacer le bois pour les encadrements de baies.
Enfin, en ce qui concerne les enduits, ils étaient réalisés à la chaux puis, vers les années 1930, avec l'arrivée des maçons italiens, la mode des enduits gris (ciment) avec encadrements et décors soulignés de peinture s'impose.
Implantation des bâtiments :
La proportion de maisons anciennes dans le bourg de Chelun est relativement importante, ainsi, plus d'un tiers des constructions recensées se situe dans le village. Le nombre de bâtiments implantés dans un hameau est également important à Chelun puisqu'il constitue environ un tiers de la totalité des bâtiments recensés. Il existe en effet une dizaine d'écarts importants répartis sur le territoire de la commune. Enfin, la proportion de bâtiments isolés est moins importante (environ 20 bâtiments).
D'autre part, au début du 20e siècle, Paul Banéat mentionnait l'existence du menhir de la Pierre-Marie, situé au sud de la Baillerie. Il était en quartzite et mesurait 1 m 80 de haut. Un autre menhir renversé se trouvait à 10 mètres du précédent ; il mesurait 2 mètres de long. Ces deux menhirs ont aujourd'hui disparu.
Photographe à l'Inventaire