L'enquête :
Visant le recensement général, préliminaire à l'étude du patrimoine d'Ille-et-Vilaine, la présente enquête concernant l'architecture a été réalisée dans la commune de Chantepie durant les mois de mars et avril 2005.
Avec pour objectif la restitution d'un état des lieux, la méthodologie du recensement emprunte les modalités suivantes : l'identification et la localisation de la totalité des oeuvres susceptibles d'appartenir au patrimoine, remaniées ou non, avec pour terme chronologique le milieu du 20e siècle, excluant par conséquent le phénomène de l'urbanisation de la fin du 20e siècle et l'autre bout du spectre les éléments relevant du domaine de l'archéologie.
Toutes les oeuvres identifiées et localisées sont cartographiées. Cependant, seule la proportion analysable en termes de période historique et/ou de type architectural est restituée sont la forme de fiches individuelles soient 110 ensembles bâtis, édifices ou édicules représentant plus de la moitié des 179 'immeubles' recensés par l'Insee en 1946.
Un pré-inventaire du patrimoine architectural et des sites avait été réalisé pour le compte de l'A.U.D.I.A.R. sous la direction de la Commission régionale de l'Inventaire en 1973 ; les édifices repérés avaient été photographiés par Jeannick Le Goux, les illustrations correspondantes en noir et blanc sont restituées dans les notices ; elles rendent compte de l'évolution de l'habitat à la fin du 20e siècle.
Le bilan ci-dessous en Annexes offre une bonne synthèse des caractéristiques patrimoniales locales percues en 1973. Cependant seules 15 oeuvres furent documentées individuellement en fonction de leur état de conservation et de leur unicité ou exemplarité. (Les photographies datées 1973 portent témoignage de ce choix).
La commune.
Chantepie forme avec une partie de la ville de Rennes et la commune de Vern-sur-Seiche le canton de Rennes sud-est. Le territoire s'étend sur près de 1198 hectares dans la partie est du canton. En 1946, date du terminus post quem de la présente enquête, la population locale s'élevait à 939 habitants ; en 1999 la commune ressemblait 6793 habitants. La fulgurante progression tient à l'urbanisation de la métropole rennaise dans la deuxième moitié du 20e siècle. Le phénomène se traduit notamment à Chantepie par la transformation radicale du bourg en véritable centre ville ou la création ex nihilo de la zone industrielle de Rennes sud-est aux lieux des villages du Breil dans la partie nord-ouest du territoire communal. [Ces événements ne sont pas analysés dans la présente enquête qui vise à l'identification des formes dites 'traditionnelles' ou 'historiques' du patrimoine].
La parrochia (paroisse) de Chantepie est mentionnée depuis 1231 dans le 'cartulaire de Saint-Georges' relatif aux possessions de l'abbaye du même nom à Rennes ; en 1516, elle est encore nommée Ecclesia Cantu picoe ; en 1731 Champs (sic) de Pies sur un plan des Ponts et Chaussées, puis Chantepie se fixera définitivement.
Du point de vue géographique le relief, inscrit dans un sous-sol de schistes briovériens tendres et riches en argiles, est peu marqué, faiblement vallonné, culminant à une altitude moyenne de 50 mètres. Deux ruisseaux coulant d'est en ouest se rejoignant en amont du Pont au Boeuf forment le Blosne. L'ancienne route nationale de Rennes à Angers, et départementale de Rennes à la Guerche via Chateaugiron, traverse la commune suivant un axe nord-ouest/sud-est.
Le patrimoine bâti d'intérêt local et historique recensé par la commune est annexé au Plan Local d'Urbanisme depuis juin 2003. Concernant les demeures, excluant les édicules, l'ensemble recouvre la quasi totalité des oeuvres recensées et documentées individuellement dans la présente documentation. [Dans le système d'information géographique, la lecture du fichier nommé 35055_PLU_PBIL permet leur visualisation].
Quelques ouvrages relativement originaux ou a contrario représentatifs se distinguent au sein d'un ensemble d'édifices ou d'édicules qui ne compte aucune oeuvre remarquable à l'échelle régionale ; la commune ne possède aucun édifice protégé au titre des Monuments Historiques. Le Tertre cependant mérite une nette distinction s'agissant d'un témoin d'une architecture construite à pan de bois. Soeuvres comme la Vieille Oreille présentent quelques éléments ou vestiges d'une architecture savante. Dans le bourg, l'ancienne Hôtellerie du Porche se distingue au sein d'un habitat considérablement renouvelé depuis la deuxième moitié du 19e siècle. Outre l'église paroissiale, la croix de l'ancien cimetière est plusieurs fois centenaire.
Au sein du patrimoine rural ordinaire, les exploitations agricoles notamment, les anciennes fermes de Bois Guiheux et des Landes, en marge de l'urbanisation galopante, méritent assurément leur protection.
Photographe à l'Inventaire